Chaque été depuis 1983, tout ce que la planète compte de géants de la tech, d'entrepreneurs tout-puissants, d'investisseurs milliardaires, de génies de la finance et d'aspirants présidents se rassemble dans une charmante station de ski.
Non, il ne s'agit pas du WEF du Davos.
Nous parlons aujourd'hui d'une autre sauterie, organisée dans une relative discrétion, au coeur des montagnes verdoyantes de l'Idaho: Allen & Co., du nom de la société d'investissement privée qui organise ce rassemblement annuel. Un bien surnommé «camp d'été pour milliardaires» qui n'est, naturellement, accessible que sur invitation.
Et c'est qu'il y avait du beau monde, cette année. Alors que des monstres de la technologie, dont Mark Zuckerberg de Meta, Bill Gates de Microsoft et Jeff Bezos d'Amazon, sont attendus, selon Variety, l'entrée du lodge a été franchie ce mardi par Tim Cook, le patron d'Apple, Sam Altman d'OpenAI, Neal Mohan de YouTube, ou encore Jim Lanzone, à la tête de Yahoo.
Sans oublier le PDG de Disney, Bob Higer, Hiroki Totoki de Sony, ou Mary Barra de General Motors. Ivanka Trump, fille aînée du président, et son mari Jared Kushner, figurent également parmi les convives.
Les deux anciens conseillers à la Maison-Blanche, désormais reconvertis dans les affaires, ont une longue histoire de fréquentation des personnes populaires et riches. On ignore toutefois si c'est un but précis qui les amène dans les montagnes isolées de l'Idaho.
En 2017, à l'époque du premier mandat de Donald Trump, leur présence aurait suscité un petit tollé et le courroux de la Maison-Blanche, privée de deux fidèles conseillers au milieu du scandale des soupçons d'ingérence russe dans l'élection de 2016. «L'image ne pourrait pas être pire», avait résumé une source à Vanity Fair.
Entre séances de réseautage, séminaires sur la résolution des problèmes du monde et conclusions de juteux contrats, les participants sont conviés à prendre part à des randonnées, faire du vélo ou du rafting, à se prélasser au bord de la piscine ou encore déployer des prouesses d'habilité sur le green de golf.
A noter que si le camp rassemble certains des esprits technologiques les plus pointus de la planète, on ne peut pas dire que le Allen & Co soit un grand moment de mode.
Au contraire, pour graviter entre les grandes fortunes et autres requins du monde des affaires, un seul dress code: le «normcore». Entendez pas là de se fringuer le plus banalement du monde.
Sans aller jusqu'à sortir en pyjama, les sweat-shirts gris, polos mal repassés, casquettes de baseball enfoncées sur le crâne et autres jaquettes trop larges sont vivement encouragées.
Le mot d'ordre stylistique a dû ravir Jared Kushner, réputé pour sa dégaine d'une sobriété digne de Mark Zuckerberg (rappelons que l'investisseur est un fan inconditionnel de Swatch).
Mardi, c'est vêtu d'une chemise noire ajustée (non rentrée) et d'un jean noir qu'il a posé ses valises au camp de milliardaires. «Apparemment, personne ne lui avait dit que ces vêtements étaient passés de mode après la vague emo du début des années 2000», écrit une critique mordante du Daily Beast.
Admettons tout de même que, quand il s'agit de signer des accords de fusions bouleversants ou de papoter intelligence artificielle avec son plus gros concurrent, un minimum de confort n'est pas de trop. Qu'on pèse quelques milliards... ou pas.