Les similitudes sont frappantes: un hôtel quatre étoiles, niché en pleine nature, avec un terrain d’entraînement accessible à pied. Pour le choix de son camp de base, l’Association suisse de football (ASF) semble s’être inspirée de l’Euro masculin en Allemagne. Et pour cause: en route vers les quarts de finale, le sélectionneur Murat Yakin et ses joueurs avaient souligné à plusieurs reprises l’importance de l’environnement, de l’ambiance et de l’exclusivité du Waldhotel, privatisé pour Xhaka et ses coéquipiers.
Cette année, le même dispositif est mis en place pour l’équipe féminine: l’hôtel Seepark de Thoune fermera ses portes aux clients dès ce week-end – et, espérons-le, pour le plus longtemps possible. A titre préventif, la fédération suisse a réservé cet hôtel bien-être, situé en bordure de lac, jusqu’à la semaine de la finale. Une nuit en chambre double coûte en moyenne 373 francs dans cet établissement.
D’après une étude menée par le site de voyage HolidayCheck, la Suisse occupe la 11ᵉ place sur seize équipes en termes de prix des chambres d’hôtel. Ce classement est basé sur une estimation des tarifs pour 17 chambres doubles réservées par chaque délégation.
Pour l’équipe de Suisse, cela représente un budget d'environ 6 300 francs par nuit. En réalité, le nombre de chambres nécessaires – pour les 23 joueuses, le staff technique et les accompagnants – est probablement supérieur. Même chose pour les coûts.
Ces tarifs restent toutefois largement inférieurs à ce que déboursera l’Angleterre pour son séjour en Suisse. La fédération anglaise pourrait en effet payer 34 500 francs par nuit pour loger ses joueuses et le staff de la sélectionneuse star Sarina Wiegman. Rien d’étonnant: l’équipe a élu domicile au prestigieux Dolder Grand sur les hauteurs de Zurich, l’un des hôtels les plus chers et exclusifs du pays. Rihanna, Sophia Loren, John Wayne, Nelson Mandela: la liste des célébrités ayant séjourné ici est aussi longue qu’élégante.
Déterminées à conserver leur titre, les Anglaises misent sur un confort total et ne laissent rien au hasard. Selon la fédération, pas moins de 23 établissements ont été visités en Suisse durant l’année écoulée, avant de sélectionner cette adresse de grand standing.
La sélectionneuse Wiegman résume ainsi cette stratégie: «Trouver l’environnement idéal pour se préparer, s’entraîner, mais aussi se reposer et récupérer, est un élément essentiel dans un tournoi. En 2022 et en 2023, notre base arrière a joué un rôle central dans notre réussite. Nous avons toute confiance en ce nouveau camp de base qui, selon nous, répondra parfaitement à l’ensemble de nos besoins».
Les chances de voir l’Angleterre atteindre la finale sont élevées. Ce qui aurait un coût: rester au Dolder Grand jusqu'à la fin du tournoi représenterait une dépense d'environ un million de francs, soit un cinquième de la prime UEFA accordée en cas de titre.
A l'inverse, on trouve la Suède. Comparées aux Anglaises, les Scandinaves passeraient presque pour des «pauvres». Leur hébergement n’est même pas un hôtel, mais le centre de performance OYM (On Your Marks), ouvert en 2020 à Cham (ZG). Un lieu moderne, mais au confort minimaliste. La nuitée en chambre double coûte seulement 200 francs, soit dix fois moins qu’au Dolder Grand.
Le coût n’est cependant pas le seul critère analysé par HolidayCheck: la charge de déplacement entre les stades visités et l’hôtel a également été évaluée. Les rencontres auront lieu à Bâle, Berne, Genève, Zurich, Saint-Gall, Lucerne, Thoune et Sion. Moins la distance entre l'enceinte et le camp de base est grande, plus la récupération peut commencer rapidement.
En ce sens, les Islandaises, futures adversaires de la Suisse, auront le moins de route à faire: leur hôtel, le Parkhotel Gunten près de Berne, ne les oblige qu’à 130 kilomètres aller-retour pour les matchs de groupe. Avec un tarif de 306 francs par chambre et par nuit, l’Islande affiche le meilleur compromis entre coût d’hébergement et contrainte de déplacement. Les Anglaises profiteront elles aussi de trajets raisonnables: 190 kilomètres au total. Mais elles paient ce confort au prix fort.
La Nati féminine, elle, devra rallier depuis Thoune les stades de Bâle, Berne et Genève, soit un total de 750 kilomètres. C’est la troisième charge de déplacement la plus élevée du tournoi, derrière les Pays-Bas (910 km) et l’Italie (1 220 km). Logées au Campus Hertenstein à Weggis (LU), les Transalpines devront non seulement voyager loin, mais elles supporteront en plus les sixièmes coûts hôteliers les plus élevés.