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TGV: la SCNF limite les bagages et met des amendes

Vous prenez le TGV bientôt? Attention à cette nouvelle règle

La SNCF a introduit une limite de bagages pour la clientèle des TGV. Les critiques nourrissent des soupçons.
18.09.2024, 15:0018.09.2024, 15:01
Stefan Brändle, Paris / ch media
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C'est un avantage de taille qui nous fait préférer le train à l'avion. Mais il pourrait être amené à disparaître en Europe. La SNCF commence en effet à faire payer les bagages. Sa démarche - progressive - ressemble pour certains à une stratégie déguisée. Celle d'instaurer à terme des restrictions similaires à ce que l'on connaît sur les vols low cost.

Depuis cette semaine, seuls deux bagages sont autorisés dans le TGV classique, auparavant c'était seulement dans les TGV Inoui et Ouigo. Les dimensions autorisées pour la catégorie Essentiel - l'équivalent de la classe économie - sont de 90 × 70 × 50 centimètres pour le plus grand et de 40 × 30 × 15 pour le plus petit. Les voyageurs peuvent en outre emporter un bagage à main.

Ces tailles semblent à première vue plutôt généreuses. Mais en cas de dépassement, il faut désormais s'attendre - après une phase d'introduction de six mois - à une amende considérable pour la France de 50 euros. Les critiques fusent sur les réseaux sociaux. Les voyageurs longue distance soulignent notamment que s'ils favorisaient le rail, c'est aussi pour une question de bagages.

Mais cet avantage est en train de disparaître. Les objets spéciaux comme les poussettes, les skis ou les snowboards restent autorisés, mais jusqu'à 130 centimètres et 30 kilos; pour le transport de vélos, cela coûtera toujours 10 euros.

Les porte-paroles de la SNC affirment ne pas chercher à générer des recettes supplémentaires, mais bien à améliorer le «confort» des voyageurs. Selon eux, trop de valises obstruent l'allée centrale ou tomberaient des compartiments de rangement. Ils assurent que les nouvelles normes restent «bien supérieures à celles en vigueur dans les avions».

Les défenseurs des consommateurs critiquent

L'association de consommateurs Que Choisir insinue en revanche que la SNCF poursuit une «stratégie comparable à celle des compagnies aériennes à bas prix». Elle aurait tout d'abord expressément créé des trains low-cost avec le TGV «Ouigo», dont les tarifs de base sont très bas. Pour chaque prestation supplémentaire - siège, prise électrique ou autres - il faut en revanche payer un supplément. Par ailleurs, le billet donne droit à un seul «bagage cabine» de 55 × 35 × 25 centimètres et à un bagage à main.

Avec l'introduction de ces Ouigo à bas prix il y a une dizaine d'années, la SNCF visait avant tout les jeunes. Elle souhaitait aussi se démarquer des TGV classiques, pour lesquels il n'y avait pas de restriction en matière de bagages. L'instauration d'une limite aussi pour les trains «normaux» suscite de vives critiques.

Le portail Hellobiz adresse le même reproche à la SNCF. Mais contrairement à l'aviation, la question du poids ne joue pratiquement aucun rôle dans le transport ferroviaire; la compagnie a donc moins de raisons de facturer des kilos excédentaires.

Hellobiz craint que les nouvelles exigences n'entraînent «une frustration croissante, même parmi les amateurs de train, et ne remettent en question le côté pratique du voyage en train en général». Les voyages en train à grande vitesse sont déjà très chers aujourd'hui, puisqu'ils coûtent souvent le double de ce qu'ils coûtent en voiture ou en avion. Les nouvelles restrictions rendent les voyages impopulaires et sont, pour cette raison, nuisibles à l'environnement.

D'autres médias se demandent si les voyageurs en train ne risquent pas de subir ce qui se passe avec les vols à bas prix, à savoir une diversité déconcertante de tailles et de variantes de bagages autorisées. La plus grande chaîne de télévision française, TF1, a récemment constaté, en comparant dix compagnies aériennes, qu'elles avaient toutes des limites de bagages différentes en cabine, contrairement au souhait d'harmonisation du Parlement européen. Il y a quelques jours, une violoniste professionnelle n'a pas pu effectuer son vol avec Ryanair de Marseille à Berlin parce que son violon de 200 ans était trop long d'un centimètre pour la cabine. La SNCF promet que cela ne se produira jamais lors des voyages en train.

Et en Suisse, que font les CFF?

Dans les transports publics suisses, les voyageurs ont le droit de faire transporter gratuitement leurs bagages à main. Il s’agit d’«articles facilement transportables pour un usage personnel» que les voyageurs peuvent «charger et décharger de manière indépendante et facile et ranger en toute sécurité». Ceux-ci ne doivent pas «mettre en danger, gêner ou déranger» les autres voyageurs. C'est ce qui est indiqué dans le règlement de l'organisation professionnelle Alliance Swisspass.

Les objets qui ne répondent pas à ces critères - par exemple parce qu'ils sont trop volumineux - doivent être déchargés au prochain arrêt et des frais d'au moins 25 francs seront facturés. En pratique, ces règles sont rarement appliquées. Aucun resserrement n'est prévu.

Les CFF affirment que les valises à roulettes et les trains à plancher surbaissé ont rendu plus pratique le transport de bagages volumineux et lourds. A certains endroits, l'espace peut être restreint, par exemple pendant la période des vacances dans les trains à destination et en provenance des aéroports. Les CFF prendraient en compte le besoin de plus d'espace pour les valises, mais aussi pour les vélos et les poussettes avec des zones multifonctions dans les trains.

D'ailleurs: dans les zones marquées pour les poussettes ou les vélos, ces groupes de clients sont prioritaires - et quiconque laisse des bagages sur un siège doit en théorie acheter un billet demi-tarif supplémentaire pour chaque siège.

Les dernières actus sur les CFF en Suisse

Traduit et adapté par Valentine Zenker

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14 films qui auraient été très différents dans les années 50
Star Wars
source: facebook/abandoned films
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Ce passager passe le test des bagages à main d'EasyJet haut la main
Video: watson
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