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Poutine a terminé Poséidon, sa «torpille de l'apocalypse»

Poutine a terminé Poséidon, sa «torpille de l'apocalypse»
La torpille Poséidon est une arme sous-marine sans pilote capable de déclencher des tsunamis radioactifs géants.screenshot: youtube/megaprojects

Poutine a terminé sa «torpille de l'apocalypse» capable de ravager le monde

La Russie aurait terminé la production d'une première série de torpilles nucléaires novatrices. Leur nom? «Poséidon». Cette terrible arme a été conçue pour provoquer des tsunamis radioactifs géants destinés à transformer des kilomètres entiers de terres en «déserts radioactifs».
21.01.2023, 07:5508.05.2023, 12:14
Salome Woerlen
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La Russie a terminé la production d'une première série de torpilles Poséidon, ont rapporté cette semaine les médias d'Etat du régime de Poutine, se référant à une source proche de l'armée russe.

Ces armes sous-marines, destinées à générer des ondes de choc provoquant des tsunamis radioactifs géants, seraient sur le point d'être embarquées à bord d'un sous-marin d'élite russe, le Belgorod. Il s'agit du plus grand sous-marin au monde, capable de porter le plus grand nombre de torpilles nucléaires.

Tests réussis

L'agence de presse publique russe Tass avait déjà rapporté la semaine dernière que des tests de lancement de torpille sur ce sous-marin avaient été achevés, et ce à différentes profondeurs. Leur objectif? «Vérifier le fonctionnement du système de lancement Poséidon.» Les tests ont tous réussi.

Ce sous-marin a été mis à la mer en juillet dernier pour des missions expérimentales de sa flotte du nord, dont les unités sont situées sur les côtes russes bordant la mer de Barents.

Mais ce n'est pas ce sous-marin qui doit être utilisé pour tirer les torpilles Poséidon. Il s'agit du «Khabarovsk», encore en construction. Après les tests de lancement sur le Belgorod, il a été annoncé cette semaine que les tests des principaux composants du Poséidon étaient également terminés. Y compris un petit moteur nucléaire, qui alimente la torpille avec sa propre source d'énergie.

La Russie travaille depuis des années sur le développement de ses torpilles nucléaires. Les premières images de Poséidon ont été divulguées dès 2015, mais la construction de l'arme n'a été officiellement confirmée que trois ans plus tard par Vladimir Poutine.

Que peut faire cette arme?

Dans un discours formulé à cette occasion, en 2018, Poutine a souligné qu'il n'existait aucune arme capable d'arrêter ou de détruire la torpille nucléaire:

«Ces torpilles sont silencieuses, ont une grande manœuvrabilité et sont pratiquement indestructibles. Il n'existe aujourd'hui dans le monde aucune arme capable de les contrer.»
Vladimir Poutine

Cette arme a été conçue principalement pour attaquer les porte-avions ennemis et les installations terrestres. Selon les informations du département de la Défense russe, le Poséidon est capable de parcourir de manière autonome des milliers de kilomètres à une vitesse de 200 km/h, et ce jusqu'à 1000 m de profondeur. Ces informations sont toutefois mises en doute par divers experts.

Une arme surpuissante

Les torpilles contiennent une ogive nucléaire pouvant atteindre une force explosive de 100 mégatonnes. A titre de comparaison, la bombe atomique larguée par les Etats-Unis sur Hiroshima avait une puissance estimée entre 12 et 16 kilotonnes et la plus puissante bombe nucléaire jamais testée (déjà par la Russie), 57 mégatonnes.

La radioactivité dégagée par l'explosion d'une torpille Poséidon pourrait irradier l'océan et les côtes d'un continent pendant des décennies et les rendre inhabitables. Après l'annonce de Poutine, The insider a qualifié Poséidon d'arme nucléaire parmi les plus inhumaines et les plus terrifiantes jamais développées. Une «torpille de l'apocalypse».

L'expert en armes nucléaires Stephen Schwartz a relevé le danger gigantesque que constitue cette arme. En effet, les radiations provoquées par une arme nucléaire classique, déclenchée sur terre ou dans les airs, ne durent que quelques années. Mais une explosion ayant eu lieu sous l'eau contaminerait à long terme toute la faune et la flore sous-marine, et la vague radioactive le ferait durablement sur les terres qu'elle toucherait.

«Même au plus haut de la guerre froide, personne n'a sérieusement envisagé de construire une telle arme capable de ravager le monde»
Malcolm Davis, analyste à l'Australian strategic policy institute (Aspi) the insider

Un désert radioactif

La télévision russe s'était déjà vantée de la surpuissance de cette arme l'année dernière:

«L'explosion causée par cette torpille thermonucléaire au large des côtes britanniques provoquerait un tsunami géant pouvant atteindre 500 mètres»
Télévision russe

Ambiance. Mais ce n'est pas tout:

«Cela entraînerait des doses extrêmes de radiations. Tout ce qui resterait des terres touchées serait transformé en un désert radioactif»

Quand Poséidon sera-t-elle opérationnelle?

Et la grande question que tout le monde se pose désormais: quand les torpilles Poséidon seront-elles prêtes à être utilisées?

Depuis des années, Moscou laisse régulièrement filtrer des informations sur l'état de développement des Poséidon. Selon Ina Holst-Pedersen Kvam, chercheuse à l'Académie navale norvégienne citée par le média The Barents observer, cela a pour but de provoquer de l'incertitude et des spéculations du côté occidental.

Car le Poséidon est autant une arme nucléaire que psychologique et informationnelle. Selon la chercheuse, il est trop tôt encore pour porter un jugement sur le niveau de développement réel de l'arme.

Le test final d'une vraie torpille Poséidon tirée depuis le sous-marin Khabarovsk aura probablement lieu à un moment où la Russie aura besoin d'un effet dissuasif maximal. Cela n'est pas prévu de sitôt. Au plus tôt pour 2027. Mais Ina Holst-Pedersen Kvam doute même de la crédibilité de cette date:

«Vu l'efficacité actuelle du complexe militaro-industriel russe, notoirement peu performant, Poséidon ne devrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle que bien plus tard.»
Ina Holst-Pedersen Kvam, chercheuse à l'Académie navale norvégiennethe barents observer
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