Par une soirée de l'automne 2023, dans la morosité de novembre et la tiédeur de notre canapé, peut-être avez-vous été happé par Saltburn, ce film bizarroïde, coloré et joyeusement immoral qui tourne en ridicule l'aristocratie britannique. Une satire dont la toute dernière scène, forcément, ne pouvait que vous titiller, vous émoustiller, vous exciter, vous fasciner, vous provoquer, vous déranger, vous indigner, vous offusquer... Bref! Tout. Sauf vous laisser indifférent.
Dans l'ultime scène du drame, l'acteur Barry Keoghan, 31 ans et autant d'abdominaux taillés au cutter, ne se contente pas de nous servir une chorégraphie entraînante sur la chanson de Sophie Ellis-Bextor, Murder On The Dancefloor. C'est avant tout cinq minutes de sa plastique de statue grecque qui se déhanche avec aisance qu’il offre en pâture à nos yeux éhabis. Et, surtout, un cul.
Un petit cul rebondi et appétissant comme un abricot du Valais. Du genre à nous faire monter les larmes aux yeux et à nous donner envie de tomber à genoux pour remercier le Ciel d'avoir conçu les Hommes (c'est pas coutume). Un petit cul parfait, pimpant, agile aussitôt viral, à l'origine d'une vague de mèmes, vidéos et tendances TikTok qui ont propulsé son propriétaire à un niveau de renommée mondiale sans précédent - ainsi que, pour la forme, à une bonne place en couverture du dernier numéro de Vanity Fair, aux côtés d'une belle brochette de coqueluches du cinéma du moment.
Chaque année, à l'approche des Oscars, c’est le même rituel: le magazine américain entasse la crème de la crème de l'industrie cinématographique, pimpants en robes haute-couture et costards Dior, pour la couverture de son numéro spécial Hollywood. Et comme un plaisir n'arrive jamais seul, pour cette édition, Vanity Fair a joint l’utile à l’agréable en partageant sur les réseaux sociaux une version animée de sa couverture. 48 secondes de bonheur que nous devions vous partager ici. Surtout, regardez jusqu'au bout.
Après un Bradley Cooper fringuant en costume, une Natalie Portman brillante en paillettes, une Jodie Comer clinquante en doré ou encore une Jenna Ortega voluptueuse en rose pâle... Oui! Le revoilà! THE cul! Notre coup de coeur irlandais. Sans cravate. Ni rien du tout. Juste un sourire malicieux, un clin d'oeil (un vrai) à la scène virale de Saltburn et, algorithme oblige, une paire de mains en coupe pour préserver un semblant de pudeur.
Evidemment, il n'en fallait pas plus pour que les âmes les plus prudes hurlent au scandale.
Buzz oblige, l'interview du prodige irlandais dans les pages de Vanity Fair pouvait difficilement tourner autour d'autre chose que de son incroyable paire de fesses. D'ailleurs, l'acteur s'en amuse: «Bien sûr que je danse nu chez moi! Tout le monde le fait, mec. Tout le monde chante sous la douche ou agit bêtement, quand il est tout seul et qu'il ressent cette liberté.»
Et lorsque Vanity Fair lui demande comment il juge sa performance dans le film, le comédien est d'une franchise délicieuse.
En parlant de ça, Barry Keoghan se sent-il «objectivé», après que l'humanité ait fait grand cas de son postérieur? Eh bien, pas du tout. «Si vous regardez le cinéma européen, vous verrez qu'il y a beaucoup de scènes de nudité, et ce n'est pas très grave. Je pense que c'est véritablement de l'art. Et aussi une vulnérabilité. Vous vous mettez en scène dans votre état le plus vulnérable.»
On ne pourrait pas être plus d'accord. Et même si notre chouchou aux fesses rebondies a quand même tenu à enfiler un costard pour la version imprimée, on ne saurait que trop le remercier pour cette apparition fugace dans notre flux Instagram. De quoi rendre ce sinistre jeudi pluvieux un poil plus affriolant.