Depuis mercredi, premier jour d'exposition de la dépouille du jésuite argentin au public, environ 150 000 personnes se sont déjà recueillies dans la basilique Saint-Pierre de Rome, selon le Vatican.
Des dizaines de délégations étrangères ont commencé à arriver tôt vendredi matin à l'aéroport romain de Fiumicino. Le président français Emmanuel Macron est attendu vendredi à 18h00 dans la basilique.
Jusqu'à présent, 50 chefs d'Etat et 10 monarques ont confirmé leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump, qui doit atterrir à Rome peu avant 23h00 avec son épouse Melania, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, ou encore le Prince William. L'ancien président américain Joe Biden a également confirmé qu'il serait présent aux obsèques.
Donald Trump, qui restera moins de 24 heures dans la capitale romaine, n'a pour l'instant prévu aucune rencontre bilatérale, selon le programme officiel.
Comme la veille, la basilique est restée ouverte quasiment toute la nuit face à l'affluence, d'autant que ce vendredi est un jour férié en Italie.
La Protection civile italienne, qui s'attend à l'afflux de «plusieurs centaines de milliers» de personnes à Rome ce week-end, a indiqué que l'accès à la place Saint-Pierre, par laquelle se fait l'entrée dans la basilique, serait fermé à partir de 17h00 en vue des préparatifs pour les funérailles, qui débuteront samedi à 10h00.
Filipa Castronovo, une religieuse italienne de 76 ans, a vécu un moment «très émouvant», a-t-elle témoigné en quittant la basilique. «C'est comme aller voir un père» et «conserver vivante la mémoire forte d'un père qui m'a aimée et continuera du ciel à vouloir du bien», a-t-elle ajouté auprès de l'AFP.
A plus de 11 000 km de Rome, Buenos Aires, dont était originaire Jorge Bergoglio, se préparait également à faire à distance ses adieux au pape François.
Une veillée aux flambeaux y coïncidera avant l'aube samedi avec les funérailles au Vatican, suivie d'une messe dans la cathédrale de François lorsqu'il en était l'archevêque et d'un pèlerinage sur ses traces dans les banlieues de la ville, ces périphéries du monde auquel il faisait souvent référence.
Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de membres des forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. Ce dispositif de sécurité exceptionnel sera encore renforcé dans la nuit de vendredi à samedi.
Vendredi à 20h00 sera scellé le cercueil du pape, lors d'une cérémonie privée à laquelle assisteront les cardinaux et qui sera présidée par le cardinal Kevin Farrell, le «camerlingue» qui gère les affaires courantes du Vatican jusqu'à l'élection d'un nouveau souverain pontife.
La place Saint-Pierre, sur laquelle se déroulera la messe des funérailles, ouvrira dès 05h30 samedi, a annoncé le Vatican. Après les obsèques, qui devraient s'achever vers 11h30, le cercueil sera transporté sur un véhicule à travers les rues de Rome pour être inhumé, selon la volonté de François, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, dédiée au culte de la Vierge, lors d'une cérémomie privée.
Durant le transfert, qui devrait prendre une demi-heure environ, le cercueil sera visible au public massé le long du trajet derrière des barrières métalliques. Il ne sera pas possible de suivre le cortège funèbre mais des écrans géants seront placés le long du parcours.
Un groupe de «pauvres et de nécessiteux» sera présent sur les marches de la basilique Sainte-Marie-Majeure pour accueillir le cercueil du pontife, qui était un ardent défenseur des laissés-pour-compte.
Sa tombe en marbre, avec pour seule inscription «Franciscus», François en latin, sera accessible au public à partir de dimanche matin.
Ses obsèques célébrées, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs – soit ceux âgés de moins de 80 ans – convoqués au conclave pour choisir son successeur. La date du début du conclave n'est pas encore connue, mais en vertu des règles vaticanes, il devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai.
Les cardinaux ont commencé à converger vers Rome et se sont réunis une quatrième fois vendredi matin. Lors du conclave, ils procèderont, dans la Chapelle Sixtine, à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l'après-midi. (mbr/ats)