Onze jours et dix nuits. C'est la durée interminable pendant laquelle Mustafa sera resté bloqué sous les décombres d'un hôpital effondré suite au séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février. Désormais hospitalisé à Mersin, au sud du pays, le rescapé a confié lundi sur BFMTV avoir éprouvé tout au long de cet enfer le «devoir» de se battre.
Une obligation qu'il déclare notamment s'être imposée pour sa femme, mais surtout pour sa fille. Celle-ci est venue au monde le jour où l'un des plus importants chaos de l'histoire moderne a condamné son père qui se trouvait alors au rez-de-chaussée de la maternité.
L'espoir de tenir son nouveau-né dans les bras a ainsi forcé Mustafa à entreprendre plusieurs stratagèmes de survie: alors que son pied était coincé sous du béton, il explique au micro du journal français avoir «gratté» le matériau «pendant cinq jours». Sauf qu'en marge de cette quête incertaine de liberté, le Turc a également dû réfléchir à des moyens de subvenir à ses besoins les plus vitaux tels que boire ou encore manger.
Les scientifiques sont clairs: vivre sans manger est possible pendant plusieurs jours, voire des semaines. A condition cependant de maintenir un apport hydrique régulier. Sans eau, en principe, le corps d'un être humain ne peut pas espérer survivre plus de 72 heures, peut-on notamment lire dans Futura Science. Or, l'article de BFMTV précise que Mustafa a tenu sous des gravats pendant 278 heures. Comment est-ce possible?
Au-delà de son abnégation, Mustafa doit donc également sa vie à un minimum d'eau végétale ingéré. Les plantes, constituées entre 80% et 95% d'eau, selon le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), s'avèrent en effet être un allié efficace en situation de survie.
Si Mustafa est sans aucun doute un miraculé, il ne détient toutefois pas le record de jours passés sans vraiment boire. Comme le rapporte la BBC, le cas le plus long durant lequel une personne est restée dépourvue d'eau remonte à 1979. Andreas Mihavecz, un Autrichien âgé de 18 ans, avait été enfermé dans une cellule de police pendant 18 jours après que les officiers de service l'aient oublié.
13 jours après l'important séisme de magnitude 7,8 survenu en Turquie et en Syrie, le bilan humain s'élève à plus de 44 000 morts. Un nombre qui pourrait même doubler, d'après les estimations de l'Organisation des Nations unies (ONU). Dans le même temps, le président turc Recep Tayyip Erdogan est soumis à une forte pression en raison de la lenteur des sauvetages mis en place et des déficiences de la construction.
(mndl)