Le soleil tape, les billets d’avion sont bookés et la crème solaire est déjà dans le sac. Mais avant de refermer la valise, une question cruciale que peu de guides de voyage abordent: faut-il emporter son sextoy? Ou plutôt, est-ce réellement une bonne idée?
Pour Amorana, le géant suisse de la vente en ligne d’objets liés au bien-être sexuel, la réponse est oui… mais avec prudence. L’entreprise spécialisée dans le plaisir appelle les vacanciers suisses à faire preuve de discernement au moment de passer la douane. Car ce qui est banal à Lausanne ou Zurich peut être passible de sanctions à Dubaï, Bangkok ou Malé.
Les vacances, rappellent les responsables de la marque, sont souvent synonymes de reconnexion à soi-même, de temps retrouvé, de libido reboostée par le soleil et les mojitos. Une étude mentionnée par Amorana, shop suisse online de sextoys, lingerie et autres accessoires, cite même que 40% des sondés déclarent avoir davantage de rapports sexuels durant leurs congés. Et qui dit folie sous la couette ou sur un transat, dit parfois gadgets à piles. Sauf que ces derniers ne sont pas les bienvenus partout.
Dans plusieurs pays, notamment à majorité musulmane ou aux législations conservatrices, les sextoys sont tout simplement illégaux. Aux Emirats arabes unis, par exemple, ils sont assimilés à du «matériel obscène», passible d’amende, voire d’arrestation.
En Malaisie, leur importation peut entraîner des poursuites pénales. En Thaïlande, le simple fait d’en posséder peut conduire à une amende ou une peine de prison.
Quant aux Maldives, les douanes les confisquent systématiquement. Une liste qui ne s’arrête pas là: selon plusieurs sites spécialisés, l’Inde, le Vietnam, l’Arabie saoudite ou encore le Koweït appliquent des restrictions similaires.
Alors non, ce n’est pas une légende urbaine: on peut bel et bien se faire arrêter pour avoir transporté un Womanizer dans sa trousse de toilette. En 2021, Charlotte Crosby, une star de télé-réalité britannique, racontait s’être vue confisquer son vibromasseur à l’aéroport de Dubaï. Elle s’en était tirée avec une grosse frayeur, mais tout le monde n'a pas cette chance face aux douaniers dubaïotes.
Du côté d’Amorana, on ne joue pas les rabat-joie, mais on prône la lucidité. «Les sextoys sont parfaitement légaux en Suisse et largement acceptés», rappelle Miriam Otero, Senior Brand Manager de la marque.
Un conseil aux voyageurs: renseignez-vous avant de partir. Et si vous tenez vraiment à emporter un jouet intime dans vos valises, il est préférable d’opter pour des modèles compacts, silencieux, et qui ne risquent pas de s’allumer par inadvertance, histoire d’éviter une vibration surprise en plein contrôle de sécurité.
Comme le souligne Amorana, certains modèles, comme le We-Vibe Sync Ground ou le Womanizer Liberty 2, sont pensés pour voyager incognito, avec des allures de gadget high-tech plutôt que de sextoy assumé. Une précaution qui pourrait bien vous éviter quelques sueurs froides devant un agent de sécurité zélé.
Cette question, qui peut sembler anecdotique, et qui reste encore taboue dans beaucoup de guides touristiques, révèle combien le désir et le plaisir se heurtent à des frontières très réelles. Ce n’est pas parce qu’un objet est en vente libre ici qu’il est toléré ailleurs.
Alors oui, partez en vacances, reconnectez-vous à vous-même ou à votre partenaire. Mais si possible sans finir au poste pour un petit dauphin qui vibre.