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Prince Andrew

Le prince Andrew est plus un paria que jamais

Privé du droit d'apparaître sur les photos de famille et bientôt de son manoir de 30 pièces, le duc d'York achève la descente aux enfers entamée en 2019.
Privé du droit d'apparaître sur les photos de famille et bientôt de son manoir de 30 pièces, le duc d'York achève la descente aux enfers entamée en 2019. montage: watson

Andrew, la branche pourrie que Charles s'apprête à trancher

Le duc le plus infréquentable de mémoire récente s'apprête à tomber définitivement dans l'oubli - et c'est son propre frère qui va l'y pousser.
18.05.2023, 07:5718.05.2023, 12:55
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C'était sa promesse de campagne, il l'a tenue: Charles III poursuit, sans ciller, son tronçonnage des branches mortes de l'arbre généalogique. La plus pourrie s'apprête à céder: Andrew, le prince damné - mais pas condamné - pour ses mauvaises fréquentations, ses frasques sexuelles présumées et ses dépenses outrancières.

Pour Charles III, ça tombe bien: on murmure que les deux frères, en compétition perpétuelle, ne peuvent pas se pifer. C'est un truc de famille, dans la fratrie Windsor.

Le tonton gênant

Purement et simplement biffé du programme imprimé du couronnement, le royal persona non grata goûte plus que jamais à l'amertume de la disgrâce. Il y est pourtant accoutumé, depuis 2019, alors que son amitié toxique avec le pédophile Jeffrey Epstein et son interview calamiteuse à la télé britannique lui ont coûté son titre d'Altesse royale et ses honneurs militaires.

Depuis, le prince a assisté à son enlisement progressif et l'arrêt de ses fonctions vitales. Il a déboursé la somme de 12 millions de livres pour se débarrasser d'une accusation gênante pour agression sexuelle sur mineur. Et enfin, subi son lot d'humiliations publiques - dont l'interdiction de sortir son uniforme aux grandes occasions.

Au milieu de ces déboires, un petit assouplissement accordé par son frère le roi, à l'occasion de son sacre, a dû réjouir le duc d'York: l'autorisation spéciale d'enfiler la robe de velours bleu foncé de l'Ordre de la Jarretière, le plus ancien et l'un des plus hauts ordres de chevalerie britannique.

Des habits d'apparat qu'il a même été autorisé à conserver pour les photos de famille officielles, à l'issue de la cérémonie du 6 mai dernier, à l'abbaye de Westminster. Selon un initié au Telegraph, Andrew tenait absolument à «être inclus dans la séance photo» et a «demandé qu'il y ait du temps dans le programme pour qu'il soit photographié».

«Il voulait s'assurer qu'il y avait une trace officielle de sa participation au couronnement de son frère»
Un initié, au Telegraph.

N'espérez pas apprécier un jour ces clichés. Selon la source du quotidien britannique, il est «peu probable» que les images soient diffusées par le palais de Buckingham.

Ne cherchez pas l'intrus, il n'y est pas.
Ne cherchez pas l'intrus, il n'y est pas.image: royal family

Le royal désargenté

Se retrouver rogné des portraits officiels est pourtant le cadet des soucis du prince Andrew. Depuis que son frère a été propulsé sur le trône d'Angleterre, Andrew ne peut plus compter sur le soutien d'Elizabeth. Queenie, qui excusait tout à son cadet adoré, y compris ses amis peu recommandables et son besoin constant de liquidités.

«Le problème, avec le fait d'être le suppléant, c'est qu'à chaque fois qu'il y a une nouvelle naissance, vous glissez dans le classement. [Andrew] a été complètement éclipsé. Charles est roi et détient tout le pouvoir»
Nigel Hawthorne, auteur de Prince Andrew: Epstein, Maxwell and the Palace.

Le temps des largesses maternelles est terminé. Avec le soutien de son fils William, Sa Majesté Charles a activement mis en oeuvre la mise à l'écart du frangin en disgrâce de toute vie publique.

Dans ses efforts pour créer une monarchie «allégée», Charles a coupé drastiquement dans les 350 000 livres de subvention qui tombait chaque année dans les poches de son frère. Des allocations indispensables au duc d'York, 63 ans, pour subsister, depuis qu'il a quitté ses fonctions royales.

Rassurez-vous: des sources ont insisté sur le fait que le monarque ne laisserait pas son frère «sans abri ou sans le sou». Magnanime, il a garanti à son frangin un revenu réduit, une maison et, last but not least: le paiement de sa sécurité. Un service estimé par GB News à quelque trois millions de livres par an, après l'interruption de son service de protection de Scotland Yard, par le ministère de l'Intérieur.

Le locataire éjecté

Il y a un problème. Ces malheureuses 100 000 livres annuelles ne permettent plus à Andrew de s'acquitter des frais de fonctionnement de sa somptueuse propriété: Royal Lodge, à Windsor. Un manoir de 30 pièces que le duc d'York squatte depuis plus de 20 ans, à la mort de sa grand-mère.

La demeure est estimée à environ 30 millions de livres sterling.
La demeure est estimée à environ 30 millions de livres sterling.

Un défaut d'entretien constituerait une excellente excuse pour son propriétaire – à savoir le roi – pour expulser l'actuel locataire.

«Bien que je ne pense pas que nous verrons Charles appeler les huissiers, il peut serrer davantage la vis à Andrew, en coupant son argent encore davantage»
Nigel Hawthorne.

«Andrew a très peu d'argent à lui, ce qui explique en partie pourquoi il dépend de ses riches amis hommes d'affaires pour le financer», explique le biographe royal à Page Six. «S'il ne peut pas se permettre l'entretien d'un grand lieu comme Royal Lodge, il peut commencer à comprendre qu'il n'aura d'autre choix que de déménager.»

Déjà qu'il a été éjecté de sa garçonnière...

Pour l'heure, rien ne semble convaincre le duc déchu de faire ses cartons. En 2003, Andrew a signé un bail de 75 ans sur cette résidence royale de haut standing. Un contrat de location qu'il a bien l'intention d'honorer.

«Andrew ne veut pas partir parce que la propriété est considérée comme un symbole de la royauté senior – une propriété importante dans le portefeuille de la famille»
Une source royale, à Page Six.

En attendant de trouver un compromis, Andrew refuse donc catégoriquement de bouger. Depuis le début des négociations, on dit Andrew «reclus», «frustré» et de «mauvaise humeur».

Du côté du souverain, on susurre que ces querelles immobilières l'«exaspèrent». «Les relations entre le roi et son frère n'ont jamais été aussi mauvaises», glisse une source à Page Six. Un proche d'Andrew va jusqu'à déplorer au Telegraph: «Il est si fragile. Il refuse de voir qui que ce soit. C'est sa maison familiale depuis 20 ans. Est-il vraiment judicieux de le virer?»

«Il craint que maintenant que le couronnement est terminé, les couteaux sortent. Il craint que les Royals ne coupent même les services publics pour l'éjecter. Mais nous avons affaire à des êtres humains, pas à des biens immobiliers.»
Un ami d'Andrew, au Telegraph.

Le Monopoly familial

C'est mal connaître les parties de Monopoly intestines et en vogue chez les Windsor. La presse britannique est unanime: le Royal Lodge aurait été réservé depuis longtemps pour le prince William et sa famille.

«William a l'œil dessus»
Une source proche du dossier, à Page Six.

«Il est beaucoup plus logique pour William d'avoir cette maison pour refléter son nouveau rôle, d'autant qu'Andrew n'est plus un "royal en activité" et n'a donc pas besoin d'un bureau, ni de divertir des dignitaires», affirme la même source. En échange, le prince Andrew se serait vu offrir Frogmore Cottage, l'ancienne maison du prince Harry et de Meghan Markle, qu'ils ont été «invités» à quitter plus tôt cette année.

Le troc a le don de heurter au sein des maigres soutiens du prince Andrew: «Pourquoi ne pas faire ce qui est décent: s'asseoir et en discuter?» déplore un proche.

«Peut-être que William devrait inviter son oncle à prendre le thé et lui expliquer?»
Un ami d'Andrew.

«Ou pourquoi Charles n'invite-t-il pas son frère à une réunion et ne lui demande-t-il pas s'il est prêt à quitter Royal Lodge pour aider son neveu et l'avenir de la monarchie? Et convenir d'un calendrier acceptable pour les deux parties?».

Selon le Telegraph, une date de sortie aurait même été fixée: le mois de septembre. Avant que les chefs du palais ne finissent par s'accorder sur le fait que le délai s'avère, peut-être, un peu court.

La dernière fan inconditionnelle

Bien qu'isolé au point d'avoir des difficultés à se dégoter un partenaire de golf (son principal intérêt permanent), Andrew peut toujours compter sur un ultime soutien. Son pilier. Son ex-femme, Sarah Fergurson. «Fergie».

«En dehors des trois autres membres du personnel du Royal Lodge, elle est souvent la seule autre personne là-bas qui comprend sa situation difficile et sur qui il peut se décharger», témoigne un proche de longue date du couple.

«Lorsque Sarah est absente, il reçoit rarement des visites d'étrangers – le duc n'a pas de réseau d'amis qui le soutiennent – et son seul contact régulier est celui de ses avocats, qui gèrent les procédures aux Etats-Unis»
L'auteur royal Penny Junor, au Daily Mail.

Si les scandales et relations extra-conjugales ont eu raison de leur mariage en 1996, le couple s'entend aujourd'hui à merveille. Enfants, petits-enfants, vacances, réunion de famille: ils partagent tout. Y compris leur maison. Les divorcés vivent en effet toujours ensemble à Royal Lodge.

«C'est une relation très inhabituelle pour un couple divorcé, surtout vis-à-vis du monde extérieur», concède un ancien courtisan, qui connaît Andrew depuis trois décennies, au Mirror. «Il ne s'agit pas d'une grande romance passionnée – ils ont des chambres séparées au Royal Lodge –, mais il s'agit plutôt d'une forme d'amitié profonde».

«Ils sont totalement dévoués l'un à l'autre et se défendraient jusqu'à la mort»
Un ancien courtisan, qui connaît Andrew depuis trois décennies, au Mirror.
(Original Caption) Princess of York, first child of Prince Andrew and Sarah Ferguson, Duke and Duchess of York.
Marié pendant dix ans, les York ont eu deux filles.Image: Bettmann

Sarah ne s'est pas contentée de se tenir discrètement aux côtés de son ancien mari: elle est allée jusqu'à plaider en sa faveur dans la presse, à plusieurs reprises.

«N'oubliez pas que Sarah a été le ciment de la famille tout au long de ce cauchemar»
Un ami, au Daily Mail.

Ce soutien inconditionnel lui a même valu la reconnaissance éternelle de son ex-belle-mère, la reine Elizabeth II. En guise de remerciement, Sarah a été couchée sur son testament avec un legs pour le moins... symbolique: les deux corgis préférés de la reine, Sandy et Muick, confiés au duc et à duchesse d'York après sa mort.

WINDSOR, ENGLAND - SEPTEMBER 19: Prince Andrew, Duke of York speaks with members of the Royal Household and plays with the Corgis on September 19, 2022 in Windsor, England. The committal service at St ...
Sandy et Muick, les invités d'honneur des funérailles nationales d'Elizabeth.Getty Images Europe

A présent «icônes nationales», les deux corgis sont libres de se dandiner sur les pelouses du parc de Windsor. Lorsqu'ils aboient pour rien, c'est un signe que la Reine «passe par là», s'amusait la nouvelle propriétaire sur le plateau d'un talk-show américain.

L'actuelle locataire du Royal Lodge aime à penser que, d'outre-tombe, la reine est réconfortée par les magnolias fleuris du grand parc et la perspective que ses chiens «marchent là où elle marchait». Aussi longtemps que leurs nouveaux maîtres y seront autorisés. Rien n'est éternel. Pas même les bails de la royauté.

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