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Pfister chahuté: «L'Université de Genève doit porter plainte»

Le conseiller national Vincent Maitre (médaillon) fustige les activistes pro-palestiniens ayant saboté la prise de parole de Martin Pfister.
Le conseiller national Vincent Maitre (médaillon) fustige les activistes pro-palestiniens ayant saboté la prise de parole de Martin Pfister.Image: watson

Martin Pfister chahuté: «L'Université de Genève doit porter plainte»

Citant le code pénal, le conseiller national Vincent Maitre souhaite que l'Université de Genève porte plainte contre les perturbateurs de la conférence de mercredi soir. «L'option est ouverte», annonce le rectorat de son côté. A Bienne, après l'annulation d'une table ronde menacée par des propalestiniens, on se dit «frappés par les messages injurieux reçus».
07.11.2025, 21:1707.11.2025, 23:51

Deux soirs de suite, des débats publics ont fait l’objet de procédés intimidants de la part d’activistes pro-palestiniens. Mercredi à l’Université de Genève (Unige), la conférence sur les Bilatérales III, en présence de Martin Pfister, a finalement pu se tenir, après que des militants eurent tenté d’empêcher le conseiller fédéral de prendre la parole, au motif que la Suisse n’a pas résilié un contrat de drones militaires conclu il y a plus de dix ans avec Israël.

Le lendemain, à Bienne, les organisateurs d’une table ronde ouverte au public sur la politique de la Suisse au Proche-Orient a, elle, été purement et simplement annulée. Elle s’est finalement tenue à huis clos, en ligne, dans un endroit tenu «secret».

Des militants pro-palestiniens, qui ne cachent pas leur opposition à l’existence d’Israël tenu pour un Etat colonial par nature, en avaient, cette fois-ci, contre la présence annoncée d’une représentante de l’Association Suisse-Israël.

Avisée de la tournure des événements la veille à Genève, la police bernoise a encouragé l’organisateur de la table ronde, la Fondation Gobat pour la paix, présidée par l’ex-conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, qui devait également participer à la discussion, à renoncer à cette manifestation publique.

Appel à porter plainte

Retour à Genève. Joint par watson, le conseiller national Vincent Maitre (Le Centre/GE), très critique à l’endroit des perturbateurs de la conférence genevoise à laquelle était invité Martin Pfister, est favorable à des suites judiciaires:

«L’Université de Genève doit déposer plainte»
Vincent Maitre

Juriste et avocat de profession, l'élu du Centre estime que les personnes qui ont essayé d’empêcher le conseiller fédéral de parler se sont rendues coupables d’une infraction punie par l’article 181 du code pénal relatif à la «contrainte».

Vincent Maitre, se rapportant à cet article de loi:

«Quiconque entrave de quelque manière que ce soit une personne dans sa liberté d’action, l’oblige à faire, à ne pas faire ou à laisser faire un acte, est puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire.»
Vincent Maitre, cons. nat. (Le Centre/GE)

«Ils ressemblent aux fous furieux du Capitole»

Pour Vincent Maitre, les activistes qui ont perturbé la conférence organisée par l’Université de Genève et le comité CH-UE «ressemblent aux fous furieux qui ont envahi le Capitole» le 6 janvier 2021 – il s’agissait en l’occurrence de partisans de Donald Trump.

«Quelle sera la prochaine étape? Une intrusion dans le Palais fédéral ou dans des parlements cantonaux?»
Vincent Maitre, cons. nat. (Le Centre/GE)

Le conseiller national poursuit: «Il faut montrer à ces gens que l’Etat de droit ne plie pas face aux intimidations, qui sont une forme de violence exercée sur la liberté de penser et d'agir des individus.»

«Option ouverte» à l'Unige

Contactée à ce propos par watson, l’Université de Genève, par la voix de son directeur de la communication Marco Cattaneo, affirme:

«En l’état, un dépôt de plainte, par l’Université de Genève, suite aux événements qui se sont produits mercredi soir, est une option qui est ouverte»
Marco Cattaneo, directeur de la communication de l'Université de Genève

Chez les Vert’libéraux, Michel Roche, le secrétaire général de la section genevoise, affirme:

«L’Université de Genève doit réfléchir à la possibilité de se mettre sur le terrain judiciaire pour répondre à certaines actions du type de celles des perturbateurs de la conférence du conseiller fédéral Martin Pfister.»
Michel Roche, secrétaire général de la section genevoise

Les Vert’libéraux genevois avaient, avant même la conférence de mercredi soir, condamné les menaces proférées sur Instagram par des activistes pro-palestiniens.

Bienne choqué

A Bienne, le secrétaire général de la Fondation Gobat pour la paix, Michel Walthert, dit «ne pas envisager un dépôt de plainte» contre les personnes qui ont fait pression pour empêcher – elle sont parvenues à leurs fins – la tenue de la table ronde de jeudi soir, comme watson en a rendu compte hier.

«C’est une éventualité dont nous n’avons pas discuté entre nous»
Michel Walthert, secrétaire général de la Fondation Gobat pour la paix

Michel Walthert revient sur l’organisation de la table ronde biennoise qui devait à l’origine se tenir en public:

«Notre première intention était d’avoir à notre débat Nicolas Bideau, le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères. Mais cela n’a pas été possible. Nous nous sommes alors tournés vers Mme Nurit Braun, la présidente de la section genevoise de l’Association Suisse-Israël, qui a accepté l’invitation.»
Michel Walthert, secrétaire général de la Fondation Gobat pour la paix

Des activistes pro-palestiniens après la table ronde annulée à Bienne

Extrait de Instagram swiss4palestine.Vidéo: extern / rest

Visiblement touché par les pressions exercées sur l'organisation de la table ronde, le secrétaire général de la Fondation Gobat pour la paix dit avoir été «frappé par les nombreux propos injurieux à l’endroit des invités, en particulier contre Mme Nurit Braun, mais pas seulement contre elle, postés sur le tchat mis à la disposition des personnes qui étaient invitées à suivre la table ronde diffusée en direct sur YouTube».

En France, la Philharmonie de Paris porte plainte

En France, la Philharmonie de Paris a condamné «fermement» vendredi les «graves incidents» survenus jeudi soir dans sa salle lors d’un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël et a annoncé qu’elle avait porté plainte. Quatre personnes ont été placées en garde à vue.

«À trois reprises, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes», a précisé la Philharmonie, dont le dispositif de sécurité avait été renforcé pour cet événement.

«Les fauteurs de troubles ont été évacués et le concert, qui avait dû s’interrompre, a repris et s’est achevé dans le calme», a-t-elle poursuivi.

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Video: extern / rest
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