Il avait ému le jury de The Voice en 2020 en interprétant une chanson de Christophe Mae, puis s'était hissé jusqu'en demi-finale de l'émission. Quatre ans après ce succès, le chanteur vaudois Antony Trice revient avec un nouveau single.
On se souvient de votre parcours à «The Voice» en 2020, puis de la sortie de votre album intitulé Dans ma tête 2021. Entre deux, on ne vous a plus beaucoup «entendu», si vous me permettez l'expression.
Antony Trice: Je dirai que je n'ai pas disparu complètement, mais il est vrai qu'entre 2021 et 2023 je n'ai pas sorti de nouvelle chanson. J'avais besoin de temps, de réfléchir aussi à ce que je voulais faire. En novembre 2023, j'ai sorti un nouveau single intitulé Danse avec moi et j'ai vu que cette chanson qui était plus rythmée plaisait beaucoup. J'ai travaillé durant plusieurs mois avec Chris Zindel, musicien de Bastian Baker, qui me soutient en jouant le rôle de manager et de directeur artistique.
A vous entendre, cette période entre votre premier album en 2021 et votre single à la fin 2023 n'a pas semblé facile.
Oui, j'avais besoin de me recentrer. Je voulais être sûr que j'étais sur la bonne voie.
Aujourd'hui, je travaille en tant qu'indépendant, je ne suis plus lié à un label. Je fais de l'autoproduction.
Vous venez de me dire qu'il était important de bien s'entourer, mais vous n'avez plus de label, est-ce le bon choix?
Je l'espère. J'avais fait le tour de la collaboration avec mon ancien label et je voulais aussi maîtriser les coûts de production. Le gros inconvénient, c'est que je paie absolument tout.
Lorsque la maquette est faite, je la donne à un producteur et il travaille techniquement le son. Je ne suis pas complètement seul non plus, comme je vous l'ai dit, Chris Zindel me conseille et je vais aussi travailler sur mon futur album avec le pianiste Simon Jaccard.
Votre passage à «The Voice»n'a pas fait décoller votre carrière pour autant?
Bien sûr que cela m'a donné de la visibilité, c'était une chance incroyable, mais dès que l'aventure s'arrête, tout s'arrête. Grâce à «The Voice», j'ai pu créer une fan base, des gens qui m'écoutent, qui aiment mes chansons et qui me soutiennent.
J'ai une chanson intitulée Je voudrais que tu m'aimes, qui est sortie du lot, et qui a passé les 200 000 écoutes sur les plateformes, mais les autres n'ont pas atteint ces chiffres. Attention, je n'aimerais pas qu'on croie que je me plains de ma situation. Je savais que faire de la chanson mon métier serait très difficile.
Votre nouveau single sorti le 5 juillet intitulé Le diable m'emporte est beaucoup plus rythmé et dansant que vos chansons précédentes, est-ce une volonté de changer de style?
Je dirai que je voulais aussi montrer une autre facette de ma personnalité.
Mon style n'a pas changé, je fais toujours ce que je qualifie de variété pop française, mais cette fois c'est plus dansant, comme vous l'avez remarqué.
Votre nouveau single parle d'amour toujours...
Oui, l'amour toujours. Je compose généralement sur mon vécu. Dans cette chanson, je voulais dire que si on avait envie de s'accrocher, il fallait le faire. Je pense que notre génération ne répare plus les choses, mais les jette. Dans une relation amoureuse, il faut s'accrocher, c'est le message que je voulais transmettre dans cette chanson.
Il faut dire aussi que l'image du jeune homme triste, véhiculée par l'émission, vous collait aussi à la peau non?
C'est vrai, mais je ne regrette rien, c'était mon histoire. J'avais perdu ma soeur et j'ai appris à jouer de la guitare sur la sienne. Faire de la musique était un exutoire pour toute la tristesse et la colère que j'ai ressenties toutes ces années. Mon premier album Dans ma tête était triste et chaque chanson correspondait à mon état d'esprit.
On a écouté votre dernier single et on croit retrouver un rythme et une mélodie similaires à Kendji Girac, non?
Tout à fait (rires). C'est marrant que vous me disiez cela. Oui, sur la composition, je dirai que cela ressemble à une chanson d'été.
Vous nous avez parlé des difficultés que vous avez rencontrées en tant que chanteur en Suisse, qu'est-ce qu'il vous manque aujourd'hui pour décoller?
Il faudrait que je trouve une maison de production prête à investir dans un album, mais c'est un pari osé, car l'enregistrer coûte plusieurs dizaines de milliers de francs. J'essaie de défendre l'idée que l'album est nécessaire pour un artiste. Mais aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, c'est plutôt les singles qui sont promus.
Cette année, je sors Le diable m'emporte sur toutes les plateformes mais d'autres singles suivront. L'année prochaine, en 2025, je chanterai à la fête fédérale de gymnastique. C'est un challenge et cela me permettra de retrouver la scène que j'adore.