Sport
Basketball

Basket: «On n'y croyait pas», les Suissesses racontent l'exploit

«On n'y croyait pas»: les Suissesses racontent leur exploit

Mal embarquée aux débuts des éliminatoires, l'équipe de Suisse féminine de basket a renversé la situation pour venir cueillir dimanche une qualification historique à l'EuroBasket. Stéphanie Martinez et Eléa Jacquot racontent à watson leur parcours dément et la difficile attente ayant précédé l'officialisation du résultat.
11.02.2025, 18:52
Plus de «Sport»

Le basket helvétique vit des jours heureux. Après Fribourg Olympic, qui a gagné mercredi dernier le droit de défier le PAOK en quart de finale de l'Europe Cup, la Suisse a validé dimanche son ticket pour l'EuroBasket féminin 2025.

La qualification était pourtant loin d'être acquise, et pas seulement parce que la sélection a longtemps été privée de compétition internationale (il fallait remonter à 1956 pour trouver trace de la Suisse à l'Euro). L'équipe nationale a entamé sa campagne de la pire des manières, en perdant à domicile contre le Luxembourg puis en concédant 24 points au Monténégro. Un sérieux déficit, compte tenu de l'importance du point average dans ces poules à quatre toujours disputées.

Et comme si cela ne suffisait pas, des écarts de langage du sélectionneur Hervé Coudray à l'encontre de l'une de ses joueuses ont conduit à sa fin, après seulement deux rencontres dirigées. Difficile de connaître des débuts plus tourmentés. Or trois matchs plus tard, tous gagnés sous la houlette de François Gomez, la Suisse jouait dimanche à Aarau sa qualification.

Comment un groupe mal-en-point et dans l'impossibilité de connaître un nouveau faux pas est-il parvenu à redresser la barre? «On est pour la plupart les mêmes joueuses» qu'au début des qualifications en 2023, explique d'emblée Stéphanie Martinez, qui a pris feu ce week-end contre la Bosnie-Herzégovine derrière la ligne à trois points (six tirs primés réussis). Par cette phrase, la meneuse souligne le fait que la dynamique enclenchée par l'équipe de Suisse ne résulte pas de grands bouleversements, que ce soit dans la composition de l'effectif ou dans les choix tactiques.

«Je crois que ce qui a le plus changé, c'est la rage de vaincre et l'attitude sur le terrain, et aussi le fait de croire en nous, et d'avoir un staff qui y croyait également. François (réd: Gomez, le sélectionneur) est aussi très bon pour tirer le meilleur de chaque joueuse. Chaque décision qu'il prend a du sens et au final, il arrive à faire ressortir le meilleur de chacune.»
Stéphanie Martinez
Stephanie Martinez contre la Bosnie-Herzégovine
Avec 27 d'évaluation, Stéphanie Martinez a été élue MVP contre la Bosnie-Herzégovine.Image: KEYSTONE

Eléa Jacquot, 23 minutes de jeu dans le canton d'Argovie pour l'un des meilleurs différentiels «+/-» de son équipe, abonde dans ce sens, tout en rappelant l'importance de la confiance en soi. «Le plus gros changement est la confiance qu'il (réd: François Gomez) a instaurée en nous. D'une part le staff a toujours cru en la possibilité de se qualifier malgré les deux premières défaites, mais il nous a également transmis cette confiance, et je crois que cela s'est ressenti dans notre manière de jouer. Nous savions qu'en étant concentrées et solidaires jusqu'au bout, nous pouvions toujours nous qualifier, et nous sommes restées fixées sur cet objectif avec la volonté et l'espoir qu'il se réalise», décrypte la joueuse d'Elfic Fribourg.

Ces éléments ont donc permis à la Suisse d'enchaîner les succès, au retour contre le Luxembourg et le Monténégro, ainsi que par deux fois face à la Bosnie-Herzégovine, dont cette victoire facile ce week-end 87-39 à domicile. Un score fleuve qui n'a toutefois «servi à rien», puisque le point average permettant de départager les Suissesses, les Luxembourgeoises et les Monténégrines, toutes à 10 points, excluait les rencontres contre les Bosniaques, non concernées par la qualification.

Et au petit jeu des calculs, le Monténégro, favori de la poule, s'est classé premier de son groupe, validant du même coup sa participation à l'EuroBasket. Son carton dimanche 86-53 face au Luxembourg a aussi permis aux Suissesses de terminer deuxièmes de leur tableau, pour neuf petits points. Un écart plus serré et elles passaient à la trappe.

Les filles de François Gomez ont alors pu espérer une qualification en tant que l'un des quatre meilleurs deuxièmes. Mais elles ont dû attendre plus de quatre heures pour être fixées, le temps que les matchs des autres poules soient disputés. Et ce fut long. Des heures lors desquelles les Suissesses sont passées par toutes les émotions.

Et «par un peu de stress» aussi, confie Stéphanie Martinez.
Le classement du groupe H
1. Monténégro – 10 points (+27)
2. Suisse – 10 points (-9)
3. Luxembourg – 10 points (-18)
4. Bosnie-Herzégovine – 6 points

«Pendant longtemps, on a cru être éliminées, à cause de la défaite de la Serbie contre le Portugal. Et puis on a repris espoir en regardant le match Croatie-Autriche», ajoute Eléa Jacquot. L'Autriche, sans la moindre victoire lors de cette phase qualificative, perdait de 20 points à la mi-temps, un score qui éliminait la Suisse. Mais nos voisines ont fait honneur au basket et ont finalement buté à seulement huit unités de leur adversaire en toute fin de soirée. Résultat: les protégées de François Gomez se sont emparées du quatrième et dernier ticket qualificatif, aux dépens des Croates pour là encore neuf petits points.

«Cela a été un véritable ascenseur émotionnel»
Eléa Jacquot
Eléa Jacquot sur la ligne des lancers francs face à la Bosnie-Herzégovine.
Eléa Jacquot sur la ligne des lancers francs face à la Bosnie-Herzégovine.Image: Alexander Wagner

Fin de rassemblement oblige, certaines joueuses avaient déjà quitté Aarau – après une dernière réunion d'équipe et un moment d'échange autour de pizzas plus que méritées – lorsqu'elles ont appris en chemin, direction la maison, la très bonne nouvelle. D'autres au contraire avaient fait le choix de rester sur place pour suivre de manière attentive les ultimes matchs de qualification. Mais toutes ont communié ensemble, une fois la partie entre la Croatie et l'Autriche terminée, à distance lors d'un appel vidéo groupé.

«On n'y croyait pas», détaille non sans une pointe d'émotion Stéphanie Martinez. Sa coéquipière Eléa Jacquot, elle, semble toujours ne pas réaliser. «Nous avons explosé de joie. Mais cela paraît encore un peu irréel, même plusieurs heures après», concède-t-elle avec la «fierté» du devoir accompli: «C'est un rêve qui se réalise».

Les Suissesses ont désormais quelques mois devant elles pour préparer l'événement qui se tiendra en juin dans quatre pays: l'Italie, la Grèce, la Tchéquie et l'Allemagne. Quel que soit le lieu où elles seront affectées, le maître-mot sera «plaisir». «C’est vraiment incroyable. C'est une chance qui nous est donnée et on compte bien profiter», souffle Stéphanie Martinez, des étoiles déjà plein les yeux à l'idée de fouler les parquets de l'EuroBasket féminin.

Plus d'articles sur le sport

Voici à quel point Airbnb s'est implanté dans les villes
1 / 11
Voici à quel point Airbnb s'est implanté dans les villes
Voici à quel point Airbnb s'est implanté dans les villes
source: watson
partager sur Facebookpartager sur X
On a compilé nos arrêts préférés de Yann Sommer
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Son nom pose un énorme problème aux commentateurs
Les termes comme «pénétrer» sont courants dans le jargon du basket. Mais quand le patronyme d'une star de la NBA n'est autre que Dick, cela met les commentateurs dans l'embarras.

Son nom est assez drôle: Gradey Dick, joueur des Raptors de Toronto. Traduit en français, cela signifie «queue». C'est en fait un mot vulgaire pour désigner le pénis. Et comme au basket-ball, les termes «pénétrer», «backdoor» (littéralement, «porte de derrière») et «monter» sont régulièrement utilisés, les ambiguïtés sont évidentes.

L’article