Il y a un an, alors que les mésaventures sanitaires de la famille royale commençaient tout juste avec l'annonce des premières opérations, William, 42 ans, se retrouvait face à une pensée vertigineuse. L'imminence de son règne. Et l'obligation, nettement plus tôt que prévu, de faire une croix sur sa précieuse vie privée, ainsi que sur l'équilibre familial mis en place depuis son mariage avec Kate Middleton. Une perspective qui, selon les experts de royauté à l'époque, provoquait chez le futur monarque une «anxiété intense».
Près de douze mois plus tard, force est de constater que Charles est toujours vivant - et que William a tiré son épingle du feu. Même si l'on ne risque pas d'oublier de sitôt le scandale de la photo de famille photoshopée ni l'une des pires crises médiatiques de mémoire royale récente, liées à la «disparition» de Kate, le prince a fini par retomber sur ses pattes.
A l'été 2024, une nouvelle ère s'ouvrait pour le prince de Galles, entre gestion d'une situation familiale inédite et maintien nécessaire de son rôle public. Un rôle d'autant plus essentiel que son père, Charles III, lui aussi malade, était bien obligé de lâcher la bride.
«Bien que le roi Charles s'acquitte de ses fonctions avec la détermination qui lui est propre, il a dû accepter des limites pendant son traitement contre le cancer», note la biographe royale Sally Bedell Smith dans People.
Loin de se rouler en boule et d'attendre dans l'angoisse, William s'est emparé de cette opportunité pour prendre en importance et des décisions qui, selon lui, profiteront à la Couronne à long terme. Au point qu'aujourd'hui, «il n'a jamais été aussi influent», juge un initié dans le tabloïd bien renseigné InTouch Weekly. Quitte aussi, parfois, à flirter avec l'autoritarisme.
Les contours du futur règne sont d'ores et déjà esquissés, à commencer par l'équipe royale qui entourera le futur souverain. William a tiré des leçons de la promesse de son père d'une «monarchie allégée», réduite au strict minimum. Lui qui ne compte pas parmi les membres les plus travailleurs des Windsor (son nombre d'engagements par année est par exemple bien en deçà de celui de sa tante, la princesse Anne), le prince de Galles sait l'importance d'un clan fourni pour alléger la charge collective.
En coulisses, il manœuvre donc déjà activement pour remplumer les rangs de la Firme avec les éléments les plus loyaux et bosseurs - à commencer par son oncle et sa tante. Le prince Edward et son épouse Sophie, dont Kate et William sont de «grands fans» et avec lesquels «ils s’entendent très bien», selon une source du palais dans le Sunday Times, sont voués à jouer un rôle de plus en plus important.
Sophie, en particulier, est considérée comme un «véritable atout». L'une des «personnes les plus sûres» de la monarchie, vénérée par la défunte reine Elizabeth pour sa loyauté, son pragmatisme et son approche sans chichis de la vie royale. La duchesse est le quatrième membre le plus travailleur de la famille, avec 257 engagements officiels dans son pays et à l'étranger l'an dernier.
En plus de renforcer l'équipe, William entend aussi apporter du sang neuf, alors que les membres de la famille royale encore en activité vieillissent inexorablement. Avec des personnalités comme le duc de Kent (89 ans), le duc de Gloucester (80 ans), et la duchesse de Gloucester (78 ans), l'âge moyen des «working royals» britanniques est de 69 ans. Sans Kate et William, il monte carrément à 77 ans.
Pour rendre son règne plus «sexy», le prince de Galles mise sur l'investissement de la nouvelle génération. Outre ses propres enfants (George, 11 ans, Charlotte, 9 ans, et le prince Louis, 6 ans), il se serait également approché de ses cousins et cousines, Lady Louise, 21 ans, et James, 17 ans.
S’ils acceptent ce rôle, les enfants d'Edward et Sophie rejoindraient les membres senior, dont le salaire est financé par le contribuable, en échange de leur participation à des événements publics, en qualité de représentants de la Couronne.
Ne reste plus qu'à les convaincre, et ce sera loin d'être évident. Conformément à la volonté de leurs parents de les élever le plus «normalement» possible, Louise et James sont restés largement à l'écart des projecteurs. Au point que Louise a poliment refusé le titre qu'on lui offrait sur un plateau à l'âge de 18 ans. Et tout laisse à penser que son frère cadet, qui atteindra sa majorité en décembre prochain, va suivre son exemple.
Si William diffère de son paternel sur l’idée d’étoffer l'équipe royale, il partage toutefois une même obsession: l'austérité financière, indispensable pour améliorer l'image publique de la Couronne en ces temps économiques difficiles et alors que le bon peuple britannique se serre la ceinture.
Fini les vols privés ou les interminables tractations immobilières familiales. Ainsi que les scandales façon prince Andrew, encore et toujours empêtré dans de nouvelles affaires. Alors qu'il est en passe de devenir le dirigeant «le plus dur que la famille ait jamais connu», selon les initiés, le futur William V n'acceptera «aucune bêtise». Et comme dit l'adage, la volonté du roi fait loi.