Les douches au champagne sont une tradition lors des victoires sportives. C'est le cas notamment en Formule 1, où les trois premiers de chaque Grand Prix prennent beaucoup de plaisir à s'arroser les uns les autres sur le podium.
Cette semaine, le célèbre vin pétillant a aussi beaucoup moussé en tennis et en basket. Ça a commencé dimanche, après la finale du tournoi de Halle remportée par Alexander Bublik contre Daniil Medvedev.
Les deux tennismen, connus pour être aussi talentueux que fantasques, s'en sont donnés à cœur joie au moment de s'asperger avec leurs bouteilles, lors de la cérémonie de remise des prix. De quoi créer un moment sympa de complicité et de franche déconnade, qui reste rare en tennis.
Le lendemain, il y a eu «l'une des pires célébrations de toute l'Histoire», pour reprendre les mots – pleins d'autodérision – d'Ousmane Dieng. Elle a suivi le sacre en NBA du basketteur français et de ses coéquipiers d'Oklahoma City. Pour fêter ce premier titre de l'histoire du club, les joueurs avaient décidé de sabrer le champagne dans le vestiaire. Problème: aucun d'eux ne savait comment ouvrir leur bouteille pour la faire mousser...
Il a fallu l'intervention salvatrice du doyen de l'équipe et seul élément à avoir déjà célébré un sacre (avec les Lakers en 2020), Alex Caruso (31 ans), pour éviter le flop total.
Si les douches au champagne après un titre en sport se sont quasiment imposées comme une évidence, en tout cas en Occident, ça n'a de loin pas toujours été le cas. D'ailleurs, cette tradition est arrivée par accident. On rembobine.
Même si le champagne est déjà depuis des siècles un symbole de fête et de réussite, c'est seulement en 1950 qu'une bouteille est offerte pour la première fois à un vainqueur d'une épreuve sportive. L'heureux bénéficiaire? Juan Manuel Fangio, le pilote argentin de F1, qui vient de remporter le Grand Prix de France à Reims. L'initiative vient du producteur local Moët & Chandon.
Comme l'explique Le Figaro, la démarche se généralise rapidement sur toutes les épreuves de la saison, qui correspond d'ailleurs au premier Championnat du monde de F1. Mais les pilotes ne se douchent pas encore au vin pétillant, ni même ne le boivent sur le podium.
Seize ans plus tard, la tradition d'offrir une bouteille de champagne au vainqueur s'est répandue dans plusieurs disciplines du sport automobile. C'est le cas des épreuves d'endurance, comme les 24 Heures du Mans. Lors de cette édition 1966, c'est le Fribourgeois Joseph «Jo» Siffert qui remporte la mythique course. Et sur le podium, pendant que l'hymne national suisse est joué, rien ne se passe comme prévu pour l'Helvète qui tient sa bouteille dans les mains, comme le rappelle Le Figaro:
Au point que l'année suivante, toujours aux 24 Heures du Mans, Dan Gurney marque le coup (à défaut de le boire). Succédant au palmarès à Jo Siffert, le malicieux pilote américain secoue volontairement sa bouteille sur l'estrade et fait gicler son contenu sur les personnes qui l'entourent, en guise de clin d'œil à la mésaventure de Siffert. La tradition des douches au champagne est née.
Si elle s'est exportée par exemple sur les courts de tennis et les parquets de basket, c'est notamment grâce à son effet spectaculaire. «L'arrosage au champagne crée un moment visuellement saisissant, idéal pour les séances photos et la couverture médiatique», analyse le site spécialisé Glass of bubbly.
Après s'être fait mousser aux yeux du monde entier, Alexander Bublik et Daniil Medvedev devront toutefois rapidement retrouver une autre bulle, la leur, pour espérer performer à Wimbledon dès ce lundi, où chacun d'eux a le potentiel d'aller très loin dans le tournoi.
Mais même en cas de sacre, la seule douche à laquelle ils auront droit, dans ce temple du conservatisme et des bonnes manières où il vaut mieux ne pas pousser le bouchon trop loin, sera à l'eau chaude.