Suisse
Armée

Un PLR veut augmenter la TVA pour financer l'armée

Thomas Süssli, les courses vont-elles coûter plus cher à cause de l'armée?
Thomas Süssli, les courses vont-elles coûter plus cher à cause de l'armée?keystone / montage

Vos courses risquent de coûter plus cher à cause de l'armée

Les finances fédérales doivent être rééquilibrées uniquement grâce aux économies, affirment l'UDC et le PLR. Mais un PLR propose tout de même une augmentation de la TVA pour financer la hausse du budget de l'armée.
10.10.2024, 06:05
Othmar von Matt / ch media
Plus de «Suisse»

La lettre envoyée le 26 septembre par l'UDC et le PLR se voulait très claire. «L'évolution des finances fédérales est inquiétante», écrivaient les deux partis dans l'invitation adressée au Centre et au PVL pour une alliance commune en faveur des économies. C'est pourquoi l'UDC et le PLR souhaitent «une démarche aussi commune que possible» pour alléger le budget de la Confédération.

Les deux partis soulignaient dans leur lettre que l'assainissement ne devait se faire que par le biais des économies, «sans nouvelles recettes, impôts ou taxes». La lettre était signée par le président de l'UDC Marcel Dettling et le président du PLR Thierry Burkart ainsi que par les chefs de groupe.

Pourtant, un élu PLR vient de briser le tabou. Lors de la séance de la Commission de la politique de sécurité de jeudi, le conseiller aux Etats Josef Dittli veut présenter une proposition d'augmentation temporaire de la TVA afin que l'armée obtienne plus rapidement plus d'argent. La droite veut que son budget atteigne 1% du produit intérieur brut dès 2030 et non pas seulement en 2035, comme cela avait été décidé initialement.

10 milliards de plus pour la défense

Cela permettrait à l'armée d'augmenter son budget de 10 milliards au total. La question du financement n'est pas encore réglée. Pour l'instant, il ne s'agit «que» de 4 milliards. Le Parlement a déjà décidé d'augmenter l'enveloppe budgétaire de 25,8 à 29,8 milliards de francs pour l'armée de 2025 à 2028.

Dans sa proposition, Dittli propose la stratégie suivante pour trouver les 4 milliards nécessaires:

  1. Premièrement, des économies au sein de l'armée et d'Armasuisse.
  2. Deuxièmement, des économies seront réalisées dans la coopération internationale (CI).
  3. Troisièmement, la TVA sera augmentée de 0,4% au maximum, pour une durée limitée à cinq ans.

Les milliards supplémentaires générés devraient être intégralement affectés aux dépenses d'armement.

La demande se base sur deux idées existantes

La proposition de Dittli est composée de manière politiquement intelligente. Elle se base sur une partie du contre-financement décidé par le Conseil national lors de la session d'automne. Le Conseil national veut également économiser dans l'armée et dans l'aide au développement. Dittli combine ces idées d'économie avec une proposition du conseiller aux Etats du centre Benedikt Würth.

Ce dernier avait demandé dans une motion «1% de sécurité» pour l'armée et l'AVS: la TVA devait être augmentée de 0,4% pour l'armée et de 0,6% pour l'AVS, pour une durée limitée à cinq ans.

Dittli souligne qu'il soutient certes «à 100%» le paquet d'économies du Conseil fédéral. Celui-ci veut économiser 3,5 milliards de francs à partir de 2027. Mais il n'est pas réaliste de vouloir économiser quatre milliards supplémentaires pour l'armée:

«Il faut un découplage du paquet d'économies du Conseil fédéral»

Pour cela, il n'y a que deux variantes, souligne le conseiller aux Etats de droite:

«Soit l'armée ne reçoit pas d'argent supplémentaire du tout. Ou alors nous parlons aussi de recettes via la TVA»

Le président du PLR, Thierry Burkart, ne devrait pas être très favorable à la demande de Dittli. Le 7 septembre, Burkart a déclaré au micro de la SRF que le réarmement de l'armée pourrait être financé uniquement par des mesures d'économie si toutes les propositions d'économies du groupe d'experts étaient mises en œuvre. Le PLR se battra pour cela.

Mais si cela ne devait pas suffire, Thierry Burkart laisse la porte entrouverte:

«En tout cas, je ne refuse pas cela pour le moment»

C'est ce qu'il a déclaré avant même d'avoir signé la lettre pour une alliance d'économies. Dans l'interview accordée à la Schweiz am Wochenende de samedi, Burkart s'est montré moins ouvert:

«C'est la tâche du Parlement de maintenir le budget de l'Etat en équilibre. Si les politiciens n'accomplissent pas leurs tâches, il n'est pas question d'imposer des charges supplémentaires aux citoyens et d'affaiblir leur pouvoir d'achat.»

«Tout le reste mène à une grosse dispute»

Avant Dittli, un autre radical avait déjà évoqué l'idée d'augmenter les recettes pour donner plus d'argent à l'armée. L'idée du conseiller national Simon Michel d'augmenter temporairement les impôts des entreprises n'a toutefois pas suscité beaucoup d'enthousiasme.

Le conseiller aux Etats Dittli sait «que tous les membres du groupe PLR ne seront pas contents» de sa proposition, mais:

«Si l'on veut donner plus d'argent à l'armée rapidement - et c'est ce que je veux -, c'est la seule voie qui mène au but. Tout le reste conduit à une grande dispute.»

Il reçoit le soutien du conseiller aux Etats du centre Erich Ettlin. Celui-ci a affirmé après le débat au Conseil national: «Sans recettes supplémentaires, ça ne fonctionnera pas».

Traduit et adapté par Chiara Lecca

14 films qui auraient été très différents dans les années 50
1 / 21
14 films qui auraient été très différents dans les années 50
Star Wars
source: facebook/abandoned films
partager sur Facebookpartager sur X
La Foire du Valais a rassemblé plus de 150 mulets
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Les salaires des Romands sont menacés par le Parlement et ça irrite
Les cantons romands défendent les salaires minimaux et demandent à la Confédération de les laisser tranquilles.

Les cantons romands se mobilisent pour sauver les salaires minimaux. Ils ont écrit aux membres de la commission de l'économie du Conseil national (CER-N) pour les inviter à ne pas entrer en matière sur le projet fédéral prévoyant que les conventions collectives de travail (CCT) priment sur les lois cantonales en matière de revenu minimal.

L’article