Que vaut le premier album de Nemo? On a écouté
Voici un an et demi que Nemo a remporté l'Eurovision. Dans le monde effréné de la pop, cela représente une petite éternité. Et pour son premier album, l'artiste a lui-même placé la barre très haut. Il aura fallu de la patience, mais cela en a valu la peine.
Dans Arthouse, Nemo a rompu de façon radicale avec ses habitudes. Plus de dialecte alémanique, et presque plus de rap. A la place, une sonorité internationale résolument éloignée de l'étroitesse de la provincialité helvétique.
On a l'impression d'entendre une version contemporaine des Scissor Sisters, de Mika et de Freddie Mercury.
Les 13 titres n'éblouissent pas autant que The Code, hymne gagnant de l'Eurovision, mais ils atteignent toutefois un niveau d'audace comme on en entend rarement dans le pays.
Rafraîchissants, merveilleusement présomptueux, théâtraux, glamour et excentriques. Avec une intrépidité musicale, Nemo repousse les frontières entre les genres et les sexes.
Arthouse est très dansant, Nemo y présente néanmoins aussi son côté introverti, fragile et intime. Notamment dans la ballade enfantine Black Hole, mais aussi dans I Got High At The Party, ainsi que dans Unexplain-able.
Le clip du morceau Casanova
Avec la compositrice Mia Gladstone et les producteurs Liam Maye et Sacha Rudy, Nemo met en scène un univers sonore extravagant qui se démarque des schémas conventionnels tout en restant pop.
A cela s'ajoute une voix, qui brise toutes les barrières et provoque un feu d'artifice d'expressivité, d'émotions et de diversité.
Difficile de dire si Nemo parviendra à s'imposer sur la scène internationale avec Arthouse, cela dépendra de nombreux facteurs. Mais Nemo a tout fait pour y arriver. Le voilà prêt à conquérir le monde.
Quelques titres à savourer
Arthouse (Universal). Sortie le 10 octobre. Live: 24 octobre, X-Tra Zurich.
(Adaptation en français: Valentine Zenker)