Qu'on l'adore ou qu'il nous insupporte, une chose est sûre: le duc de Sussex a un don inégalé quand il s'agit de faire parler de lui. Prenez sa dernière prouesse sportive. Jeudi dernier, le prince s'est dit à peine «nerveux» avant de s'élancer la tête la première à bord d'un skeleton, sur l'une des pistes de bobsleigh les plus rapides au monde. Pour l'anecdote, il a presque atteint les 100 kilomètres/heure.
Le point culminant (ou descendant, si vous préférez) d'une semaine riche en émotions et en actualités pour le prince de 39 ans. Avant cette tournée au Canada de trois jours aux côtés de sa femme pour la promotion des Jeux Invictus de Vancouver-Whistler en février 2025, les Sussex dévoilaient leur tout nouveau site internet. Le nom de domaine suffisait à lui seul à faire couler des litres d'encre chez les correspondants royaux: Sussex.com. Aussi simple que ça.
Et pour marquer le lancement de ce nouveau blog, sur lequel les Sussex pourront chroniquer leur quotidien et leurs engagements, quoi de plus naturel que d'annoncer dans la foulée le changement de patronyme de leurs deux enfants? Archie et Lilibet abandonneront en effet leur nom de famille de Mountbatten-Windsor, qui figure sur leurs actes de naissance, pour celui de Sussex. En Californie, on est corporate jusque sur sa carte d'identité.
Comme toujours avec Harry et Meghan, cet énième projet a suscité son flot de réactions courroucées et de ricanements. Pas seulement pour leurs biographies en ligne qui sont, avouons-le, un peu poil pompeuses. (Pour vous donner une idée, Meghan, qui s'abstient soigneusement de mentionner son passage par la famille royale britannique et n'accorde qu'une malheureuse ligne à sa carrière d'actrice, préfère se définir comme une «championne» des droits de l'homme et de la «résilience»).
C'est surtout «Sussex.com», ce témoignage du passé des amants terribles dans la monarchie, qui a fait tiquer les experts. Citons le biographe royal Tom Bower, qui a averti le duo des «dangers» de son utilisation dans le Daily Mail.
Nous y reviendrons. Car il ne s'agit de loin pas du seul clin d'œil du prince Harry à la monarchie au cours de la même semaine. De passage par l'émission «Good Morning America» pour évoquer les Jeux Invictus, le duc en a profité pour revenir sur la visite express à son père à Londres, dans la foulée de l'annonce de son cancer.
Accrochez vos ceintures, le plus intéressant arrive. Lorsque l'animateur lui demande si la maladie de Charles III pourrait avoir un effet réunificateur sur leur famille, l'intéressé réplique sans ciller: «Oui, j'en suis sûr.»
Avant d'ajouter: «J'ai prévu d'autres voyages qui m'amèneraient à traverser le Royaume-Uni ou à y revenir, alors je m'arrêterai et je verrai ma famille autant que possible.» Et pour couronner le tout, des sources glissent bientôt au Telegraph qu'en privé, le prince a déjà fait part à ses amis de sa décision: tant que son père sera malade, il se tient prêt à intervenir et à assumer un rôle royal.
Il n'en fallait pas davantage pour faire bondir les courtisans. Harry, de retour dans la firme?
Sur le papier, en effet, un potentiel retour n'est pas aussi simple que ça. Lorsque Harry et Meghan ont décidé de claquer la porte de la Firme, en 2020, les conditions de leur départ ont fait l'objet de soigneuses négociations. Ce sommet, aussi historique que délicat, qui a réuni les regrettés reine Elisabeth et prince Philip, Charles, William et Harry, passera à la postérité sous le nom d'«accord de Sandringham». A l'époque, Harry et Meghan proposent une solution hybride: soutenir le monarque dans une mesure limitée, sans recevoir de subventions, tout en restant libres de mener leurs activités parallèles. aux Etats-Unis.
Un modèle «moitié dedans, moitié dehors» qui sera loin de convaincre la défunte reine. Au terme de la réunion, Elizabeth III accorde à son petit-fils et à sa femme de conserver leurs titres de RHS, mais ils ne pourront plus les utiliser à des fins commerciales ou personnelles et acceptent de renoncer à toutes leurs fonctions officielles.
Autant dire que les bons sentiments d'Harry aujourd'hui ne font ni chaud ni froid à Buckingham - pourtant dans une position délicate, avec deux membres actifs sur la touche.
Dans les médias britanniques, on ne manque pas de rappeler que l'accord de Sandringham reste en vigueur. «Ces termes étaient très clairs, et la maladie du roi n’a rien changé», coupe court un courtisan. Non seulement par respect envers la volonté de la défunte reine, mais surtout en termes pratiques, comme le souligne l'autrice royale Ingrid Seward au Daily Telegraph. «Harry est sorti. Il n'est pas possible de revenir à un rôle public. Que ferait-il?»
Du côté du prince William et du roi Charles, même son de cloche. Les rumeurs d'un potentiel retour du prince exilé ont été écrasées sans la moindre équivoque lundi matin. «William et son père sont totalement d'accord sur ce point. Il n’y a aucune chance qu’ils 're-royalisent' après ce qu’il a fait», balaie un ami de la famille au Daily Beast.
Bref, vous avez compris. Aussi «chaleureux» qu'aient pu être les échanges entre Charles et son fils depuis l'annonce de sa maladie, ce n'est pas sitôt qu'on verra le duc de Sussex couper des rubans au nom de la monarchie. Bah! Qu'il se rassure. S'il échoue à proposer ses services, Harry pourra toujours se reconvertir dans le skeleton.