Le sport de haut niveau peut parfois se montrer cruel. Comme avant chaque grand événement, des athlètes se blessent, manquant ainsi le rendez-vous d’une saison, voire d’une carrière. Ramona Bachmann, par exemple, ne disputera pas l’Euro féminin en Suisse, victime d’une rupture des ligaments croisés. C’est cette même blessure que vient de subir la meneuse Stéphanie Martinez, blessure qui l’empêche de prendre part à l’EuroBasket débuté mercredi, un tournoi auquel la Suisse n’avait plus participé depuis 69 ans. Interview.
Stéphanie, comment allez-vous sur le plan physique?
Ça va. Cela fait un mois que j’ai été opérée, et je n’ai pas vraiment de douleurs. Je commence à remarcher petit à petit. J’ai aussi attaqué la musculation.
Le retour au jeu n'est donc pas pour tout de suite. Quelle est la prochaine étape?
La prochaine étape, c’est vraiment de pouvoir marcher sans béquilles et sans difficulté.
Comment votre blessure est-elle survenue?
C’est arrivé lors d’un match à Málaga (réd: elle joue dans cette équipe, en deuxième division espagnole). Je suis allée au panier et j’ai voulu faire une feinte sur le lay-up (réd: le double-pas).
Vous faisiez partie de la pré-liste de François Gomez pour l’EuroBasket féminin. Comment avez-vous vécu les heures et les jours qui ont suivi cette blessure?
Honnêtement, la première chose qui m’est venue à l’esprit quand j’étais au sol, ça a été l’EuroBasket. Ça a été assez difficile à accepter les premiers jours. Je n’arrivais pas à penser à autre chose que le fait que j’allais rater cette compétition.
Et maintenant, sachant que le tournoi vient de débuter?
Avec un peu de recul, j’essaie maintenant de me concentrer sur un nouvel objectif: nous requalifier pour un Euro, afin que je puisse, moi aussi, vivre cette expérience. Cela dit, je reste profondément triste et déçue de ne pas pouvoir défendre les couleurs de mon pays au plus haut niveau européen.
Vous avez quand même suivi le premier match de la Suisse, mercredi contre la Grèce?
Oui, bien sûr! Je vais évidemment suivre toute la compétition et regarder chaque match de l’équipe de Suisse. Je leur souhaite vraiment le meilleur et je suis complètement derrière elles.
L'équipe a-t-elle eu un mot pour vous?
Le staff m’a directement écrit et appelé pour me dire qu’ils étaient vraiment tristes pour moi. En ce qui concerne mes coéquipières, j’ai malheureusement reçu très peu de retours, ce que je trouve assez décevant, puisque nous avons vécu cette qualification ensemble, et que tout le monde sait combien une blessure comme celle-ci est difficile à vivre.
En parlant de votre blessure, elle ressemble étrangement à celle de votre sœur, Camila, qui joue à Genève. Est-ce la même?
C’est exactement la même blessure que ma sœur, au même genou (réd: le droit). On a vraiment eu une énorme malchance de vivre cette même épreuve à seulement trois mois d’intervalle.
On peut aussi y voir un avantage pour vous.
Le seul point «positif», c’est que dès le premier jour, elle m’a expliqué tout ce que je devais faire pour récupérer au mieux. Que ce soit pour les exercices, les habitudes et l’alimentation. Elle m’a vraiment coachée, et elle continue de le faire!
Dernière question, Stéphanie. Etes-vous revenue en Suisse pour l'opération?
Oui, je suis rentrée pour me faire opérer. J'ai consulté le même chirurgien que ma sœur. Il est réputé pour être très bon dans ce type de chirurgie. En plus, les premiers jours sont très compliqués. Il n’y a rien de mieux que d’être entourée et soutenue par sa famille.