Cette fois-ci, ça y'est! Même si certains candidats au poste suprême mènent et battent campagne depuis plusieurs mois, le 15 janvier 2023 marque une étape décisive dans la course à la Maison-Blanche: le début du processus de nomination des candidats, avec la tenue d'un caucus ou d'une primaire dans chaque Etat. Une tradition séculaire.
Tous les quatre ans, dans les frimas de l'hiver, c'est dans l'Iowa que se tient toujours le tout premier caucus. L'Etat conservateur du Midwest est suivi de peu par le New Hampshire. Pourquoi eux? Ces petits malins se sont arrangés pour être les premiers à lancer le processus - essentiellement pour bénéficier de la couverture médiatique inhérente.
Si les caucus étaient autrefois la manière la plus fréquente de désigner les candidats, depuis 1972, cette tradition ne subsiste que dans une poignée d'Etats: l'Alaska, le Colorado, le Dakota du Nord, d'Idaho, Ie Kansas, le Kentucky, le Maine, le Minnesota, le Montana, le Nevada, le Nouveau-Mexique et, évidemment, l'Iowa - une grande fierté pour ses habitants, qui affirment que les caucus sont intrinsèquement plus démocratiques que les primaires.
Le caucus réunit des électeurs affiliés dans un lieu précis: école, église, bibliothèque, salon ou sous-sols, ces réunions ont lieu un peu partout à travers l'Etat. C'est un système «fermé»: seules les personnes inscrites sur une liste électorale (républicain, démocrate ou indépendant) sont autorisées à y prendre part. Pendant plusieurs heures, tout ce beau monde s'entasse pour boire du café-filtre, s'enfiler des donuts et, surtout, entendre les arguments de supporters de chaque candidat du parti tenter de les convaincre des mérites de leur poulain. Cette année, côté républicain, il s'agira notamment de désigner un favori entre Donald Trump, Ron DeSantis, Nikki Haley ou encore Vivey Ramaswamy.
A l'issue de cette discussion, qui s'éternise souvent plusieurs heures: un vote à main levée désigne des délégués, qui iront représenter les candidats lors de conventions à l'échelle des comtés, puis de l'Etat.
Premier Etat du calendrier de nomination, l'Iowa est important pour les candidats, car il permet non seulement de prouver sa viabilité sur la scène nationale, mais aussi de tirer un bilan de ses soutiens et de mesurer sa popularité. Une défaite dans l'Etat incite souvent les plus «faibles» à abandonner la course. Ceci dit, dans l'histoire américaine, une victoire n'est pas indispensable: peu de vainqueurs de l'Iowa ont ensuite remporté l'élection présidentielle.
Contrairement aux caucus, qui sont financés et organisés par les partis politiques, les primaires sont mises en place par les Etats et financées par l'argent public. C'est désormais l'alternative la plus populaire face à la tradition. Concrètement, la primaire ressemble à une élection classique, avec isoloir, urnes et bulletin de vote.
Quand certaines primaires sont fermées, d'autres sont semi-ouvertes (les partisans des deux partis, comme les indépendants, sont libres d'y participer), voire ouvertes à tous les électeurs.
Les primaires et des caucus rythmeront l'agenda jusqu'au mois de juin. Après quoi, des délégués sélectionnés représenteront chaque candidat lors d'une convention du parti à l'échelle de l'Etat. Suivra une convention nationale, cet été, pour s'accorder sur l'investiture officielle d'un candidat représentant le parti. Cette année, la convention républicaine aura lieu le 15 juillet à Milwaukee; la démocrate se tiendra un mois plus tard, le 19 août, à Chicago.