En 2025, tout roule pour Williams. L’écurie britannique historique est la meilleure du «reste du peloton» en Formule 1, occupant la cinquième place du championnat des constructeurs derrière les quatre mastodontes que sont McLaren, Red Bull, Mercedes et Ferrari.
Williams surpasse même des concurrents puissants comme Aston Martin. Avec des moyens financiers relativement modestes, l’équipe dirigée par James Vowles tire actuellement le maximum de son potentiel. L’écurie peut aussi compter sur un duo de pilotes solide – Alexander Albon et Carlos Sainz –, un atout de taille dans la lutte pour les millions du championnat. Albon, en particulier, se montre régulier dans les points.
Bref, tout semble aller pour le mieux chez cette écurie mythique, qui avait connu son âge d’or dans les années 1980 et 1990 avec neuf titres constructeurs et sept titres pilotes, avant de traverser une longue période difficile et de retrouver peu à peu des couleurs.
Mais avec la sortie du nouveau film hollywoodien F1, Le Film (dans les salles de Suisse romande depuis mercredi), Williams fait aujourd’hui parler d’elle pour d’autres raisons: l’équipe est dans le collimateur de la FIA, la fédération internationale de l’automobile.
La raison? Williams a autorisé le tournage de certaines scènes dans son tunnel de soufflerie. Cet espace est l’un des plus sensibles pour les écuries de F1, où l’on affine minutieusement l’aérodynamisme des monoplaces pour gagner en performance.
Même la voiture du film – une monoplace de Formule 2 modifiée et présentée comme appartenant à l’écurie fictive «APXGP» – a été testée dans cette soufflerie, dans le cadre du tournage.
L’utilisation des tunnels de soufflerie est strictement réglementée, les temps d’essai sont limités, et la FIA en surveille scrupuleusement le respect. Le soupçon a donc émergé que Williams ait pu profiter des séances de tournage pour collecter des données utiles à ses propres performances en course.
Mais au siège de l’écurie, à Grove au Royaume-Uni, on s’en défend fermement. Le modèle utilisé pour le tournage était «considérablement» différent du châssis réel de Williams, a affirmé le directeur James Vowles lors de la première du film à New York. La FIA est aussi arrivée à cette conclusion, selon plusieurs médias, qui précisent que Williams a dû faire face à une enquête minutieuse de l'instance.
L’accord avec l’équipe de tournage n’a procuré «aucun avantage» à Williams, a assuré Vowles, avant de préciser:
Il y a bien eu un paiement versé à Williams pour les besoins du tournage, mais l’écurie n’en a tiré aucun bénéfice, a ajouté James Vowles.
Au contraire, précise-t-il, cela a même été «plutôt contraignant» d’interrompre le travail de l’écurie pendant quatre jours.
Pourquoi, alors, avoir accepté? La réponse, teintée de lyrisme, de James Vowles:
F1, Le Film, dans lequel Brad Pitt incarne le vétéran des circuits Sonny Hayes, a été tourné en grande partie sur les véritables circuits du calendrier de Formule 1, notamment à Silverstone, Las Vegas et Abou Dhabi.
La Formule 1 espère que cette production aura un effet comparable à celui de la série Netflix Drive to Survive, qui a permis de faire découvrir la discipline à un public mondial bien plus large.
Adaptation en français: Yoann Graber