Depuis que le monde l'a découvert il y a près d'un an, lors d'une prise de parole remarquée à la Convention nationale républicaine pour chanter les louanges de son formidable «grandpa», Kai Trump incarne la nouvelle obsession de la droite américaine. Rien d'étonnant. Un sourire désarmant, un brin d'assurance, sans être crâneuse pour deux sous, Kai incarne le cliché de l'étudiante américaine bien dans sa peau et équilibrée, qui ne se prend pas la tête - en dépit de sa célèbre ascendance.
Une apparente coolitude qui tranche avec le style virulent de son grand-père, Donald Trump, et de celui de son père, Don Jr, principal fantassin et chien d'attaque du président sur les réseaux sociaux.
Contrairement à d'autres membres de sa célèbre famille, qui se sont naturellement orientés vers l'immobilier, la jeune femme cultive aussi sa propre passion: le golf. Un sport qui va de pair avec le milieu feutré et impitoyable des affaires, certes, mais qui s'écarte tout de même du chemin tout tracé de la Trump Organization, où ses parents, oncles et tantes ont tous trouvé du job.
Alors qu'elle s'apprête à entrer à l'université de Miami l'an prochain, cette graine de Trump fait partie de l'équipe de golf des Miami Hurricanes et compte déjà parmi les «grands espoirs de la relève», souligne le média spécialisé Golf.ch. Et ce n'est pas seulement parce que sa mère, Vanessa Trump, sort depuis peu avec l'icône mondiale de la discipline, Tiger Woods.
Bien avant qu'elle ne puisse surnommer Tiger «beau-papa», Kai Trump avait déjà tapé dans l'oeil de la légende vivante. A la Benjamin School de Palm Beach, en Floride, où elle étudie, l'adolescente a mené son équipe à plusieurs championnats régionaux et de conférence.
En 2024, elle a notamment remporté le Ladies Club Championship au Trump International Palm Beach - une étape importante dans sa jeune carrière, où elle a enregistré un handicap compétitif de +0,5.
Ainsi, avant même de débuter une carrière sur le circuit universitaire, Kai se place au 81e rang du classement NIL des 100 meilleures athlètes lycéennes et universitaires. Pour précision, ces contrats «NIL» («name, image and likeness») permettent aux jeunes athlètes américains de développer leur marque personnelle et de monétiser leurs talents sportifs. Sa valeur est estimée à 1,2 million de dollars, avec l'aide de sponsors de poids comme Callaway et TaylorMade Golf.
Aussi prometteuse soit cette jeune athlète, c'est un autre aspect de sa carrière sportive qu'elle a expérimenté vendredi dernier, lors du 10e «Invitational», un tournoi prestigieux et ultra exclusif organisé au golf Sage Valley, à Augusta, en Géorgie. La défaite. Pire: un «effondrement spectaculaire», sur lequel est revenu le Daily Mail cette semaine.
C'est peu dire que Kai Trump a subi une véritable déconfiture dès les premières minutes de la compétition. Lorsqu'à mi-parcours, son entraîneuse Janice Olivencia arrive sur le green pour observer sa recrue, Kai a déjà implosé dans des proportions «épiques». Tout au bas du classement, elle y restera jusqu'à la fin du tournoi. Un long - mais constant - calvaire de trois jours.
Ce qui n'empêchera une foule d'adorateurs de jouer des coudes pour apercevoir la petite-fille de Donald Trump en action. Alors que la lycéenne veut se donner un avant-goût d'un tournoi d'élite, une pluie de casquettes Make America Great Again, de bijoux TRUMP et de sweeat-shirts à l'effigie de leur idole déferle sur Sage Valley. Une présence tout sauf discrète et qui l'a peut-être déstabilisée.
Selon le Daily Mail, alors qu'une masse de jeunes garçons âgés d'environ 11 ans se précipitent sur elle à tout moment pour réclamer un selfie, un autographe et que l'adolescente se prête au jeu «avec élégance», les six agents du Secret Service déployés pour la protéger sont sur les dents. Une sécurité constante sur laquelle Kai s'est récemment confiée dans l'une de ses vidéos sur son compte YouTube.
«Avoir le Secret Service est une bonne chose, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il y a beaucoup de cinglés», glissait-elle encore.
Elle ne croyait pas si bien dire.
Ces jeunes fans MAGA et leurs parents viendront troubler tout le tournoi - chaque tir de la jeune golfeuse bientôt ponctué de «Reculez», «Où sont vos parents?» et «Ne bougez pas», du chœur d'agents du gouvernement de plus en plus en colère.
Si Kai ne perdra son sang-froid à aucun moment, le seul signe de fissure surviendra entre les trous lorsque, la tête basse et l'air abattu, elle se traîne jusqu'au prochain tee en se mordillant la lèvre.
Mais aussi insupportables soient ces incursions dans sa carrière et sa vie privée, Kai Trump ferait bien de s'y habituer. Son grand-père a encore quatre ans de mandat devant lui à la Maison-Blanche. La promesse d'autres désagréments dans sa jeune carrière.
Ironiquement, son célèbre nom de famille est peut-être le seul obstacle à sa réussite. Une situation injuste, certes, mais le prix à payer pour être une Trump.