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Les commerçants dénoncent la «jungle» des paiements par carte

An der Kasse nutzen Konsumentinnen und Konsumenten hierzulande meistens Debitkarten als Zahlungsmittel. Hoch im Kurs sind beim Bezahlen zudem Bargeld und Kreditkarten, wie eine Studie zeigt.(Symboldbi ...
Aujourd'hui, presque aucune entreprise ne peut se permettre de refuser la carte.Image: KEYSTONE

Les commerçants suisses dénoncent la «jungle» des paiements par carte

Le montant des frais que les commerçants suisses doivent verser aux prestataires de services de paiement varie fortement, selon une nouvelle étude. Et cela ne plait pas beaucoup aux PME.
17.11.2024, 13:08
Pascal Michel / ch media
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Urs Furrer, directeur de l'Union des arts et métiers (USAM), constate que les prestataires de services de paiement, appelés acquéreurs dans le jargon, appuient de plus en plus fort sur la tête des PME. Certains ont fait grimper les frais ces dernières années, ce qui pèse sur les marges des commerçants.

L'Union suisse des arts et métiers, en collaboration avec l'association Swissdebitpay et le Konsumentenforum, étaye son diagnostic par une nouvelle étude représentative. Pour cette dernière, des chercheurs de l'Université de Saint-Gall et de la ZHAW ont interrogé des petites et moyennes entreprises sur les conditions de leurs solutions de paiement. Les résultats témoignent d'un certain mécontentement: 44% des entreprises ont indiqué que les frais des cartes de débit et de crédit avaient augmenté au cours des deux dernières années.

Pour comprendre cette frustration, il faut jeter un coup d'œil sur les structures de coûts. Aujourd'hui, presque plus aucune entreprise ne peut se permettre de refuser les cartes. Différents fournisseurs de terminaux de cartes et acquéreurs se disputent les entreprises. Ils s'appellent Worldline, Postfinance, Nexi ou Sumup et veillent à ce qu'un café, par exemple, puisse traiter facilement les paiements par carte de débit, Twint ou carte de crédit.

Pour cela, les acquéreurs demandent une commission. Pour un paiement de 46 francs avec une carte de débit - ce qui correspond à un achat moyen en Suisse - ils prélèvent en moyenne 41 centimes, soit 0,9%. Sur cette somme, ils doivent répercuter la commission d'interchange aux banques et une partie est reversée à Visa ou Mastercard sous forme de redevance de licence. Au final, il leur reste une marge moyenne de 0,7%.

A première vue, cela ne semble pas énorme. Mais le cas moyen est trompeur. Car c'est justement auprès des petits commerçants que les acquéreurs peuvent apparemment imposer des marges nettement plus élevées.

Comparer vaut la peine

C'est en tout cas ce que suggère l'étude, qui révèle une grande diversité des frais. Le produit le plus populaire, la carte de débit, en est la meilleure illustration. La plupart des 87 commerçants interrogés ont un contrat avec un forfait fixe. Les acquéreurs facturent soit un montant fixe par centime, soit un pourcentage défini par transaction.

Dans les modèles au pourcentage, il existe des différences considérables selon le fournisseur. Si l'on considère les cartes de débit Visa et Mastercard, les frais à payer vont de 0,3 à 2,5%. Pour la carte Postfinance, ils sont de 0,1 à 1,5% et pour Twint de 0,4 à 1,5%.

Les frais sont également élevés pour les entreprises qui ont conclu un contrat avec un montant fixe en centimes. Pour les cartes de débit mentionnées, ils doivent verser entre 5 et 30 centimes par paiement, pour celles de Postfinance entre 10 et 50 centimes. Si l'on prend en compte tous les modes de paiement, les commerçants interrogés déboursent en moyenne 27 centimes par paiement. Mais il y a aussi des commerçants qui paient presque un franc par transaction, notamment lorsqu'une carte de crédit est utilisée.

Un modèle mixte est également très répandu, dans lequel l'acquéreur facture à chaque fois un montant de base plus un pourcentage. Alors que le montant de base de 10 centimes ne varie guère chez les fournisseurs étudiés, il en va autrement de la composante variable: elle varie entre 0,3 et 1,3% par transaction. Ainsi, si un client paie un croissant 1,50 franc chez le boulanger avec sa carte de débit, environ 11 centimes seront déduits, principalement à cause de la taxe fixe.

Pas si facile de changer de prestataire

Mais alors, pourquoi un restaurant ou un boulanger ne décide-t-il pas de recourir à un fournisseur de moyens de paiement moins cher? Après tout, il peut choisir parmi différents acquéreurs. Dans notre pays, c'est le groupe français Wordline qui domine le marché. Mais il existe désormais des concurrents, parmi lesquels Nexi, Postfinance ou Sumup. Comme le montre l'étude, il existe bel et bien des prestataires qui facturent des frais nettement moins élevés. Cependant:

«Pour les petits commerces, il est aujourd'hui pratiquement impossible de s'y retrouver dans la jungle des frais»
Michèle Lisibach, responsable du secteur Commerce à l'USAM

En effet, les grilles tarifaires des acquéreurs listent des dizaines de postes et le langage utilisé est presque incompréhensible pour les non-initiés. Face à ce manque de transparence, il est difficile de comparer les différentes offres. Dans l'étude, la majorité des participants a qualifié de «mauvaises» la transparence et l'intelligibilité des structures de coûts.

Néanmoins, les PME ont une marge de manœuvre. En renégociant leur contrat existant, elles peuvent souvent obtenir de meilleures conditions. L'Union des arts et métiers recommande en outre de conclure un contrat-cadre par le biais de l'association sectorielle. Les PME pourraient ainsi regrouper leur pouvoir de négociation. Par exemple, la fédération Gastrosuisse a pu obtenir de l'acquéreur Nexi la suppression du montant de base de 10 centimes par transaction. La branche a également réussi à faire baisser le pourcentage de frais par transaction de 0,95 à 0,45% pour ses membres.

Les prestataires de services se défendent

Les acquéreurs critiqués expliquent qu'ils attachent beaucoup d'importance à la transparence des prix et à des solutions conviviales. Sumup, Twint et Postfinance soulignent qu'ils n'ont pas augmenté leurs prix au cours des deux dernières années. Twint qualifie ses frais de «modérés» et remet en question la pertinence de l'étude.

Nexi justifie ses adaptations de prix par l'introduction de la commission d'interchange sur les nouvelles cartes de débit. L'entreprise souligne en outre qu'elle investit beaucoup dans la sécurité et la technologie. Le leader du secteur, Worldline, a procédé à deux augmentations de prix cette année. Celles-ci reflètent l'augmentation des frais d'interchange et de licence, justifie-t-il.

Worldline comprend que «les différentes structures de frais des cartes et des acquéreurs peuvent être déroutantes pour les professionnels. Comme chez les différents opérateurs de télécommunications, où les prix varient pour une même offre, différents modèles de frais sont courants sur le marché». L'objectif de Worldline est de «rendre le trafic des paiements aussi simple et compréhensible que possible pour toutes les parties concernées».

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