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Eden Hazard au Real Madrid: histoire d'un gros bide

Eden Hazard au Real Madrid: histoire d'un gros bide
Le transfert d'Eden Hazard au Real Madrid est un fiasco retentissant.

Eden Hazard refuse de quitter le Real. Histoire d'un gros bide

Il aimait follement le Real Madrid. Mais quand il l'a rejoint, il a tout gâché. C'est l'histoire d'un mec qui déçoit par ses absences et son laisser-aller, et qui annonce cette semaine qu'il tapera l'incruste.
15.03.2023, 11:5016.03.2023, 06:25
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Eden Hazard a prévenu lundi qu'il ne comptait pas partir, qu'il ne quitterait pas le Real Madrid en loser, mal-aimé, sans au moins un bec - mais peut-être qu'il a dit chèque. Plus personne n'en veut. Plus personne ne fait vraiment attention à lui, mais il «aimerait rester», comme il l'affirme à la RTBF, façon de prévenir qu'il va taper l'incruste.

Son entraîneur, Carlo Ancelotti, a beau le tancer, ne plus le regarder, l'oublier dans un coin depuis trois mois, lui jurer que s'il ne fait pas d'efforts, il ne portera plus jamais le maillot du Real Madrid, l'attaquant belge lui en veut à peine. «Il y a du respect entre nous. Mais je ne vais pas dire qu’on se parle, parce qu’on ne se parle pas.» Je t'aime moi non plus et silence toi-même.

Eden Hazard au Real Madrid, c’est une histoire d'amour qui a mal tourné. C'est l’histoire d’un footballeur qui s’engage avec le club de sa vie, un club follement aimé, idéalisé et admiré, et qui fout tout en l'air. C’est l'histoire d’un roturier qui réalise son rêve de gosse, amoureux d’un club de bonne famille, ébloui depuis qu’il est tout petit, qui le suit, le chérit. Il lui promet que s'il veut bien de lui un jour, il le rendra heureux et fier, cavalcades dans l'herbe et nuits chaudes au bord de la cheminée à trophées.

Ce grand jour est arrivé: Eden Hazard signe au Real Madrid le 7 juin 2019. La cérémonie a lieu le 13, devant 50 000 spectateurs ébaubis. Seul Cristiano Ronaldo en a réuni davantage (70 000). Hazard porte un beau costume gris cintré, cravate pile à l'heure. Toute sa famille est là, sauf le petit dernier «qui est à l’école». Quand il ne les baisse pas sous le poids de la pression médiatique, ses yeux transpirent l’amour. «J'ai rêvé de ce moment depuis tout petit. Depuis que j'ai commencé à jouer au foot avec mes frères», répète-t-il d’une voix timide, ses petits doigts cramponnés au micro.

La cérémonie en image

Il a tout fait pour attirer l’attention. Il était tellement beau à voir, tellement bon avec Chelsea, auquel il a donné tant de buts (95) et de bonheur (deux championnats, une Cup), que le Real a fini par s'intéresser à lui. Il était irrésistible. Il virevoltait, folâtre. Il narguait, il sautillait sur chaque pied comme un danseur de claquettes, son petit air chenapan, ses dribbles espiègles conçus pour épater les filles à la récré - et ce fut le Real Madrid...

On n’avait jamais versé pareille dot: 115 millions d'euros officiellement, 160 selon les football leaks. Mais si le bonheur ne s'achète pas, certains êtres que l'on croyait chers n'ont pas davantage de valeurs: quand il a dit oui et qu’il a embrassé sa nouvelle carrière madrilène, plutôt que de rentrer sagement à la Casa blanca, Hazard est parti fêter avec les potes.

La non-reconnaissance du ventre

A son retour, il était presque méconnaissable. Pas gros, pas boudiné. Mais quasi. Quatre à six kilos de trop selon le niveau de tolérance.

«Moi, quand je suis en vacances, je suis en vacances. Sinon je n'ai jamais de vacances. J'ai perdu tout ça en dix jours»
Ses justifications dans L’Equipe

Ce n’était pas si grave, dans le fond: Hazard était là. Mais le Real s’en faisait une haute idée. Le Real, historiquement, place l’exigence au sommet de son échelle de valeurs. Forcément, il y a vu une forme de désinvolture, d'ingratitude. Comme un petit laisser-aller postnuptial quand, déjà, on ne ferme plus la porte des toilettes après deux nuits. En bon français: un petit foutage de gueule.

Le vrai (à gauche) et le mème (à droite).
Le vrai (à gauche) et le mème (à droite).

Cette méforme est vite devenue un débat de fond, tant elle reposait la question de l’investissement des uns (160 millions, faut-il le répéter?) et des autres (cinq kilos de trop, histoire d'arrondir). Les voisins de l’Atlético ont ri du président Pérez. Les amis du Real se sont moqués du grand Hazard. Ils l’ont renommé le «gordito», le petit gros. Bien mauvais départ.

Une première blessure à une cuisse brise son début d’élan en août. Hazard revient, mais il traîne la patte. Après cinq matchs, il n’a toujours pas marqué. Il virevolte comme un camion-grue, il ne ferait plus tomber la moindre fille dans aucune cour de récré. Même ses feintes ne trompent plus personne.

Et ça continue… Deuxième blessure en novembre (genou), puis une autre (fissure au pied), puis encore une autre (fissure du péroné), puis plein d'autres blessures (musculaires, tendineuses, etc). Eden Hazard n’est jamais là quand on a besoin de lui: 68 apparitions depuis son arrivée à Madrid. Quand il revient tant bien que mal, il traîne une vieille blessure, ou alors une vieille fatigue, si ce n’est pas un vieux spleen. Il a 31 ans mais il a déjà perdu l’élan fougueux de sa jeunesse, jusqu’à la débandade (six buts en bientôt quatre ans).

Quelques prouesses en vidéo

Il a le ventre plat, mais on continue de lui donner du «gordito», une façon un brin snobinarde de le ramener à sa condition de goinfre prolétarien. Le Real Madrid lui cherche un remplaçant et ne nie même plus ses rendez-vous avec Erling Haaland et Kylian Mbappé.

Eden Hazard demande vaguement pardon. Il voudrait repartir de zéro et rendre la confiance qu’on lui a naïvement accordée. Il est désespéré, le gars qui sait qu’il va se faire larguer. Mais «le contrat court jusqu'en 2024», a-t-il encore rappelé ce lundi, de peur qu'«on» l'ait oublié.

Il essaie de recoller les morceaux. Pour la première fois de sa vie, selon Marca, il travaille en dehors des heures d'entraînement et soigne son alimentation. Il répète qu'il se sent bien à Madrid (il dit rarement au Real). A 15 millions d’euros la saison, sa maison sur les hauts et ses quatre garçons à l’école juste à côté, il ne se voit pas ailleurs. Sauf qu’ici, le désamour dure trois ans. Depuis cet été, le Real voudrait qu’il prenne ses cliques et ses claquettes.

Bande à part

A la fête du club le 1er mai 2022 (35e titre de champion, la fête du travail bien fait), il y avait des chants, des danses, des photos, et il y avait Eden Hazard, celui que l’on ne regarde même plus. L’équipe est irrésistible, c’est maintenant elle qui fête entre potes et lui un peu de côtés, un peu marri, seul avec ses remords. Heureusement que Benzema vient lui chatouiller le menton pour débloquer un sourire.

Il n'est évidemment pas question de l'aligner ce mercredi soir contre Liverpool, dans un état pareil. Forcément, Hazard se morfond de ne n'être plus qu'un gros bide. Le plus gros dans l'histoire du Real? D'autres lui préfèrent Gareth Bale, mais il est notre devoir de rappeler ici qu'entre deux parties de golf, Bâle a marqué des buts décisifs, notamment une bicyclette en finale de la Ligue des champions 2018 contre Liverpool.

Hazard au Real Madrid, c'est autre chose. C'est un petit veinard dans une cour trop grande pour lui, encombré d'un talent dont il n'est plus digne et qu'il souffre de ne plus exercer correctement. C'est l'histoire d’un saltimbanque qui échoue à s’élever dans la vieille bourgeoisie du football européen, jusqu’à l’ennuyer prodigieusement. C’est triste, «c’est un immense gâchis» (Jérôme Rothen), mais comme disait Balzac, «en amour, il y en a toujours un qui souffre et l’autre qui s’ennuie».

Adaptation d'un article paru le 5 mai 2022 sur watson

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