Nous y sommes. Chris Froome a débuté au 1er janvier 2025 sa cinquième saison sous le maillot de l'équipe Israel-Premier Tech. C'est aussi sa dernière. «Froomey» ne sera pas prolongé, même s'il renonce à la majeure partie de son salaire astronomique. La sauce n'a pas pris. Le «coup de poker» tenté en 2021, alors que le Britannique avait déjà 35 ans, n’a jamais fonctionné.
Marqué par sa grave chute en 2019, celle lui occasionnant en marge du Dauphiné de multiples fractures, au fémur, au coude et aux côtes, Chris Froome est redevenu un anonyme du peloton. Ou pire, un amateur parmi les professionnels. Son seul coup d'éclat depuis qu'il a rejoint la formation israélienne? Une troisième place un 14 juillet lors du Tour de France 2022.
2024 a encore été une année pénible sur le plan sportif pour le «Kenyan blanc», désormais cantonné aux rôles d'équipier et de capitaine de route. Il n'a pas fait mieux que 30e lors de la dernière étape du Tour du Rwanda, si l'on fait exception d'un contre-la-montre par équipes.
Chris Froome est aujourd'hui irrémédiablement lâché dès que la route s'élève. Or il s'accroche, certes à son contrat juteux, mais aussi et surtout à sa passion pour le cyclisme. «J'aime toujours le vélo», a-t-il déclaré en novembre auprès de Marca, même s'il trouve la course moins agréable, autant parce que son sport a changé que parce qu'il ne gagne plus.
Il y a également cet espoir de participer à un dernier Tour de France. «J'en rêve toujours», a-t-il ajouté dans les colonnes du quotidien espagnol, alors que sa dernière venue sur une épreuve de trois semaines remonte à la Vuelta 2022. C'est avec cette persévérance, malgré les difficultés, que «Froomey» gagne les cœurs.
Or le Britannique a désormais compris que la fin est proche, et qu'aucune formation de renom ne voudra de lui en 2026. A moins d'un miracle, par exemple un coup marketing. Lucide, il sait aussi que son niveau actuel ne lui permet pas de briguer un dossard sur le Tour de France. A moins là encore que les sponsors n'appuient sa candidature, car Froome canaliserait alors l'attention médiatique.
C'est donc sur la Vuelta, la course de trois semaines la moins renommée, que le «Kenyan blanc» a davantage de chances de se produire une dernière fois en Grand Tour. Il pourrait mettre un terme à sa carrière à cette occasion, comme il l'a laissé entendre au micro d'Eurosport, lors de la récente présentation du parcours.
Certes, cela ne vaut pas un dernier tour de roue sur les Champs-Élysées. Mais il est vrai que la symbolique espagnole est belle. Chris Froome a en effet remporté sa première course de trois semaines en terre ibérique, suite au déclassement en 2019 de Juan José Cobo, vainqueur initial de l'édition 2011. Il compte aussi une autre victoire en 2017, cinq étapes et divers maillots distinctifs.
En prime, la Vuelta 2025 promet un grand spectacle. Départ en Italie, incursion en France, dix arrivées au sommet dont une à L’Angliru: les organisateurs ont vu les choses en grand pour les 90 ans de la création du Tour d'Espagne.