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Deux enquêtes pénales ouvertes dans l'affaire Dittli

Valerie Dittli, conseillere d'Etat vaudoise, arrive lors d'une conference de presse au sujet des mesures prises suite a l'analyse au sein du DFA ce vendredi, 21 mars 2025 a Lausanne. le ...
Nouveau chapitre dans l'affaire Dittli.Image: KEYSTONE

Deux enquêtes pénales ouvertes dans l'affaire Dittli

«Les deux enquêtes visent à établir si des infractions pénales ont ou non été commises, le cas échéant à identifier les auteurs», indique un porte-parole du ministère public vaudois.
23.05.2025, 15:5124.05.2025, 09:15
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Le procureur général vaudois Eric Kaltenrieder a ouvert deux enquêtes pénales dans l'affaire Dittli. Les instructions visent à déterminer si des infractions ont été commises au Département des finances alors dirigé par la ministre centriste Valérie Dittli. Des auditions sont actuellement en cours.

«Après avoir examiné le rapport de M. Studer et la plainte pénale pour violation du secret de fonction adressés à fin mars par le Conseil d'Etat, le procureur général Eric Kaltenrieder a décidé d'ouvrir deux instructions pénales», a indiqué vendredi le porte-parole du ministère public vaudois Vincent Derouand, confirmant une information de 24 heures.

«Les deux enquêtes, distinctes, visent à établir si des infractions pénales ont ou non été commises, le cas échéant à identifier les auteurs. Des actes d'instruction, dont des auditions, sont en cours. A ce stade, aucune personne ne revêt le statut de prévenu», précise le porte-parole. Kaltenrieder «communiquera en temps utile sur les conclusions de ces deux procédures», est-il encore ajouté.

Dans une note à la presse, le Conseil d'Etat a dit vendredi en fin d'après-midi avoir «pris connaissance» et «pris acte» de la décision du ministère public. Il ajoute qu'il «ne formulera aucun commentaire pendant toute la durée de la procédure pénale».

Une procédure «illégale»

La conseillère d'Etat Valérie Dittli s'est vu retirer le 21 mars dernier avec effet immédiat son rôle de grande argentière du canton de Vaud (finances et fiscalité), à la suite de la publication d'une analyse externe et indépendante sur des dysfonctionnements au sein de son département.

L'audit confié en janvier à l'ancien ministre neuchâtelois Jean Studer a mis notamment en lumière «une collaboration gravement altérée» entre Dittli et sa directrice générale de la fiscalité, Marinette Kellenberger. Cette mauvaise entente s'étend «au-delà des deux protagonistes» et altère «le bon fonctionnement de l'Etat», concluait le rapport.

L'analyse pointait aussi une demande de Dittli d'annulation de taxation pour des contribuables aisés, en lien avec le bouclier fiscal, une procédure jugée «illégale». Le rapport Studer relevait aussi «une possible violation du secret de fonction», en lien avec les milieux patronaux et leur initiative populaire pour une baisse d'impôts de 12%.

C'est ce volet du rapport qui avait été transmis au Ministère public par le gouvernement, lequel avait parallèlement déposé une plainte pénale contre X pour divulgation d'informations confidentielles dans la presse.

Seule contre tous

Lors de la conférence de presse de présentation du rapport Studer, Valérie Dittli s'était défendue seule contre tous dans une déclaration très personnelle. Elle avait dit assumer certains faits reprochés, tout en en réfutant d'autres.

Elle avait aussi plusieurs fois dit qu'elle n'avait pas toujours pu faire son travail comme elle le souhaitait, insinuant même que «certaines personnes n'acceptent pas que je sois à la tête de ce département».

Egalement épinglée dans le rapport Studer, Mme Kellenberger a décidé de prendre une retraite anticipée. Celle-ci sera effective dès l'arrivée d'un successeur, ce qui n'est pas encore le cas à ce jour.

Une boîte de Pandore fiscale

De son côté, le Grand Conseil a annoncé le 25 mars dernier vouloir faire «toute la lumière» sur les dysfonctionnements soulevés par le rapport de Jean Studer au sein du Département des finances. Une délégation des commissions de surveillance (finances et gestion) doit établir un rapport spécifique d'ici la fin de l'année.

Entretemps, l'affaire Dittli semble avoir ouvert une boîte de Pandore fiscale. Cela fait maintenant plusieurs semaines que le mécanisme de plafonnement du bouclier fiscal fait parler de lui, depuis donc le rapport Studer mais aussi des enquêtes du quotidien Le Temps. Le canton de Vaud aurait sous-taxé de riches contribuables durant treize années, selon deux avis de droit.

Soutenu par la gauche et des Vert'libéraux, le député de la gauche radicale (EP) Hadrien Buclin a déposé début avril en plénum une requête de Commission d'enquête parlementaire (CEP) pour faire la lumière sur le système de bouclier fiscal vaudois.

Et enfin, le 16 mai, le Conseil d'Etat vaudois a annoncé qu'il allait mandater un audit externe sur sa pratique controversée du bouclier fiscal. Il se dote aussi d'un groupe d'appui dont la mission sera de coordonner l'ensemble des travaux qui aboutiront à la rédaction du rapport qu'il produira dans le cadre de la demande de création d'une CEP. (jzs/ats)

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