Alors que la première moitié de l'année touche déjà à sa fin, le succès enregistré jusqu'ici augure un exercice réussi pour les agences de voyages suisses. Les réservations sont en hausse de 5% en Suisse romande par rapport à l'année dernière. Au top des destinations les plus demandées, la Grèce, suivie de l'Espagne et de la Turquie.
Malgré une situation géopolitique tendue et une sensibilité accrue aux prix, de nombreux signes laissent présager une excellente année en termes de réservations, a déclaré Stéphane Jayet, vice-président de la Fédération suisse du voyage (FSV). Il décryptait mardi devant la presse à Lausanne les spécificités du marché romand.
Contrairement à la Suisse alémanique, où la thématique transfrontalière joue un rôle clé, la plupart des départs en vacances transitent via l'aéroport de Genève. Ainsi, 87% des clients des agences de voyages en Suisse romande choisissent de partir depuis Cointrin, un «aéroport extrêmement dynamique, qui attire également nombre de Français», a poursuivi le responsable.
Autre spécificité, les Romands réservent tôt: en moyenne, au moins six mois à l'avance. Les clients s'assurent ainsi de la disponibilité de l'hébergement et de bénéficier de réductions attractives. Corollaires, les réservations «last minute» n'ont plus autant de succès qu'il y a quelques années, constate la FSV.
Les agences de voyages continuent de jouer un rôle important: un voyage sur quatre incluant au moins une nuit à l'étranger est réservé via une agence de voyages, dans une succursale ou en ligne.
La progression est ainsi de 5% pour les premiers mois 2025, selon des sondages. Jayet a tout de même contextualisé en rappelant que la hausse avait été de 11% entre 2023 et 2024.
Si le nombre d'agences de voyages a fondu d'environ 60% depuis l'arrivée d'internet, elles sont aujourd'hui de plus en plus sollicitées pour des voyages à la carte ou compliqués, a relevé le vice-directeur de la FSV. L'intelligence artificielle sera en outre un outil pour enrichir le tableau de bord des agences, espère-t-il.
Le budget reste un critère important. Une sensibilité accrue aux prix se fait particulièrement sentir chez les familles. Les prix restent similaires à ceux de l'an dernier, grâce notamment au franc fort, et les séjours plus courts sont plus fréquents.
Au niveau des destinations estivales, Jayet a déclaré:
Même si les Romands adorent mettre des tongs, le changement climatique oriente également les choix des voyageurs vers des destinations nordiques, a-t-il ajouté.
Si les Etats-Unis restent une destination prisée des Suisses, une certaine retenue est observée. De janvier à avril 2025, une baisse de 3,4% a été observée par rapport à 2024. La hausse des prix pour l'hébergement, les locations de véhicules et les frais annexes sur place rendent les clients hésitants, tout comme la politique du président américain.
Parmi les tendances, les voyages à thème (culturels, sportifs, œnotouristiques) se développent de plus en plus.
Les agences sont d'ailleurs souvent sollicitées pour des voyages en train, et ce n'est plus un effet de mode, constate le responsable. De plus en plus de jeunes poussent d'ailleurs la porte des agences de voyages, entre autres pour échapper à la servitude des cartes de crédit.
Concernant le surtourisme, tel que celui dénoncé par la population de Majorque, la FSV ne souhaite pas y contribuer. Il est indispensable d'introduire une certaine réglementation, souligne-t-elle. C'est aux décideurs politiques locaux de déterminer quelles sont les mesures efficaces, raisonnables et réalisables, en fonction des conditions spécifiques de chaque destination, a conclu Jayet.
La FSV compte 780 membres, dont 200 en Suisse romande. Les vacances organisées à l'étranger représentent environ 2,5 milliards de francs, dont 500 millions pour la Suisse romande, évalue la FSV. (ysc/sda/ats)