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Cette psy romande aide ses patients à contacter les morts

La thérapie EMDR cible les mémoires traumatiques des individus grâce aux mouvements oculaires.
Durant la thérapie CIAM, le patient se concentre sur le souvenir traumatisant. Il suit ensuite le mouvement des doigts du thérapeute et laisse venir ce qui lui arrive spontanément.Image: getty images

Cette psy romande aide ses patients à contacter les morts

Aider les gens à surmonter un deuil difficile est l'une des spécialités de la psychothérapeute Virna Signorelli. Comment? En les plongeant dans un état de réceptivité qui leur permet parfois d'entrer en contact avec le défunt.
31.10.2024, 18:4731.10.2024, 20:03
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Depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, la psychothérapeute suisse Virna Signorelli s'intéresse à la vie après la mort. Des questionnements qui se sont intensifiés à l'adolescence suite au décès de sa meilleure amie et qui ont influencé sa pratique thérapeutique. L'une de ses spécialisations? La thérapie CIAM (communication induite après la mort), qui cible les mémoires traumatiques des individus grâce aux mouvements oculaires. Un procédé que l'experte utilise pour aider ses patients à surmonter un deuil difficile et qui permettrait à certains d'entrer en contact avec la personne décédée.

Comment aidez-vous vos patients à entrer en contact avec le défunt?
Virna Signorelli: La plupart du temps, je propose cette méthode à un moment donné de la thérapie. J'explique qu'elle permet avant tout d'apaiser la douleur du deuil. Durant la séance, le patient se concentre sur le souvenir difficile, suit le mouvement de mes doigts et entre dans un état de réceptivité. Il en ressort après quelques minutes, m'explique comment il se sent, et on recommence. Au bout d'un moment, quelque chose lâche.

«Parfois, il peut y avoir une communication avec le défunt et un ressenti subjectif de sa présence»

Certaines personnes ont l'impression qu'elles sont entrées en contact avec l'être décédé. D'autres, en revanche, estiment qu'il ne s'agit que de leur imagination. C'est au patient de décider. Dans les deux cas, l'important est qu'il guérisse.

Comment expliquez-vous qu'un contact avec le défunt puisse se produire?
Les outils de la thérapie CIAM permettent d'apaiser la personne et de la faire entrer dans un état de réceptivité. Il est ainsi possible que le défunt puisse envoyer un message. C'est une question d'ondes, de niveau de vibrations, je ne sais pas... Vous savez, dans de nombreuses cultures, en Asie ou en Amérique du Sud par exemple, les morts font partie des vivants. On ne les sollicite pas, on considère simplement qu'ils sont dans l'autre monde.

«C'est comme si sur terre, nous étions bloqués par nos sens et n'avions pas ce sixième sens qui nous permettrait de visualiser ce genre de phénomènes»

Ce type de communication est réservé aux chamans ou aux médiums. Mais ce ne sont que des humains qui ont simplement développé cette capacité. Ça s'apprend.

Qui est Virna Signorelli?
Psychothérapeute et hypnothérapeute, Virna Signorelli est spécialisée dans le travail des traumatismes complexes, des deuils difficiles ou pathologiques. Après une formation en Suisse et à Paris, elle entame sa carrière au Chuv auprès d’enfants atteints de cancer. Avec l'hypnose, elle aide à soulager la douleur lors de l'administration des traitements. Elle a ensuite recentré sa pratique sur l'adulte et exerce depuis près de vingt ans en cabinet privé à Genève.

Les patients n'ont pas peur durant les séances?
Non. Si c'est le cas, nous en discutons. Mais je pense qu'en général, ces personnes font preuve d'une ouverture sur ces questions. D'ailleurs, lorsqu'elles sont en deuil et que j'évoque la possibilité d'entrer en contact avec le défunt, elles disent «oui». Et puis, quand un contact se produit, c'est tellement beau. Il n'y a aucune frayeur. La peur provient de notre culture, de nos représentations religieuses de la mort.

«Dans notre perspective occidentale et européenne, il ne faut pas déranger les défunts»

Avec la thérapie CIAM, est-ce que le thérapeute peut induire les visions des patients?
Non, car contrairement à l'hypnose, les techniques utilisées n'induisent rien. Lors des séances, je demande simplement aux gens de rester attentifs, de lâcher leurs pensées.

«Le but est d’accompagner subtilement le patient dans son expérience. C'est lui qui vit le contact avec le défunt, pas le thérapeute. C'est d'ailleurs la principale différence d'avec les médiums, qui reçoivent l'information et la transmettent ensuite.»

Comment les défunts apparaissent-ils?
Ils se présentent toujours plus jeunes, en bonne santé, dans les meilleures années de leur vie, souvent habillés en blanc, apaisés et souriants. Ils répètent généralement les mêmes messages: «Je t’aime, tout va bien, ne sois pas triste.»

«De temps en temps, les messages donnés par la personne décédée détiennent des informations qu'elle seule pouvait connaître»

Le contact avec le défunt se produit-il à chaque fois?
Non. En particulier si le patient a trop d'attente, est cartésien ou ne se laisse pas surprendre. La douleur liée à la perte de l'être cher peut aussi bloquer cette communication. Mais l'objectif premier de cette thérapie reste l'apaisement du deuil. Et s'il y a un contact, c'est la cerise sur le gâteau.

Est-ce que vous voyez ou ressentez certaines choses lors des séances?
Parfois, je sens quelque chose d'énergétique dans la pièce, mais je n'en parle pas au patient. Ça m'est également arrivé d'avoir des petits flashs. A la fin de la séance, je demande à la personne si elle souhaite que je lui dise ce que j'ai vu.

«Une fois, j'ai eu une vision de la maman de ma patiente. Je l'ai décrite physiquement et effectivement, c'était bien elle»

Aujourd'hui, comment sont perçues ces thérapies spirituelles, comme celle que vous pratiquez?
J'observe une grande évolution. Il y a 35 ans, lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la question de la vie après la mort, on ne parlait que très peu de toutes ces choses. Maintenant, en revanche, je forme des collègues sur ces techniques et ce sujet. Ils sont soulagés de pouvoir parler de cela avec d'autres professionnels du domaine qui partagent cette ouverture.

«Beaucoup de psychothérapeutes pensent que le contact avec les défunts est un phénomène qu'il faut prendre au sérieux, que ce n'est pas de la psychose et que les gens peuvent réellement le vivre.»

Les patients sont quant à eux mieux accueillis par les professionnels et ils ont plus de facilité à parler de ces phénomènes, qui sont d'ailleurs de plus en plus étudiés. De nombreuses hypothèses, avancées notamment par des neuroscientifiques, supposent qu'il existe une grande conscience en dehors du corps, du cerveau, qui peut voyager.

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