C'est sur une terrasse ombragée du château de Miraval, domaine viticole de Monsieur Pitt, dans le Sud de la France, que George et Brad se sont laissés aller à quelques confidences. Le cadre y est propice. Entre le déjeuner, les verres de rosé, les oliviers et les chemises ouvertes.
Ils ont beau rester parmi les acteurs masculins les plus désirés et désirables d'Hollywood, Brad et George ont toutefois l'air tracassés par un truc. Le temps passe vite et ils prennent de l'âge. Un thème qui revient fréquemment sur la table, au cours de cette interview fleuve pour GQ.
«On commence à intégrer l’idée de la mort», confirme Brad, pendant que son camarade rit gentiment à côté. «C’est quelque chose que chacun de nous doit appréhender. On devient plus conscient.»
George, lui, articule souvent son âge comme s'il n'osait pas trop y croire. «Avec ma femme, on a fêté mes 60 ans – j’en ai 63 aujourd’hui – autour d’un bon dîner. Je lui ai alors dit: “Ecoute, j’ai 60 ans, je peux encore jouer au basket. Je peux encore me balader, je peux faire des tas de trucs. Physiquement, je suis toujours en forme.»
«Quand on atteint ce cap, les os sont plus fragiles et la masse musculaire a disparu. Donc ça change des choses», poursuit-il avec pragmatisme. «Quand je vois mes parents, je comprends ce que George disait tout à l’heure. Quand on a dans les 80 ans, le corps est plus frêle», renchérit son complice Brad Pitt au cours de l'entretien.
Cela dit, prendre de l'âge n'a pas que des désavantages, selon les deux amis de longue date. «On est plus enclin à l’autodérision. Quand on est jeune, on cherche toujours à se protéger de quelque chose», souligne Clooney.
Ce qui n'empêche pas l'acteur d'avoir été passablement vexé par l'une des dernières sorties du réalisateur Quentin Tarantino à son sujet. «Quentin a dit des trucs pas cool sur moi récemment, il m’agace un peu», reconnait George.
«Il a fait une interview dans laquelle il citait des noms de stars, dont Brad, puis quelqu’un d’autre, et le journaliste lui demande: “Qu’en est-il de George?” Et il a répondu: “Ce n’est pas une star. Donnez-moi un nom de star qui est là depuis l’an 2000.” Depuis les années 2000? Or c’est justement toute ma carrière!», s'agace l'intéressé.
«Mais c’est clair qu’on a eu de la chance de travailler avec ces grands réalisateurs», concède-t-il quand même. Comme quoi, 60 ans n'est pas forcément l'âge de raison; on est toujours aussi prompt à se crêper le chignon. (mbr)