Rémi Bonnet ne réalisera pas le trois à la suite aux Golden Trail World Series (GTWS). Titré en 2022 et 2023, il a cédé dimanche son trône au Marocain Elhousine Elazzaoui. Malgré sa belle forme tout au long de la saison, le Fribourgeois est tombé sur plus fort que lui. Il a toutefois obtenu ses meilleurs résultats de l'année lors des finales organisées à Ascona-Locarno ce week-end. Deuxième, d'abord sur le prologue, puis à l'issue de la grande finale, grâce notamment à des attaques en descente où on ne l'attendait pas. Son seul podium auparavant avait été acquis au Marathon du Mont-Blanc en juin.
Cette excellente dynamique, dans la brume tessinoise et sur un terrain parfois glissant, a permis au Suisse de gagner une place au classement général. Il devance dans les derniers instants le Kenyan Philemon Kiriago et termine donc troisième, derrière le Marocain Elhousine Elazzaoui et un autre Kenyan, Patrick Kipngeno. C'est la première fois dans l'histoire du circuit qu'un athlète africain est sacré.
Elazzaoui tournait autour depuis longtemps. Or cette saison, il était tout simplement le meilleur. Le traileur marocain s'est imposé à Ascona-Locarno par deux fois, ainsi qu'au Marathon du Mont-Blanc et lors des courses américaines, ces mêmes étapes auxquelles il n'avait pas pu participer l'année dernière, faute de visa.
Ce sacre fait plaisir à voir. Rémi Bonnet a d'ailleurs salué un athlète méritant une fois la ligne d'arrivée franchie. «Un bon gars», selon ses propres termes. Et presque un local, ce week-end au Tessin. «J’avais un peu de pression, avec toutes ces personnes que je connais et qui m’encourageaient, mais ça a été une expérience vraiment positive pour moi», a déclaré le coureur marocain à l'issue du prologue vendredi.
Elhousine Elazzaoui n'est pas inconnu de l'autre côté des Alpes. Il a pris pour habitude ces dernières années de s'installer l'été à la cabane Brogoldone, au-dessus de Bellinzone. Il trouve à 1910 mètres d'altitude les conditions idéales pour parfaire sa préparation. Entre deux entraînements, il surprend aussi les randonneurs par sa présence au refuge et cette tunique berbère qu'il porte parfois.
La victoire d'Elhousine Elazzaoui au général chez les hommes est accompagnée par celle de la Kenyane Joyce Njeru dans la catégorie féminine, devant la Bernoise Judith Wyder. Là encore, c'est une première pour une athlète africaine en sept éditions de ce circuit dédié au trail court. Wyder et sa compatriote Maude Mathys avaient dicté leur loi de 2019 à 2021, avant que ne débute le règne du Fribourgeois Rémi Bonnet. Ce sont désormais les coureurs africains qui trustent les premières places des Golden Trail World Series.