Aujourd'hui, à Berne, une annonce en a presque éclipsé une autre. La ministre de la Défense, Viola Amherd, est venue présenter son plan de bataille pour l'achat de ses nouveaux jets de combat, alors que toute l'attention du jour portait sur les annonces d'Alain Berset et Ignazio Cassis au sujet de la levée des mesures Covid. Voici, en huit points, le résumé de ce que le Conseil fédéral demande au parlement pour ses F35-A.
Commençons par le commencement, le Conseil fédéral rappelle:
Soit, mais dans le détail, cela signifie quoi en termes de mission pour les militaires de l'air? Dans sa communication officielle, le gouvernement précise que l'armée de l'air est chargée...
En réalité, les Suisses avaient voté un plafond: six milliards de francs. Aujourd'hui, la ministre de la Défense demande 6,035 milliards pour se payer ses nouveaux appareils. C'est donc plus que prévu, mais il y a une subtilité.
En effet, le montant accepté par le peuple le 27 septembre 2020 «se référait à l’indice national des prix à la consommation de janvier 2018», précise le gouvernement qui complète:
En 2030, les avions de combat actuels auront atteint la fin de leur durée d’utilisation et devront donc être remplacés. Par ailleurs, la Suisse ne dispose pas d’un système de défense sol-air de longue portée. Le Conseil fédéral demande donc au Parlement des crédits d’engagement permettant d’acquérir ces nouveaux engins de protection.
Il lui propose d’acquérir 36 avions de combat de type F-35A du constructeur américain Lockheed Martin. Parmi les quatre avions qui ont été évalués, celui-ci a de loin obtenu les meilleurs résultats. Pour le Conseil fédéral:
Le gouvernement avance d'autres arguments 👇
Les installations actuelles des bases aériennes de Payerne (VD), Meiringen (BE) et Emmen (LU) peuvent être utilisées moyennant des adaptations. Un nouveau centre d’entraînement doit être construit à Payerne.
Le Conseil fédéral a opté pour cinq unités de feu du système Patriot, du constructeur américain Raytheon. Ses arguments:
Le crédit d’engagement se monte à 1,987 milliard de francs, auquel s’ajoutent 66 millions pour trois nouveaux bâtiments d’instruction et pour l’adaptation de l’infrastructure de stockage.
Ce n'est pas incompatible, selon le Conseil fédéral, «ce système allégera la tâche des avions de combat. Les deux systèmes se complètent». En effet, le gouvernement assure que:
Oui, selon le Conseil fédéral: «Les fabricants étrangers du nouvel avion de combat et du système de défense sol-air de longue portée sont tenus de mandater des entreprises suisses». C'est ce que l'on appelle les affaires compensatoires, dont voici les chiffres:
«Tous ces mandats, dont le montant total se chiffre à 4,5 milliards», selon les autorités, «généreront de nombreux emplois en Suisse dans les prochaines décennies».
Oui et elles sont plutôt féroces. Elles viennent, pour l'essentiel, du camp rose-vert. Pour rappel, une initiative populaire contre l'acquisition de l'avion de chasse américain F-35 avait été lancée, en juin 2021, par le Groupe pour une Suisse sans armée et ses alliés de gauche. Une initiative qui a dépassé les 100 000 signatures nécessaires.
Les Suisses voteront donc sur le choix de cet avion.
A noter aussi qu'une enquête est en cours. Une commission parlementaire se penche en ce moment sur la légitimité du choix de l'appareil en question. La méthode appliquée pour évaluer les quatre appareils en lice fera l'objet de clarifications approfondies.
Le débat promet d'être fourni aux Chambres fédérales et dans les urnes. Surtout parce que l'avion choisi fait face à un certain nombre de couacs ces derniers temps.