Drôle de semaine pour les Windsor. Une semaine solennelle, bien sûr, 80 ans du Jour de la Victoire obligent. Une semaine rythmée par les évènements officiels, les commémorations, les minutes de silence, les coucous au balcon et les bains de foule. La famille royale britannique s'est donc appliquée à faire ce qu'elle fait de mieux. Apporter une bonne couche de décorum et de formalité. Et appeler à l'unité de la nation.
L'unité, parlons-en. Car elle a rarement semblé aussi fragile chez les Windsor. Cinq ans après son départ pour la Californie, l'absence du prince Harry pèse toujours sur la monarchie comme un nuage noir sur une cérémonie de mariage en plein air. Un «trou en forme de Harry», résume très joliment le Daily Beast, à la vision des quelques membres de la famille égrainés sur le balcon de Buckingham Palace. Autant de miettes de pain rassis.
Ce trou s'avère d'autant plus visible que le duc exilé venait de lancer un énième appel vibrant sur la BBC, après l'annonce de sa défaite devant la Haute Cour d'appel de Londres pour rétablir sa sécurité financée par le contribuable. Harry veut sincèrement une réconciliation. Le fait qu'il l'ait l'asséné après une défaite judiciaire amère, fomentée par ce qu'il appelle «l'establishment», en est une démonstration éclatante.
Plus que jamais, la balle se trouve donc dans le camp de Charles III. Et plus que jamais, le roi manque de faire honneur à sa fonction. Comme l'a rappelé Harry de manière pas si subtile à la télévision, la mort rôde autour de ce père-roi presque octogénaire, atteint depuis plus d'un an d'un cancer non spécifié.
Il est désormais plus que temps pour lui de pardonner les errances et les bêtises de ce fiston turbulent de 40 ans. De faire preuve d'un peu de noblesse d'âme et de cœur. Dans le cas contraire, l'absence d'Harry menace de laisser une tâche indélébile sur le court règne et l'héritage encore indéfini de Charles III.
Son incapacité à ouvrir les bras à son fils est une douloureuse mise en accusation de son autorité et de la grandeur du monarque. Après tout, la magnanimité est une qualité inhérente à son rôle.
Cela ne s'annonce guère mieux du côté de William, dont les initiés affirment qu'il éprouve une haine virulente à l'égard de son cadet.
Ceci dit, à la décharge de Charles, le camp adverse ne s'est pas révélé beaucoup plus crédible dans le rôle de la victime persécutée. Juste après qu'Harry ait clamé avec douleur sur la BBC qu'il ne se sentait plus en sécurité au Royaume-Uni et risquait sa vie à chaque coin de rue, des images du duc errant dans un quartier de Chelsea, en train de sonner à des portes aléatoires, ont été publiées dans le Sun.
De passage à Londres à la fin du mois dernier pour affirmer devant un juge que sa vie était «en jeu» sans protection armée de la police britannique, Harry avait profité de rendre visite à de vieux amis installés dans le coin. Sans savoir que les intéressés, John et Georgina Vaughan, avaient déménagé depuis belle lurette, indiquent des voisins dans le Daily Mail.
Drôle de semaine pour les Windsor. Humiliante, surtout. Il est plus que nécessaire pour chacune des parties de redresser le niveau.