Les coûts des RER, des bus et des trams devraient augmenter d'environ 30% d'ici 2035. C'est ce que prévoit l'Union des transports publics (UTP). Certes, le prix des billets devrait augmenter et les clients «supporter une grande partie de ces coûts supplémentaires». Mais cela ne suffit pas: les commanditaires – c'est-à-dire la Confédération, les cantons et les communes – «devront également en assumer une partie.»
Pour la branche des transports publics, il n'est pas question d'atténuer l'explosion des coûts en réduisant l'offre. Renato Fasciati, président de l'UTP et patron des Chemins de fer rhétiques (RhB), a déclaré mercredi dans un communiqué qu'il rejetait «catégoriquement» cette idée.
Selon l'association, une Suisse en croissance a besoin de transports publics en croissance. Cela entraîne des coûts supplémentaires. Les transports publics sont d'une utilité «exceptionnelle» pour la Suisse. Ils constituent l'épine dorsale de la mobilité, sont ancrés dans la population et sont un facteur central pour l'attractivité du site et pour les trajets domicile-travail.
Les prévisions de coûts de l'UTP s'appliquent au trafic régional de voyageurs (TRV) et au trafic local. Pour le premier, il s'agit des TP régionaux classiques avec des RER, des bus ou des trains régionaux, et pour le second, des transports publics à l'intérieur des villes.
Les deux autres formes de transport public, à savoir le transport interurbain et le transport touristique, qui sont exploités en propre par les entreprises, ne sont pas concernées.
La Confédération ne participe pas aux coûts du trafic local, c'est-à-dire par exemple aux trams et aux bus dans les villes. Les cantons et les communes financent seuls leur déficit. Dans la RPV, la Confédération prend en charge en moyenne environ 50% du déficit, le taux variant selon les «conditions structurelles» des cantons. Genève, Zurich et Bâle-Ville doivent par exemple payer eux-mêmes plus des deux tiers des coûts non couverts. Inversement, la Confédération en assume 80% dans le canton des Grisons, 77% à Uri et 74% dans le Jura.
L'UTP écrit que les planifications des autorités à tous les niveaux prévoient «à juste titre» des extensions de l'offre. En moyenne, l'offre devrait augmenter d'environ un pour cent par an. L'Etat doit participer aux coûts supplémentaires à tous les niveaux. Un bon transport public, exigé par les pouvoirs publics, n'est pas gratuit.
Les coûts supplémentaires ne peuvent pas non plus être compensés par les seules entreprises de transport en améliorant leur efficacité. Les transports publics suisses disposent déjà d'une gestion des coûts efficace et sont en mesure de «contrôler avec succès les facteurs de coûts». Les entreprises maîtrisent leurs coûts, mais ne peuvent que difficilement influencer certaines évolutions.
Les coûts supplémentaires seraient dus à l'électrification, c'est-à-dire au remplacement des bus diesel par des bus électriques, mais aussi à l'extension de l'offre. La plus grande part de la croissance des coûts devrait toutefois être due à l'augmentation des coûts de production à laquelle le secteur s'attend.
Ils sont dus à des coûts plus élevés pour l'énergie, le personnel, mais aussi pour la cybersécurité, les paiements d'intérêts ou le fait que des systèmes de guidage sont désormais nécessaires en de nombreux endroits pour maintenir un horaire stable dans le trafic routier. De plus, lorsque de nouvelles zones 30 sont introduites ou que des voies de bus sont ouvertes aux taxis et aux vélos, la progression des bus devient parfois plus difficile et des véhicules supplémentaires sont nécessaires.
L'UTP s'attend à ce que les entreprises de transport développent l'offre d'environ 10% d'ici 2035 et augmentent les recettes d'environ 3% par an, principalement grâce à des prix de billets plus élevés, mais aussi grâce à des mesures telles que la commercialisation de surfaces publicitaires. De leur côté, les pouvoirs publics doivent créer les conditions leur permettant de verser chaque année des indemnités plus élevées de 2,5 à 3,5% - hors renchérissement.
Cette exigence se heurte à la situation financière précaire de la Confédération. Alors que de nombreux cantons ont récemment présenté de très bons bilans et disposent d'une plus grande marge de manœuvre, la Confédération met le frein aux dépenses. Toutefois, le secteur des transports publics a prouvé par le passé qu'il disposait d'un lobby puissant au Parlement et qu'il pouvait s'opposer même aux petites coupes budgétaires prévues.
Peter Füglistaler, le directeur sortant de l'Office fédéral des transports, a récemment déclaré à CH Media (éditeur de watson) que les représentants de la RPV avaient même refusé de soumettre de nouvelles offres à la Confédération en raison des coupes budgétaires prévues. «Ils m'ont dit que si nous ne nous montrions pas coopératifs, ils iraient chercher l'argent au Parlement» - ce qu'ils ont fait.