L'armée suisse a choisi un pistolet au passé problématique
L’Office fédéral de l’armement armasuisse a terminé l’évaluation d’un nouveau pistolet de service et a choisi un modèle: le SIG Sauer P320. Le fabricant s’est engagé à mettre en place la production en Suisse.
Sur la base des exigences militaires, armasuisse a invité plusieurs fournisseurs à soumettre leur dossier, explique l'office jeudi. Les pistolets de trois fabricants ont été sélectionnés pour un examen approfondi en 2024.
L’évaluation économique de tous les systèmes d’armes a clairement montré que le SIG Sauer P320 engendre les coûts totaux les plus bas sur la durée d’utilisation prévue de 30 ans. SIG Sauer s’est engagé à délocaliser en Suisse des éléments essentiels de la production, contribuant à renforcer le site helvétique, poursuit armasuisse.
Un fort ancrage en Suisse
L’armée suisse a besoin de 140 000 nouveaux pistolets de service. Le message sur l’armée 26 prévoit l’acquisition d’une première tranche de 50 000 armes. Le nouveau SIG Sauer P320 remplacer l’actuel pistolet standard, le SIG P220 (pistolet 75), introduit il y a une cinquantaine d’années.
«Cette attribution est un engagement fort en faveur de l'industrie suisse et une étape importante pour notre site de Neuhausen am Rheinfall (SH)», écrit Sig Sauer dans un communiqué. Grâce au réseau Sig Sauer, qui compte plusieurs centaines de fournisseurs dans toutes les régions du pays, tous les composants importants du nouveau pistolet peuvent être entièrement fabriqués et entretenus en Suisse, précise-t-il.
Ce fort ancrage en Suisse et la valeur ajoutée élevée et durable qui en découle garantissent la qualité, la sécurité d'approvisionnement et une disponibilité rapide de la production. La société Sig Sauer AG, située à Neuhausen am Rheinfall, est l'une des entreprises suisses d'armement les plus riches en tradition. Depuis 1853, elle est synonyme de qualité, de précision et de Swissness, avec environ 50 employés et plus de 80 % de valeur ajoutée en Suisse, précise-t-elle encore.
Des accidents
S'il se justifie sous l'angle économique ce choix peut toutefois soulever des questions. Ces dernières année, le modèle était accusé d'être à l'origine de plusieurs accidents aux Etats-Unis, mais aussi en Suisse où il est utilisé par certaines polices cantonales. (jzs/ats)
