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Iran-Israël: 4 effets négatifs en Suisse d'une escalade

File - A truck passes oil pump jacks at dusk near Karnes City, Texas, Nov. 1, 2023. On Wednesday, the Labor Department releases producer prices data for November. The producer price index is an indica ...
En cas d'une nouvelle attaque militaire, dans le cadre du conflit au Proche-Orient, le prix du pétrole pourrait dépasser les 100 dollars le baril.Image: keystone

4 effets négatifs en Suisse d'une escalade entre Iran et Israël

La situation au Proche-Orient provoque des remous. Elle pourrait non seulement alimenter l'inflation, mais aussi les prix du pétrole. Comment les choses pourraient-elles évoluer? Le point sur la situation.
17.04.2024, 05:5019.04.2024, 07:00
Daniel Zulauf, Ann-Kathrin Amstutz et Benjamin Weinmann / ch media
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Le prix du pétrole

La semaine dernière, l'Iran a lancé une attaque massive de drones contre des cibles situées sur le territoire israélien, ce qui a fait grimper le prix du baril de pétrole à plus de 90 dollars vendredi, son niveau le plus élevé depuis l'automne 2023. Ce vendredi, Israël a risposté.

Comme l'expliquait, mardi, Simon Lustenberger, responsable de la stratégie de placement à la Banque cantonale de Zurich (ZKB), interrogé par CH Media, les marchés «ont déjà anticipé un certain risque d'escalade au cours des dernières semaines».

Bien que presque tous les missiles aient apparemment été interceptés et que les rares projectiles qui ont atteint leurs cibles n'aient causé que peu de dégâts, l'Iran a qualifié l'opération de succès. Il semble que le régime des mollahs ait ainsi voulu signifier qu'il ne prévoyait plus de nouvelles attaques sans une réaction d'Israël.

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Sur les marchés financiers et des matières premières, il semble que l'on perçoive actuellement ce message comme un signal de désescalade. En tout cas, le prix du pétrole a légèrement reculé, lundi, et les marchés boursiers ont également ouvert sur une note plus confiante.

Mais l'ambiance reste tendue et les conséquences d'une escalade seraient graves. Les analystes de la banque américaine Citigroup préviennent que le prix du pétrole pourrait dépasser la barre des 100 dollars le baril si une nouvelle frappe militaire avait lieu. En revanche, si une désescalade réussit, le prix pourrait descendre à environ 80 dollars le baril, selon leurs prévisions.

On s'attend à ce que la tension au Proche-Orient reste «extrêmement élevée» dans un avenir proche, écrivent les analystes de Citigroup.

L'Iran est un producteur important au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Actuellement, le pays produit plus de trois millions de barils de pétrole brut par jour, comme l'écrivent les experts en matières premières de la banque néerlandaise ING. Selon eux, il existe un risque que la situation de l'approvisionnement soit affectée par des sanctions pétrolières plus strictes contre l'Iran ou qu'Israël prenne pour cible l'infrastructure énergétique iranienne.

Si l'offre de pétrole venait à baisser de manière significative, des leviers subsisteraient: les Etats-Unis pourraient, par exemple, ouvrir leurs réserves de pétrole brut. D'autres pays de l'Opep ont également des capacités de production disponibles. Si les prix augmentaient fortement, le groupe pourrait mettre une partie de cette réserve sur le marché.

«L'Opep ne voudra pas que les prix montent trop haut compte tenu du risque de destruction de la demande»
Les spécialistes d'ING

Les analyses de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) contredisent le scénario d'une pénurie d'offre sur les marchés pétroliers. Selon le dernier rapport concernant le marché du pétrole publié par l'AIE, les effets compensatoires après l'effondrement de l'économie mondiale dû à la pandémie sont désormais largement compensés, si bien que la demande mondiale d'or noir a continué à s'affaiblir au premier trimestre. L'AIE s'attend également à ce que les Etats-Unis, en particulier, augmentent fortement leur production de pétrole d'ici 2025.

Un choc pétrolier

Ces dernières semaines déjà, le prix de l'essence était à la hausse en Suisse. Selon le Touring Club Suisse (TCS), le litre coûte actuellement 1,90 franc en moyenne à la pompe. Et voilà qu'une nouvelle escalade s'est produite au Proche-Orient avec les attaques aériennes iraniennes contre Israël, ce qui a des conséquences sur les prix du pétrole et aussi de l'essence.

epa10934862 Clients are buying fuel at a Chevron gas station in Miami, Florida, USA, 23 Octobre 2023. Chevron Corporation (NYSE: CVX) announced on 23 October that the US oil multinational has entered  ...
La hausse du prix du pétrole se fait sentir avec un certain retard à la pompe.Image: keystone

Comme l'effet sur les prix de l'essence se fait généralement sentir avec un temps de latence, l'expert de la ZKB Lustenberger s'attend à ce que les prix à la pompe suivent le rythme. Si les prix du pétrole restent autour de 90 dollars le baril, les prix à la pompe augmenteront probablement encore un peu. D'autant plus que le dollar s'est lui aussi quelque peu renforcé.

Selon Lustenberger, il est difficile de dire comment l'escalade actuelle se répercutera sur le prix de l'essence.

«Tout dépend de la suite des événements»
Lustenberger

La communauté internationale travaille à une désescalade, ce qui plaide contre une nouvelle hausse. Lustenberger s'attend également à un allègement à moyen et long terme: «Si l'économie doit payer plus pour l'énergie, cela entraîne un effet de frein». Dans un an, les prix pourraient donc être légèrement plus bas, selon ses prévisions.

Des détours pour les compagnies aériennes

ARCHIV - ZUM ERGEBNIS 2020 DER SWISS STELLEN WIR IHNEN FOLGENDES BILDMATERIAL ZUR VERFUEGUNG - Parked planes of the airline Swiss at the airport in Duebendorf, Switzerland on Monday, 23 March 2020. Th ...
Les itinéraires des vols ont été modifiés. Les voyages vers l'Asie durent jusqu'à 90 minutes de plus pour les passagers de Swiss en raison des détours.Image: keystone

Les compagnies aériennes se voient contraintes d'adapter leur planification des vols suite à l'escalade au Proche-Orient. Après l'attaque iranienne contre Israël, les espaces aériens ont été fermés, les vols détournés et les itinéraires adaptés. La Jordanie, Israël et l'Irak ont rapidement fermé leur espace aérien aux avions civils, ce qui a eu des conséquences sur de nombreux vols entre l'Europe et le Moyen-Orient.

Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs vols en direction du Golfe persique ont dû faire demi-tour. Les vols de Swiss, filiale de Lufthansa, en provenance de Delhi et de Singapour ont été détournés et ont dû faire escale à Vienne pour se ravitailler, selon Aerotelegraph. Par ailleurs, de nombreuses compagnies aériennes ont adapté leurs itinéraires de vol afin de prendre la route du sud, via l'Egypte et l'Arabie saoudite, au lieu de passer par la Turquie et l'Irak ou l'Iran.

Swiss a suspendu ses vols à destination de Tel Aviv jusqu'à lundi soir inclus et a décidé de les reprendre à partir du 16 avril. La sécurité de l'équipage et des passagers est toujours la priorité absolue. En outre, des échanges permanents ont lieu avec les autorités. Dimanche matin, Israël a rouvert son espace aérien. Les compagnies aériennes ont réagi de manière différente.

Le groupe Lufthansa a annoncé qu'il contournerait l'espace aérien iranien jusqu'à jeudi inclus. En conséquence, certains vols asiatiques, comme ceux à destination de Bangkok ou de Singapour, seront prolongés de jusqu'à une heure et demie. La capitale libanaise ne sera pas desservie par Swiss jusqu'à jeudi.

Les taux d'intérêt

«Il y a des signes de légère reprise dans l'économie mondiale.» C'est la nouvelle avec laquelle Kristalina Georgieva, directrice du Fonds monétaire international (FMI), espérait ouvrir mercredi la traditionnelle réunion de printemps de cette importante organisation à Washington. Mais cette année encore, il ne devrait pas y avoir de débat global dans une atmosphère détendue entre représentants de gouvernements et gouverneurs de banques centrales, auquel participent également les conseillers fédéraux Karin Keller-Sutter, Guy Parmelin et le chef de la Banque nationale Thomas Jordan.

Le risque d'une escalade du conflit au Proche-Orient plane sur la réunion du FMI de cette année, comme cela avait déjà été le cas il y a un an avec le risque d'une nouvelle crise financière, il y a deux ans avec la hausse soudaine de l'inflation et il y a trois ans avec les conséquences de la pandémie.

Dans ce contexte conflictuel, tous les pronostics sont entachés d'une grande incertitude. Cela se traduit notamment par le fait que les acteurs des marchés financiers ont récemment modifié en profondeur leur vision de l'évolution des taux d'intérêt. Il y a quelques semaines encore, il y avait un large consensus sur le fait que les Etats-Unis allaient également décider en juin de la première baisse du taux directeur depuis quatre ans.

Plus personne ou presque n'y croit, l'inflation américaine s'étant récemment accélérée à 3,5%. Les marchés continuent d'attendre de la Banque centrale européenne une première baisse du taux directeur en juin. Mais les prix élevés de l'énergie restent un facteur de perturbation dangereux pour la BCE.

Pourtant, une baisse des taux d'intérêt serait justement une délivrance très attendue pour la conjoncture chancelante de nombreux grands pays du vieux continent. Les taux d'intérêt élevés freinent la volonté d'investissement des entreprises, ils pèsent lourdement sur les budgets de pays fortement endettés comme l'Italie ou la France et ils privent les débiteurs hypothécaires d'un pouvoir d'achat qu'ils seraient mieux à même d'utiliser pour des dépenses de consommation qui relanceraient la conjoncture.

Le risque d'une baisse prématurée des taux directeurs est virulent, et les conséquences d'une nouvelle accélération de l'inflation pourraient prendre des proportions dévastatrices, en particulier dans une Europe en convalescence économique. La BCE serait contrainte d'étouffer dans l'œuf le fragile germe d'une reprise conjoncturelle afin de maîtriser l'inflation par de nouvelles hausses des taux directeurs.

Il s'agit de scénarios dont la probabilité d'occurrence est étroitement liée à l'évolution imprévisible des zones géopolitiques à haut risque au Proche-Orient et en Ukraine. Dans ce contexte, tout sauf une réunion du FMI dans une atmosphère détendue s'annonce à Washington.

Pendant 20 ans, l'économie mondiale a connu une croissance moyenne de près de 4,5% par an. Aujourd'hui, elle ne dépasse guère les 3%. Depuis la crise financière, l'endettement moyen des pays industrialisés est passé de moins de 75% du produit intérieur brut à près de 120%. En moyenne, 5% des recettes fiscales annuelles sont engloutis par le service des intérêts.

Les pays émergents ne sont pas mieux lotis. Leur taux d'endettement moyen de 75% est certes inférieur à celui des pays industrialisés, mais il a augmenté d'environ 150% au cours des 15 dernières années. Et surtout, les pays émergents consacrent désormais en moyenne 14% de leur budget aux intérêts de la dette. La stabilité économique est différente. Si le conflit au Proche-Orient se termine sans trop de dégâts, la route vers la prochaine crise ne sera pas longue. (aargauerzeitung.ch)

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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