C'est un nouveau revers amer pour le valeureux prince en quête de justice. Ce jeudi, le juge principal en charge du procès du duc de Sussex contre le groupe NGN, éditeur du journal The Sun, devait se prononcer sur une partie de ses allégations.
Avant tout, petit point de situation dans ce flot d'informations judiciaires complexes. On le sait, Harry accuse le groupe de presse d'avoir recueilli illégalement des informations à son sujet, du milieu des années 1990 jusqu'en 2016, par le biais de journalistes et de détectives privés aux méthodes franchement abjectes. En avril dernier, l’éditeur NGN avait, toutefois, tenté de faire annuler le procès, justifiant que l'affaire aurait dû être intentée plus tôt.
A l'occasion des trois jours de procès à Londres, en juin dernier, Harry avait une solution toute trouvée pour justifier de ce retard. Par la même occasion, il en avait profité pour formuler toute une série d'accusations fracassantes à l'encontre de la famille royale.
Sa thèse la plus explosive? L'existence d'un «accord secret» entre Buckingham Palace et le groupe de presse. Le pacte présumé, qui aurait reçu l'aval de la reine Elizabeth en personne, avait pour but sous-jacent d’empêcher les membres de la famille royale d'intenter toute forme d’action en justice susceptible de causer l'embarras de la Firme.
Parmi ses autres allégations: son frère, William, aurait secrètement reçu une «très grosse somme» d'argent du Sun pour ne pas poursuivre ses propres réclamations. Le prince de Galles aurait gardé secret ce règlement financier.
Selon Harry, cet accord, dont il aurait découvert l'existence en 2012, l'aurait empêché de poursuivre une action en justice à l'époque.
Malheureusement pour Harry, sa version n'a guère trouvé grâce aux yeux de la justice. Jeudi, le juge Fancourt a décrit l'idée de cet «accord secret» comme «invraisemblable» et «intrinsèquement improbable». Faute de témoin ou de preuve documentaire (la seule preuve à l'appui étant sa propre déclaration de témoin, jugée «vague et limitée»), l'allégation du duc de Sussex n'atteint pas «le seuil nécessaire de plausibilité» nécessaire.
Même si le juge reconnait volontiers que le Palais pouvait en effet se montrer très «réticent» à l'idée que les membres de la famille royale attirent ce genre de publicité judiciaire, il a confirmé qu’une partie des accusations d'Harry ne seront pas retenues.
Ce qui ne signifie en rien la fin de son litige avec le groupe de presse. «Les réclamations restantes doivent être jugées», a précisé le juge au tribunal de Londres jeudi. Un nouveau procès doit se tenir en «2024 ou 2025».
Du côté de la famille royale, on serait «soulagé» d'apprendre que Harry ne pourra pas poursuivre une partie de cette odyssée judiciaire.
«Leur objectif est de continuer à travailler et de ne pas se laisser distraire par tout cela», conclut la source. Alors que les Windsor s'apprêtent à se lancer dans deux années chargées de tournée internationale, afin de consolider la marque royale à l'étranger, la stratégie éternelle du «Never complain, never explain» semble toujours leur sourire.