Les conclusions du mandat d'analyse externe sur des dysfonctionnements présumés au sein du Département de Valérie Dittli ont été délivrées. L'audit avait été confié en janvier dernier à l'ancien ministre neuchâtelois Jean Studer.
Annoncée absente «pour quelques jours» mardi pour des raisons de maladie, la conseillère d'Etat était bien présente lors de la conférence de presse à Lausanne.
La présidente du Conseil d'Etat Christelle Luisier a d'emblée annoncé des «mesures importantes». Et ce pour «le bon fonctionnement de l'Etat et protéger la santé des collaborateurs concernés», écrit le gouvernement vaudois dans son communiqué.
Christelle Luisier a également déploré les nombreuses fuites dans les médias, pour lesquelles une plainte pénale va être déposée pour violation du secret de fonction.
Une première mesure prise par les ministres: Valérie Dittli n'est plus la grande argentière vaudoise. La conseillère d'Etat doit céder la gestion des finances à Christelle Luisier.
Le reste de la composition de l'exécutif reste toutefois à définir: «En raison de l’absence pour raison de maladie de Mme Dittli, le gouvernement n’a pas pu finaliser la composition de son département. Le gouvernement examinera prochainement le périmètre exact de celui-ci», détaille le Conseil d'Etat.
Dans son rapport, Jean Studer conclut à la nécessité de prendre des mesures rapides au sein du Département des finances.
Il constate une collaboration fortement dégradée entre la cheffe du Département des finances (DFA) et la Directrice générale de la fiscalité, avec des tensions qui dépassent les deux protagonistes. Selon ses mots, il s’agit d’«une opposition sérieuse d’opinions et d’intérêts, mettant en péril la santé et atteignant plusieurs personnes dans leur personnalité, et portant atteinte à l’Etat dans son bon fonctionnement».
Le rapport précise encore:
L’expert souligne que ni la cheffe de département ni la Directrice générale de la fiscalité n’ont pleinement respecté le cadre institutionnel et légal régissant leurs périmètres d’activités respectifs.
Le rapport met en exergue deux faits concernant spécifiquement la cheffe du DFA:
S’agissant de la Directrice générale de la fiscalité, le rapport relève qu’elle n’a pas respecté le cadre institutionnel en adoptant une approche trop stricte de la nature des informations qu’elle peut partager avec sa cheffe de Département, s’agissant du secret fiscal.
Les deux parties ont pu consulter le rapport et se déterminer sur ses conclusions. Le Conseil d’État a pris acte de ces déterminations et constate que les versions successives présentées par Mme Dittli sont divergentes.
Présente malgré son arrêt maladie, Valérie Dittli a pris la parole lors de la conférence de presse. Elle a exprimé sa volonté de «poursuivre son engagement avec efficacité et transparence» et s’est dite «reconnaissante du soutien» qu’elle a reçu.
Revenant sur les mois de turbulences, elle a déclaré: «Je n’ai pas pu faire mon travail dans les conditions nécessaires à l’exercice de mes responsabilités.» Réaffirmant son attachement à une gouvernance claire, elle a ajouté: «La transparence de mon action a toujours été essentielle. La transparence, oui — mais pas les fuites dans les médias.»
Alors que les décisions prises se retrouvaient régulièrement dans la presse, elle a dénoncé une présentation «souvent défavorable» et assuré vouloir «trouver de meilleures solutions pour notre canton». Admettant des choix imparfaits, elle a assumé:
Elle a enfin rappelé qu’en tant que cheffe de département, elle avait «pris des mesures immédiates» face aux dysfonctionnements signalés.
Valérie Dittli a également tenu à défendre la cohérence de sa ligne d’action: «Je partage la conclusion du rapport selon laquelle ces éléments auraient dû être clarifiés de manière constructive.» Revenant sur son engagement, elle a affirmé: «J’ai énormément de plaisir au sein de mon département. J’ai du plaisir à collaborer, et à affronter les défis financiers.» Malgré les tensions de ces derniers mois, la ministre a affiché sa volonté de continuer à exercer son mandat avec sérénité.
Valérie Dittli a conclu son intervention sur une note plus personnelle, soulignant son attachement au canton: «Tout ce que je souhaite, c’est que ce canton que j’ai aimé bien avant d’arriver au Conseil d’Etat et qui me permet tant de choses.» Appelant à dépasser les turbulences, elle a insisté: «Nous avons besoin de calme et de sérénité pour les défis qui nous attendent.» Reconnaissant que «depuis ces fuites, il y a passablement de questions ouvertes» et que «certains points restent à éclaircir», la ministre a néanmoins affirmé sa volonté de tourner la page : «Maintenant, il est temps de regarder vers l’avenir et de nous concentrer sur les défis qui attendent notre canton, et je suis fière d’en être conseillère d’Etat.»
(jzs/ jah/ avec ats)
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