Joe Biden doit revoir son train de vie à la baisse
Pour un ancien président américain, la vie de Joe Biden s'est révélée singulièrement calme, depuis son départ de la Maison-Blanche il y a neuf mois. L'homme autrefois le plus puissant du monde coule des jours paisibles - et mérités - dans son fief du Delaware, où il s'adonne à l'écriture de ses mémoires et au baby-sitting de ses petits-enfants.
Faute de «mieux». Car, selon un nouveau rapport du Wall Street Journal cette semaine, Joe Biden, contrairement à ses prédécesseurs, ne profite pas tellement d'activités post-présidentielles lucratives - entre un nombre restreint d'invitations et des possibilités d'accéder à des postes importants limitées par son âge, ainsi que par son état de santé.
Le 46e président est en effet toujours traité pour un cancer de la prostate, qu'un ami proche a décrit au quotidien économique comme un «travail à temps plein». Si son entourage assure qu'il «répond bien» au traitement, toujours est-il que Joe Biden a récemment été apparu en public avec un bandage sur le front - résultat d'une opération pour un cancer de la peau, selon sa porte-parole.
Sans oublier, ajoute le WSJ, que Joe Biden doit composer avec «son impopularité auprès des cercles démocrates et des entreprises», inquiètes de s'attirer les foudres de Donald Trump. Même ses propres alliés sont devenus de plus en plus critiques à son égard, notamment sa vice-présidente Kamala Harris, qui affirme notamment dans un nouveau livre à paraître que le Parti démocrate a été «imprudent» en lui permettant de se représenter.
De ce fait, les invitations à des prises de paroles sur scène généreusement rémunérées - qui peuvent être facturées entre 300 000 et 500 000 dollars, pour un ancien président - se font ainsi moins nombreuses que prévu. Une organisation aurait même tenté sans succès de négocier un tarif bien en dessous de cette fourchette, assure le média.
Des dettes à rembourser
Résultat des courses? Joe Biden traverse un chapitre «plus maigre». Selon des documents financiers, sa famille a accumulé des dettes ces dernières années, en contractant, entre autres, deux prêts immobiliers en 2013 et en 2022. Le président a l'intention de rembourser environ 800 000 dollars de dettes personnelles, notamment grâce à des prêts contractés pour l'achat de la maison de Rehoboth Beach, d'une valeur de 2,7 millions de dollars, en 2017.
En plus de ses propres factures, Joe Biden compte également régler celles de ses enfants. En particulier celles de son fils, Hunter Biden, dont les récentes interviews explosives sur des podcasts lui ont attiré le courroux de la Maison-Blanche - et, surtout, des menaces de poursuites. L'ancien «first son», père de cinq enfants, est acculé par les problèmes d'argent, entre pension alimentaire à son ex-femme et frais juridiques accumulés.
Il est entendu que Joe Biden souhaite aussi soutenir sa fille Ashley, qui a demandé le divorce cet été, et s'assurer qu'il reste de l'argent à ses petits-enfants.
Pas étonnant, donc, qu'au lieu de se déplacer en jet privé, Joe Biden privilégie désormais la première classe d'American Airlines (où il a été surpris, cet été, un livre sur les genoux) ou la voiture électrique.
Un livre imminent et un ultime projet
Cela dit, qu'on se rassure: l'ex-chef d'Etat américain ne finira pas sous un pont pour autant. Sa rente s'élève tout de même à 416 000 dollars par an, dont environ 250 000 dollars par an en tant qu'ancien président et 166 000 dollars pour ses années au Congrès et à la vice-présidence, selon la National Taxpayers Union Foundation, une organisation à but non lucratif qui suit les dépenses publiques. Ancienne enseignante, Jill, quant à elle, perçoit 100 000 dollars par an.
D'autant que s'ajoute à cela un contrat d'environ 10 millions de dollars pour une autobiographie, qui devrait fournir à l'ancien président un bon coup de pouce financier - même si ce montant s'avère bien inférieur aux 60 millions obtenus par Barack et Michele Obama à leur départ du pouvoir.
Ces mémoires, auxquels Joe Biden consacre désormais la plupart de son temps, devraient évoquer plusieurs points forts de sa présidence, dont l'élection de 2020, l'attaque du 6 janvier contre le Capitole, l'investiture et les principales lois adoptées au cours de son mandat. Il devrait, en revanche, laisser de côté sa décision de se retirer de l'élection présidentielle.
Selon des sources, Jill Biden travaille également sur un livre. Aucun contrat d'édition n'a été annoncé.
Enfin, un ultime projet devrait accompagner Joe Biden pour les dernières années de sa vie: sa bibliothèque présidentielle, dont le siège se trouvera dans le Delaware. Outre la conservation de livres, l'espace devrait inclure un musée immersif, des espaces éducatifs, un lieu d’événements pour les grands rassemblements publics et des «incubateurs d’idées», indique le Washington Post.
Un conseil d'administration de treize personnes, récemment approuvé par Joe Biden himself, s'attèle désormais à la tâche «monumentale» de collecter des fonds. Au moment où le parti démocrate, en pleine déroute, a déjà du mal à inspirer les donateurs et à suivre le rythme de la collecte de fonds des républicains, la mission ne s'avérera en effet pas des plus aisées.
L'argent, encore et toujours, est le nerf de la guerre. Même pour un ancien président américain.