C'est dans le canton de Nidwald, 44 000 habitants et des poussières, que se tiendra la Conférence sur la paix en Ukraine. Un événement international pour lequel les autorités se préparent depuis des mois. Comme pour le WEF, la Conférence sur la paix en Ukraine mobilisera des policiers de toute la Suisse. Le point avec la cheffe de la sécurité du canton de Nidwald, Karin Kayser-Frutschi.
Dans quelle mesure avez-vous fait pression sur le Conseil fédéral pour accueillir la Conférence sur la paix?
Karin Kayser-Frutschi: Le Bürgenstock a une longue tradition d'accueil de conférences. Nous avons récemment été contactés à plusieurs reprises par la Confédération, notamment pour l'organisation du WEF. Mais l'événement a été annulé à la dernière minute à cause de la pandémie.
Que représente cet événement pour Nidwald et la Suisse centrale?
Cela nous remplit de fierté et de joie. C'est un honneur pour nous de pouvoir accueillir cet événement.
Vous venez de le mentionner: le WEF a failli avoir lieu au Bürgenstock au printemps 2021. Allez-vous vous inspirer de ce que vous aviez imaginé pour cet événement?
En fait, les dernières demandes de conférences ont incité la police de Nidwald à élaborer différents concepts. Il s'agit maintenant de les approfondir et de travailler sur les détails.
En automne 2022, un mini-WEF s'est tenu au Bürgenstock. L'événement à venir est bien plus important. Combien de policiers et de policières seront nécessaires?
L'effectif est conséquent. Le canton est responsable de la sécurité de la conférence et des personnes, mais il ne peut pas s'en charger seul. Les préparatifs ont donc déjà démarré sous la direction de la police cantonale de Nidwald, avec tous les autres corps de police de Suisse centrale.
Cela ressemble à une mobilisation pour le WEF à Davos.
Oui, pour le WEF et des manifestations similaires, il existe des accords entre les cantons pour un soutien policier mutuel. Pour la Conférence sur la paix, d'intenses discussions ont lieu depuis des mois déjà.
Les 15 et 16 juin, il y aura aussi des matchs de l'Euro de football. La Suisse jouera même le samedi après-midi. La police sera donc également sollicitée dans les fanzones. Le timing est mal choisi?
Il n'existe pas de moment optimal pour des événements d'une telle ampleur. Nous acceptons le calendrier, les forces de sécurité seront prêtes.
Comment doit-on se représenter les choses? Les chefs d'Etat arriveront-ils par hélicoptère ou seront-ils transportés par bateau-navette de Lucerne au Bürgenstock?
Nous ne pouvons pas confirmer un déplacement des dirigeants par bateau.
Cela vaut-il également pour le lieu d'hébergement?
Oui, selon la taille ou le nombre de participants, il ne sera tout simplement pas possible d'héberger tout le monde sur un seul site.
Tout cela suppose une préparation parfaite. Où en êtes-vous?
Ces derniers mois, nous avons mis en place un état-major sous la direction de la police cantonale et élaboré le dispositif. Nous avons bien avancé – nous serons prêts et dans les temps.
L'événement va fortement solliciter les corps de police de Suisse centrale. Comment garantir malgré tout la sécurité de la population ce week-end là?
Ce sera en effet un week-end spécial pour la population.
Mais nous ferons tout pour réduire au maximum les conséquences pour les citoyens. La page d'accueil du site du canton nw.ch permet dès à présent de s'informer sur l'événement et nous mettrons en ligne les nouveautés au fur et à mesure. En outre, nous pourrons donner des informations supplémentaires une semaine avant l'événement lors d'une conférence de presse.
Il faudra aussi assumer la charge financière de ce lourd dispositif de sécurité. Avez-vous déjà une estimation des coûts et de la répartition de leur prise en charge?
En tant qu'organisatrice, la Confédération en assumera une partie. Le Conseil fédéral doit encore décider de la répartition des coûts de sécurité.
(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)