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Curling: le rêve de JO 2026 des Philippines a pris fin

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Les larmes de ce curleur suisse cachent une histoire folle

L'épopée de l'équipe de curling des Philippines et son rêve de JO ont pris fin cruellement ce mercredi. Une aventure épique, dont les protagonistes sont quatre Suisses.
12.12.2025, 09:3612.12.2025, 09:36

C'est une histoire incroyable, comme le sport sait si bien nous en offrir, qui a pris fin ce mercredi. Une aventure épique, magnifique, dramatique. Cette histoire, c'est celle de l'équipe de curling des Philippines, créée par des sportifs qui vivent tous en Suisse et possèdent le double passeport. Partie de rien, elle était à deux doigts de se qualifier pour les Jeux olympiques de Milan-Cortina en février. Mais elle a malheureusement échoué mercredi, dans le sprint final des qualifications, lors du dernier tournoi au Canada.

Les larmes de Marc Pfister pendant qu'il lance sa dernière pierre sont déchirantes. Filmé en gros plan, le curleur philippin, qui vit dans l'Emmental, sait d'ores et déjà que son équipe va perdre contre la Corée du Sud et que le rêve de JO vient ainsi de se terminer. Tout au long du trajet de la pierre vers la maison, on entend aussi le Bernois sangloter. Pour l'honneur, il inscrit le dernier point de cet ultime match. Les Philippines s'inclinent 10-5. Tous les membres de la sélection d'Asie du Sud-Est s'enlacent, les yeux humides d'un mélange de tristesse et de fierté.

La dernière pierre de Marc Pfister, en vidéo

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Leur aventure est digne du mythique film Rasta Rockett (1993), qui raconte l'histoire (vraie) de quatre Jamaïcains se qualifiant à la surprise générale pour les JO d'hiver de Calgary en 1988 en... bobsleigh.

Elle commence avec le projet fou d'Alan Frei (43 ans), un entrepreneur zurichois devenu millionnaire en vendant des sex-toys. Il vend sa boîte en 2022, est riche mais en mauvaise santé physique. Agé alors de 40 ans, devenu obèse, il décide de se mettre au sport et, pour se motiver, se fixe un objectif que beaucoup qualifieraient de «mégalo»: se qualifier pour les JO d'hiver 2026.

Problème: il ne sait pas dans quelle discipline s'inscrire. Il mandate alors un cabinet d'avocats pour déterminer dans quel sport il a le plus de chances de réussir son pari fou. Verdict? Le curling. Le Zurichois n'y a jamais joué avant ce mois d'avril 2023, mais il se lance.

Comme représenter la Suisse est impossible (la place est déjà occupée par d'excellents joueurs), le Zurichois décide de représenter les Philippines, le pays de sa mère. Mais difficile de trouver des curleurs sur cet archipel tropical... Le projet remonte aux oreilles d'un certain Christian Haller: ce banquier suisse est également moitié philippin et surtout curleur de bon niveau (ex-international suisse junior). Bingo! Mais à deux, impossible de former une équipe.

Les deux Zurichois ont de la chance: dans l'Emmental vivent deux frères curleurs helvético-philippins, Marc et Enrico Pfister (36 et 34 ans), qui ont déjà représenté la Suisse au Mondial. Ils sont emballés par le projet d'Alan Frei. Les quatre hommes créent l'équipe nationale des Philippines et même la fédération (rien n'existait auparavant), enchaînent les tournois et progressent. Frei, qui a du retard technique à compenser et du poids à perdre, s'entraînent plusieurs heures par jour.

L'équipe de curling des Philippines, une sacrée aventure!
L'équipe de curling des Philippines, une sacrée aventure! image: instagram

A force de travail et de passion, les quatre Helvético-Philippins repoussent sans cesse les limites et voient leur rêve se concrétiser de plus en plus: en automne 2024, ils remportent, en Ecosse, le tournoi de pré-qualifications pour les JO. Surtout, en février 2025, ils gagnent la médaille d'or aux Jeux asiatiques d'hiver, en Chine. Après cet exploit, les quatre compères ont l'honneur d'être reçus à Manille par le président des Philippines, Ferdinand Marcos Jr.

Christian Haller et les frères Marc et Enrico Pfister (respectivement maçon et électricien) doivent prendre des jours de congé pour ce voyage. Mais ça en vaut assurément la peine. Plus tard, Ferdinand Marcos Jr. citera l'exemple des quatre curleurs comme un symbole d'espoir dans son discours annuel, précise The Athletic.

L'espoir, c'est justement ce dont parle Alan Frei, larmes aux yeux et voix émue, juste après cette fin abrupte du rêve mercredi. Son interview après la défaite fatale contre la Corée du Sud est poignante:

«C'était une sacrée aventure, c'était incroyable! On était si près... Qui aurait pensé qu'on irait si loin? C'est une histoire d'espoir, de passion, d'amiitié. Et c'était fou.»
Alan Frei

Quand l'intervieweur le relance en lui demandant ce qu'il retiendra de cette épopée, Alan Frei – qui a écrit sur Instagram, mercredi, que c'était la dernière pierre de sa carrière – répond:

«N'abandonne jamais tes rêves! La vie est tellement courte... C'était tellement de plaisir, vous ne pouvez pas imaginer!»

L'interview pleine d'émotion d'Alan Frei

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A coup sûr, la superbe histoire de l'équipe de curling des Philippines a de quoi tous nous inspirer, en sport et, plus généralement, dans nos vies. Et qui sait, peut-être qu'un réalisateur s'emparera un jour de cette aventure pour en faire un autre film à succès...

L'ironie en 22 images
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L'ironie en 22 images
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