On ne s'avance pas trop en présumant qu'Emmanuel Macron devait se réjouir de sa visite de trois jours en Angleterre, cette semaine. Déjà parce que, us n'est pas coutume, la météo s'annonçait clémente. Mais aussi et surtout, parce qu'il allait y retrouver Charles III.
L'affection et l'admiration que partagent les deux chefs d'Etat ne sont plus à démontrer. C'est bien simple, chaque rencontre ou évènement en commun est l'occasion de photos complices, de grandes embrassades et de franches rigolades.
Si la visite officielle de ce mardi n'a pas échappé à la règle, quelques menus incidents ont provoqué des sueurs froides aux assistants du palais, chargés du bon déroulement et la soigneuse chorégraphie protocolaire de l'évènement. Sans oublier de risquer de plomber l'ambiance d'amitié et de légèreté entre la France et le Royaume-Uni.
Tout a commencé avant même que le couple Macron n'ait le temps de poser un pied sur le tarmac, avec une petite «bourde» médiatique comme eux seuls savent les provoquer. Non contents d'avoir suscité un émoi mondial il y a quelques semaines avec l'affaire de la baffe à Hanoï, Brigitte et Emmanuel ont remis ça à leur arrivée à Londres.
Des vidéos devenues - forcément - virales montrent le président français la main tendue pour réceptionner sa belle, alors que Brigitte entame la descente périlleuse en talons aiguilles du jet présidentiel. Visiblement plus concentrée à s'accrocher à la balustrade, elle n'a pas adressé un regard à son mari.
En parlant de regard, celui de Charles III n'a pas non plus manqué de tomber dans le viseur des observateurs. Le roi malade de 76 ans est apparu avec un œil ensanglanté et injecté de sang – des images qui n'ont guère contribué à donner l'image d'un monarque en bonne santé et plein d'entrain, ce qui était précisément le but recherché.
Une source du palais s'est toutefois empressée d'affirmer à la rubrique royale de People que cela n'avait absolument rien à voir avec son traitement contre le cancer: il s'agirait seulement d'une rupture de vaisseau sanguin. Un simple incident.
La rupture d'un vaisseau sanguin, rappelle la Mayo Clinic, survient souvent sans lésion apparente et peut être causée par un simple éternuement, une toux violente, voire même certaines positions de yoga. Compte tenu de la tendance connue de Charles III à faire le poirier, cette rougeur inopinée prend tout son sens.
Le septuagénaire a donc pu remplir ses fonctions royales comme prévu. La visite s'est poursuivie au château de Windsor avec tous les honneurs cérémoniels et tralala protocolaire indispensable, avec garde d'honneur, cortège en calèche, repas dans la salle à manger d'Etat et discours devant le Parlement britannique. Emmanuel Macron, très à l'aise, s'est même fendu de quelques traits d'humour.
Pendant que le roi et le président français se montraient «plus tactiles que jamais», à grands renforts de tapes sur l'épaule, un énième incident faisait le tour des médias britanniques et provoquait l'hilarité sur internet. Capturé par une caméra de la chaîne de télévision GB News, on voit le fourgon à bagages du président français s'éloigner à grande vitesse du château de Windsor, le coffre grand ouvert.
@gbnews President Macron's delegates appeared to be in a rush to move, as one driver sped off with the doors and boot of the car still open - spilling luggage onto the road 👀 #Macron #EmmanuelMacron #RoyalFamily #GBNews ♬ original sound - GB News
Mais ce qui devait arriver, arriva: plusieurs bagages ont alors été disséminés dans l'allée immaculée du château de Windsor, pendant qu'un essaim d'assistants se précipite pour les ramasser.
La journée s'est finalement conclue sur un somptueux banquet à St George's Hall. Et là, c'est à la seule et l'unique Kate Middleton qu'on doit d'avoir détourné l'attention des petits couacs ayant ponctué la journée. Rayonnante dans une robe Givenchy, la princesse de Galles participait à son premier banquet officiel depuis plus de deux ans et son diagnostic de cancer.
Après son absence de dernière minute au tournoi de Royal Ascot, qui a semé panique et confusion il y a deux semaines, puis ses confessions étonnamment honnêtes sur la difficulté de revenir à la normale après sa chimiothérapie il y a quelques jours, la présence de Kate a été gardée secrète jusqu'à la dernière minute. Elle n'a été confirmée qu'une heure et demie avant l'évènement.
Heureusement, la suite de la soirée s'est déroulée sans anicroches notoires. Devant quelque 160 convives, dont Sir Elton John et Sir Mick Jagger, Charles a porté un toast à son «entente plus que cordiale», mais «amicale» avec le président français. Un discours par ailleurs ponctué de références et de clichés éternels, d'Astérix le Gaulois à la baguette française, en passant par le mousseux.
S'il faut définitivement plus qu'une poignée d'histoires «bizarres» pour faire dérailler cette belle amitié franco-britannique et le séjour des Macron sur les terres de Sa Majesté, les assistants royaux n'ont certainement pas manquer de prendre quelques notes.
D'autant que se profile, dans quelques semaines, une autre visite d'Etat qui ne laissera aucune place à l'erreur: celle du président Donald Trump, en septembre. Une nouvelle occasion, ô combien plus périlleuse, pour la famille royale de déployer tous ses talents de soft power et de diplomatie.