Dix jours après que le monarque britannique de 76 ans ait été brièvement hospitalisé, en raison d'«effets secondaires» de son traitement contre le cancer, il a été applaudi par la foule des touristes massée autour du monument le plus visité d'Italie.
Pendant une dizaine de minutes, le couple royal a serré des mains et discuté avec des écoliers agitant de petits drapeaux britanniques, avant d'être photographié par les touristes entre l'arc de Constantin et le temple dédié à Vénus et à la ville de Rome. Charles et Camilla se sont ensuite offert aux objectifs de la presse devant l'amphithéâtre millénaire.
Le roi, en costume bleu à fines rayures, et la reine, en robe de crêpe bleu, ont écouté un bref résumé de l'histoire du Colisée donné par l'historien et présentateur TV Alberto Angela. Le roi «voulait connaître tous les détails du passé», a raconté ce dernier aux journalistes.
Dans la matinée, le roi et la reine ont été reçus en grande pompe par le président de la République Sergio Mattarella au palais du Quirinal surplombant Rome, datant du 16e siècle, autrefois demeure des papes et des rois d'Italie. Le couple royal a été accueilli par le président et sa fille Laura, puis l'orchestre du palais a joué les hymnes nationaux britannique et italien.
Tous trois ont ensuite assisté à la parade aérienne de l'escadre acrobatique de l'armée de l'air italienne, les «Frecce Tricolori» (les «Flèches tricolores»), et son équivalent britannique, les «Red Arrows» (les «Flèches rouges»).
Lors du passage de la limousine royale dans les rues du centre de Rome, un couple de touristes britanniques venant de Bath, Lucy et Peter Smith, était aux anges:
Le couple a expliqué que la présence du roi à Rome durant leur séjour était une coïncidence. «Nous avons réservé avant lui, il nous a imités», a plaisanté Peter Smith, 59 ans.
Une autre touriste britannique, Greeba Padbury, venue à Rome pour ses 70 ans, a raté le couple royal mais n'était pas trop déçue: «Nous pouvons le voir chez nous». En attendant, «nous allons boire un spritz, parce qu'il est 10h00 et que nous sommes à Rome», a-t-elle lancé.
Après leur visite au Quirinal, Leurs Majestés ont déposé une couronne de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu à l'Autel de la Patrie, un vaste monument en marbre blanc en plein centre de Rome couronné par une statue équestre de Victor-Emmanuel II, premier roi de l'Italie unifiée au XIXe siècle.
«Quelle émotion de les voir si petits à l'Autel de la Patrie puis d'être ici tout près et de réussir à leur serrer la main, ça été vraiment un grand honneur, j'étais très ému», a raconté à l'AFP Romolo Testa, un Italien de 19 ans qui s'était rendu à Londres pour les funérailles d'Elizabeth II.
Un touriste français bloqué derrière une barrière de sécurité, Philippe Heitzler, 64 ans, a lui confié «aimer beaucoup la Couronne britannique». «Par contre, on n'a pas compris pourquoi ils voulaient sortir de l'Europe», a-t-il ajouté.
Lors de cette visite, Charles, qui a déjà effectué 17 visites officielles en Italie, doit aussi rencontrer lors de cette visite la Première ministre Giorgia Meloni et il sera le premier monarque britannique à s'adresser à une session conjointe du Parlement. Un moment historique, commente au Times Lord Llewellyn of Steep, ambassadeur britannique en Italie.
Le projet de visite du Vatican, en revanche, a été laissé tomber en raison du mauvais état de santé du pape François.
Outre «célébrer les liens entre le Royaume-Uni et l'Italie», le but de la visite est aussi de démontrer l'amour du roi et de la reine «pour l’Italie et tout ce que les Italiens chérissent: la culture, la nourriture, le patrimoine». En tout cas, une manière délicieuse pour le couple de marquer le coup et leurs 20 ans de mariage, le 9 avril 2005. (mbr avec ats)