Le responsable sono d'Aston Villa a fait une belle boulette mardi soir. Juste avant le coup d'envoi du quart de finale retour de la Ligue des champions contre le PSG, il a diffusé l'hymne de... l'Europa League (la compétition un cran en dessous hiérarchiquement). Et non celui, mythique et reconnaissable entre tous, de la reine des compétitions européennes.
Les joueurs des deux équipes ont été logiquement surpris, comme les spectateurs, et ont esquissé des sourires gênés.
Mais cette bourde n'est de loin pas la plus grave, certaines autres erreurs d'hymnes ayant entraîné des scandales diplomatiques. Notre top 5.👇
Le 7 septembre 2019, l'équipe de France de football reçoit l'Albanie à Paris en qualifs pour l'Euro 2020. Et les préposés au son du Stade de France vont enchaîner les boulettes. Il y a d'abord le responsable sono, qui diffuse l'hymne d'Andorre (adversaire suivant des Bleus) à la place de celui de l'Albanie.
Dès les premières notes, les footballeurs balkaniques se rendent compte de l'erreur et s'échangent des regards médusés. Ils refusent de jouer tant que les hauts parleurs ne crachent pas le bon hymne, le leur.
Ce sera chose faite mais, entre temps, le speaker du Stade de France s'excuse de cette gaffe auprès des «supporters d'Arménie» et assure que «l'hymne arménien» sera joué. Aïe! Heureusement, le DJ ne s'est, lui, pas trompé une deuxième fois...
Cette bourde poussera le sélectionneur tricolore, Didier Deschamps, à présenter ses excuses au staff des Kuq e Zi. Le président de la France, Emmanuel Macron, a fait de même auprès du premier ministre albanais.
La boulette suivante est aussi liée à un match de football international, mais elle a fait moins de vagues diplomatiques que la gaffe au Stade de France face à l'Albanie. Au contraire, elle a fait rire ses «victimes», les joueurs de Malte.
En septembre 2014, les footballeurs de l'île du sud de l'Europe disputent une rencontre amicale en Slovaquie. Alors que doit retentir leur hymne, ce sont les trois premières notes de... Numb, célèbre chanson du groupe de metal américain Linkin Park, qui résonnent dans le stade de Zilina. Le DJ réalise tout de suite sa gaffe et coupe illico la sono, mais l'hilarité a déjà gagné le terrain et les tribunes. L'hymne maltais a ensuite été diffusé dans la foulée, sans autre souci.
De nombreuses personnes confondent la Suisse et la Suède, dont le début des noms en anglais est proche (Switzerland/Sweden). Même plusieurs présidents américains ont fait la gaffe. C'est aussi le cas du club de hockey sur glace de Grenoble.
Avant un match de Ligue des champions en 2019 contre le CP Berne, les Brûleurs de Loups (oui, c'est leur nom) ont irrité les Ours en diffusant l'hymne suédois à la place de notre Cantique suisse. Le tout en affichant le drapeau de la Suède sur les écrans géants.
Cette bourde n'a même pas été corrigée, le DJ enchaînant directement avec La Marseillaise.
Le club bernois a réagi avec humour, en envoyant quelques jours plus tard cette carte postale aux Grenoblois:
Pour énerver un Kazakh, rien de mieux que d'associer son pays au film Borat. Sortie en 2006, cette comédie présente cet Etat d'Asie centrale comme arriéré. Le personnage principal – Borat Sagdiyev (interprété par le comique britannique Sacha Baron Cohen), un journaliste kazakh misogyne et antisémite envoyé en mission aux Etats-Unis – illustre le prétendu fossé culturel entre le Kazakhstan et l'Occident.
Borat a suscité l'indignation dans cette ex-république soviétique, où sa diffusion a été interdite pendant une période. Alors passer l'hymne parodique kazakh du film lors d'une compétition sportive internationale n'est pas la meilleure des idées...
C'est pourtant ce qu'ont fait les organisateurs d'une compétition de tir au Koweït en 2012. Médaillée d'or, la Kazakhe Maria Dmitrienko a ainsi été accompagnée sur le podium par cet hymne parodique à la place du véritable hymne du Kazakhstan. Extrait de cette parodie:
On admire le stoïcisme de Maria Dmitrienko, qui subit cet «hymne» en entier sans broncher et en gardant sa main sur le cœur.
Les dirigeants du Kazakhstan ont, eux, beaucoup moins bien réagi. Après cet incident, ils ont exprimé publiquement leur colère et ont notamment déposé une plainte au Comité olympique d'Asie (COA).
On termine cette liste avec un autre couac diplomatique, et pas des moindres! En 2017, l'équipe d'Allemagne féminine de tennis se rend aux Etats-Unis pour son premier tour de Fed Cup, l'équivalent de la Coupe Davis chez les messieurs.
Avant le premier match, les hymnes des deux pays sont chantés a capella par un chanteur d'opéra. Problème: au moment d'entonner l'hymne allemand, le soliste chante les paroles de... la version nazie (1933-1945), interdite en Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La mélodie est la même que la version actuelle, mais les paroles, extrêmement nationalistes, sont tout autres. Elles comprennent même des noms de régions alors revendiquées par les Nazis, mais qui n'appartiennent désormais plus à l'Allemagne. Extraits:
Traduction:
Un grand moment de gêne pour les tenniswomen allemandes et leurs fans dans les gradins qui, pour couvrir ces paroles d'un autre temps, ont entonné celles du troisième couplet de l'hymne allemand, qui est le seul désormais officiellement accepté.
«C'est une honte totale, un affront, c'est la pire chose que j'aie jamais vécue», s'était émue la joueuse allemande Andrea Petkovic. La fédération américaine avait, elle, présenté ses plus plates excuses.