L'US Open a une particularité par rapport aux trois autres tournois du Grand Chelem: il est le seul où les vainqueurs reçoivent leur chèque directement sur le terrain, pendant la cérémonie d'après-match.
Ce n'est pas une surprise, tant les Etats-Unis sont le symbole du capitalisme. Un pays, contrairement à beaucoup d'autres, où l'argent n'est pas un tabou. Outre-Atlantique, dévoiler publiquement son salaire n'est, par exemple, pas du tout un problème.
Pourtant, cette pratique propre à l'US Open dérange certains. C'est le cas de cet internaute sur X:
Un autre, également mal à l'aise devant l'aspect ostentatoire du prize money à New York, résume:
Il n'est pas étonnant de retrouver pareilles remarques chez des fans de tennis, un sport dans lequel l'argent coule à flots mais qui est encore très attaché aux codes aristocratiques britanniques de la fin du 19e siècle. Un milieu, où est né le tennis, qui prône la pudeur et la sobriété.
Ces commentaires outrés font suite à la cérémonie après la finale dames, samedi. Après avoir battu Amanda Anisimova, la lauréate Aryna Sabalenka a donc reçu son chèque de 5 millions de dollars – un record dans le tennis – directement sur le court.
Fidèle à son goût pour la mise en scène, la Biélorusse a fait mine de protéger son enveloppe pour ne pas qu'on lui la pique. Elle l'a ensuite exhibée puis agitée énergiquement. Tout ça l'air bouche bée et lâchant un petit cri. Pour faire comprendre qu'elle était stupéfaite du montant élevé de son prix.
Si beaucoup d'internautes ont loué l'attitude «drôle» de Sabalenka, d'autres ont été choqués par ce qu'ils estiment être de l'indécence. Un exemple:
Une voix bien connue et influente du tennis a aussi fait part, dans son podcast, de sa désapprobation quant à la remise de l'enveloppe sur le terrain: Andy Roddick. L'Américain (43 ans), vainqueur de l'US Open en 2003, voit, lui, un problème pour le perdant (Anisimova et Jannik Sinner – battu par Carlos Alcaraz – ont chacun empoché 2,5 millions de dollars). Roddick trouve malaisant que ce chèque force le vaincu à paraître heureux, malgré la grosse déception de la défaite:
Dimanche, Carlos Alcaraz l'a joué plus discret qu'Aryna Sabalenka au moment de recevoir son enveloppe (5 millions de dollars, également). L'Espagnol s'est contenté de la lever timidement, en souriant. De quoi éviter de heurter davantage les détracteurs de ces chèques remis en public.