Le 24 novembre 1992, la reine Elizabeth II portait un verre. Comme un adieu. Un trait définitif sur une année de catastrophes familiales et constitutionnelles. «Annus horribilis». Cette expression restera gravée dans les mémoires, les livres et l'histoire. Trente-deux ans plus tard, ce mois de janvier laisse sur la langue comme un avant-goût d'épisode 2.
Ce n'est pas Sarah Ferguson, l'ex-femme dévouée et très populaire du prince Andrew, qui dira le contraire. Six mois à peine après s'être fait opérer d'un cancer du sein, la duchesse d'York a annoncé ce dimanche, par voie de communiqué, être traitée pour une forme agressive de cancer de la peau. Un diagnostic «accablant» tombé quelques jours seulement après Noël et son retour dans le giron royal.
L'annonce a fait l'effet d'une bombe. En particulier après celle de la mystérieuse «opération abdominale» de la princesse Kate, mercredi. Suivie, quelques minutes plus tard, de l'intervention imminente du roi Charles à la prostate. Trois membres touchés en moins d'une semaine, c'est suffisant pour alimenter les rumeurs d'un sort jeté sur les Windsor.
C'est au cours de l'intervention de huit heures, en juin dernier, que les médecins de Sarah Ferguson ont profité de retirer divers grains de beauté. Les tests effectués ont révélé tout récemment que l'un d'eux est un mélanome malin. Dans l'attente de savoir si ce nouveau cancer s'est propagé, la duchesse a effectué un bref passage par une clinique privée d'Autriche, avant de retourner à la maison. Bien entourée de sa famille, la duchesse «se repose et reprend des forces», a-t-elle indiqué lundi sur Instagram.
Avec Fergie, c'est aussi l'une de ses plus ferventes pom-poms girls que perd la famille royale. Bien qu'elle ne soit plus considérée comme membre officielle depuis 30 ans, la duchesse d'York est restée une alliée stable et indéfectible. Et, surtout, un véritable atout médiatique. Entre ses livres, son podcast et les invitations régulières sur les plateaux télé, l'ex-épouse déchue assure à la famille une présence constante dans les médias - et il faut le souligner, rarement embarrassante.
Il fallait donc bien aller chercher dans les recoins les plus méconnus de l'arbre généalogique pour remplir l'absence de ces figures-phares. Comme veut le credo de la défunte reine, you have to be seen, if you want to be believed («Vous devez être vus, si vous voulez être pris au sérieux»). Ce sont ainsi des bobines «toutes fraîches» et moins familières qui ont fait leur apparition sur le compte Instagram officiel de la famille royale, au cours du week-end.
Vous n'étiez peut-être pas très au fait des activités du prince Edward (accessoirement frère du roi Charles) ni de sa femme, Sophie. Pas de panique, c'est normal. C'est seulement qu'ils manquaient d'un «sex-appeal» nécessaire pour avoir l'honneur de figurer sur le flux royal. Pas faute pour cette chère duchesse Sophie d'être considérée comme la «belle-fille préférée» de la reine Elizabeth (suffisamment proche pour oser surnommer Sa Majesté «maman»). Ni l'une des membres les plus bosseuses de la famille.
Préparez-vous désormais à voir plus régulièrement à l'œuvre ce couple de jeunes sexagénaires excessivement discret, entre bains de foule, poignées de mains, grands sourires, plantage de graines et confection de cookies.
Du côté des autres royals, business «not» as usual. Il n'y a plus que la reine Camilla et la princesse Anne pour assumer à deux la charge qui incombait, autrefois, à cinq personnes. Une quantité de boulot qui avait déjà bien augmenté depuis qu'Andrew, Harry et Meghan avaient été rayés de la liste par le roi.
La princesse Kate toujours en convalescence du côté de la Clinic London, son mari a endossé le rôle de papa à temps plein. William a reporté tous ses engagements jusqu'à ce que sa moitié soit de nouveau sur pied. Entre deux visites à l'hôpital ce week-end, l'héritier du trône d'Angleterre a été photographié en train d'assurer les déplacements de leurs trois enfants. Il est appuyé à la maison par la nounou bien-aimée de la famille, Maria Teresa Turrion Borrallo, en poste depuis 2014, qui ne vit pas avec les Gallois.
La donne a changé, les priorités ont été bousculées. Aujourd'hui, c'est «famille à 100%». Au-delà de quelques vagues critiques sur l'effacement momentané de William, son dévouement a été plutôt salué. «C'est un père actif et un mari attentionné. S'il y a quelque chose d'urgent concernant les affaires, il se rendra disponible», tempère l'expert royal Dickie Arbiter, à Vanity Fair.
Sans oublier que: «Ce qui s’est produit est sans précédent», comme le rappelle l'expert au sujet de cette double hospitalisation. Laquelle, il est vrai, aurait pu sacrément plus mal tomber. «En janvier, les royals sont encore essentiellement en congé. La première fois que nous les voyons vraiment, c’est à la mi-février. Si tout ça s'était produit plus tard dans l'année, cela aurait nui considérablement à leur travail.»
Le futur roi manque à l'appel? Demandez son «suppléant». Face à cette pénurie d'employés, il n'en fallait pas plus que la presse britannique lance un appel à l'autre bout de l'Atlantique... du côté du prince Harry.
Ça tombe bien, le duc de Sussex vient justement de se voir récompenser, ce week-end, par le prix de «Légende vivante de l'aviation», par son ambassadeur, John Travolta. De quoi lui pousser des ailes dans le dos et lui filer l'envie de jouer le chevalier servant? «Je pense… qu’ils ont besoin de ce renfort. Et peut-être qu'Harry regardera de l'autre côté de l'étang en pensant que ça pourrait être son moment et qu'il pourrait être très utile», note le biographe royal Robert Jobson, sur la chaîne britannique True Royalty TV.
Il est entendu que Harry et Meghan ont déjà contacté le roi Charles et la princesse Kate, pour leur faire part de «leurs inquiétudes et de leurs meilleurs vœux». Mais de là à ce qu'ils acceptent de troquer leur statut de spectateurs de ce deuxième épisode de l'«annus horribilis», contre celui d'acteurs à part entière... Sortez le pop-corn!