Migros procède à une restructuration radicale. Afin de créer «des processus simplifiés, des structures allégées et des rôles clairs», le nouveau chef de supermarché Peter Diethelm a supprimé, pour l'heure, 150 postes à plein temps. Ce sont surtout les employés du marketing du site de la Limmatplatz à Zurich qui sont concernés.
En plus de ces licenciements, il faut compter environ 100 modifications de contrat. Cela signifie que les collaboratrices et collaborateurs concernés peuvent certes continuer à travailler pour la filiale des supermarchés Migros, mais dans une nouvelle fonction – le cas échéant à un taux d'occupation ou un salaire réduit.
Comme nous l'avons appris, les économies touchent également au moins trois collaboratrices qui vont bientôt avoir un enfant et qui sont donc sous la protection de leur statut de maternité, en théorie visiblement. En effet, elles ont été informées, mardi, qu'elles recevraient leur lettre de licenciement à l'expiration du délai légal. Migros confirme la procédure en cours:
Chez les employés, cette «froideur sociale», commente quelqu'un, suscite l'incompréhension. D'autant plus que Migros aime, par ailleurs, se présenter comme un employeur social. Légalement, il est envisageable de licencier une future mère ou une femme en congé maternité à l'issue du délai légal de 16 semaines. Migros envoie les licenciements aux femmes après 18 semaines, ajoutant ainsi deux semaines au délai légal. Les femmes concernées reçoivent alors leur lettre de licenciement à la maison.
Migros n'est pas le seul employeur à adopter une ligne dure lors de restructurations. Le groupe de télécommunications Sunrise a annoncé, au printemps, un licenciement collectif d'environ 170 employés, dont des femmes en congé maternité. Celles-ci avaient été «préinformées» que leur poste serait supprimé suite à une réorganisation et qu'elles seraient licenciées à l'issue de la période de blocage. Une information relayée à l'époque par Inside Paradeplatz.
Le mécontentement règne aussi à la centrale Migros sur la manière dont les licenciements ont été communiqués. Par visioconférence, la direction a expliqué au personnel, mardi matin, qu'elle informerait les gens concernés par e-mail entre 11 et 12 heures. Ce courriel ne précisait, toutefois, pas s'il s'agissait d'un licenciement ou d'une modification de contrat. Les 150 collaborateurs Migros n'ont reçu cette information que lors d'un entretien personnel. Dans certains cas, ces discussions n'ont eu lieu que le jeudi après-midi.
Ainsi, beaucoup espéraient pouvoir continuer à travailler pour le détaillant dans une nouvelle fonction, mais ils ont été déçus. «Beaucoup sont dévastés. Certains se sont effondrés en pleurant lorsqu'ils ont reçu leur lettre de licenciement», raconte un initié.
Le programme culinaire en ligne Migusto est également touché, comme on vient de l'apprendre. Celui-ci n'a été lancé qu'en 2017, avec son propre magazine, et devait s'adresser «aux cuisinières amateurs ambitieuses tout comme aux cuisiniers familiaux disposant d'un petit budget». La plateforme est désormais confrontée à un avenir incertain. Selon nos informations
, les six auteurs de recettes doivent partir. Interrogé sur l'avenir de Migusto, le porte-parole de Migros Marcel Schlatter n'est pas encore en mesure de dire ce qu'il en est. «Des entretiens avec les collaborateurs concernés sont encore partiellement en cours.» Et les nouveaux organigrammes ne sont attendus que dans les prochains jours.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)