La campagne vient à peine de démarrer que les rumeurs vont déjà bon train dans les rangs républicains et parmi les plus proches collaborateurs de Donald Trump: à supposer que le candidat remporte la présidentielle en 2024, qui choisira-t-il pour camper le poste de vice-président à ses côtés?
Une chose est sûre: ce ne sera pas son ex-président Mike Pence, candidat lui-même, ce malheureux «traître» que des insurgés voulaient pendre. Et encore moins Ron DeSantis, le plus en plus impopulaire gouverneur de Floride, actuellement en deuxième (fragile) position dans les sondages.
Une petite brochette de prétendants n'a déjà pas manqué de souligner - plus ou moins - discrètement son intérêt. La représentante Marjorie Taylor Greene par exemple, sa pom-pom girl la plus acharnée, n'a jamais fait mystère de son rêve absolue. Citons aussi la New-yorkaise Elise Stefanik, ou encore l'ancienne présentatrice télé d'Arizona, Kari Lake.
Plus que sur un fan, le choix de Donald Trump, qui écrase actuellement ses adversaires dans les sondages à hauteur de 59%, pourrait se porter sur un potentiel concurrent. Une stratégie assumée. Au moment de confirmer son absence sur la scène du premier débat républicain, le 23 août dernier, il lâchait sur son réseau Truth Social:
Ça tombe bien, l'un des participants s'est tout particulièrement bien débrouillé: Vivek Ramaswamy, l'entrepreneur en biotechnologie de 38 ans dont le monde entier ou presque ignorait l'existence il y a quelques semaines.
Jeune, charismatique, provocateur, aussi radical que l'est Trump et motivé à l'excès, cet outsider accumule les interviews et les apparitions dans les premiers Etats de la primaire à un rythme effréné. Et ça marche. Il s'est hissé au troisième rang dans les intentions de vote, derrière Ron DeSantis. Une performance inespérée.
Les idées de ce mini-Trump en puissance ont tout ce qu'il faut pour séduire son modèle. La preuve: mardi dernier, à l'occasion d'une interview accordée au commentateur conservateur Glenn Beck sur son podcast, Donald Trump n'a pas tari d'éloges sur ce potentiel adversaire, «intelligent», «jeune» et «plein de talent».
Au point de le considérer comme colistier?
Et ce n'est pas le penchant avoué de Vivek Ramaswamy pour les sorties polémiques qui le refroidirait: «Il commence à se faire un peu connaître. Il devient un peu controversé», a reconnu Trump Senior. «Je devrais lui dire: "Sois un peu prudent. Il y a des choses que tu dois retenir, n'est-ce pas?"»
En tout cas, l'hypothèse trouve déjà grâce auprès d'électeurs pro-Trump du New Hampshire, possiblement refroidis par le manque d'expérience politique du jeune entrepreneur.
Pas de quoi impressionner le principal concerné. Samedi, dans le New Hampshire, le jeune candidat a fait savoir ce que lui inspirait l'idée d'une vice-présidence: «Je pense que le président Trump et moi partageons ce point commun: aucun de nous ne réussirait bien dans une position de numéro deux», a-t-il fait savoir. Non sans oublier, quand même, de saluer Trump comme le «meilleur président du siècle».
Pour Trump, rien ne presse. L'ex-président sous le feu d'innombrables poursuites judiciaires a encore un an avant de prendre une décision: les candidats ont tendance à choisir leur colistier juste avant les conventions estivales du parti. D'ici là, tout peut arriver - même un revirement du turbulent Vivek Ramaswamy.