Eloignée du peloton depuis son abandon dès le premier jour du Tour de France Femmes, Marlen Reusser reste cependant au cœur de l’attention médiatique.
D’abord parce qu’elle ne participera pas au Tour de Romandie féminin, prévu du 15 au 17 août, a-t-on appris ce lundi. Si la leader de l’équipe Movistar a repris l’entraînement cette semaine, après s’être remise des maladies contractées sur le Giro et le Tour, un retour à la compétition est loin d'être à l'ordre du jour. S’aligner dès ce week-end pourrait même compromettre ses chances en vue de son grand objectif de fin de saison: les Championnats du monde au Rwanda.
L'absence de Reusser est donc un véritable coup dur pour les organisateurs du Tour de Romandie, qui avaient conçu un parcours adapté à ses qualités, avec notamment un contre-la-montre entre Huémoz et Villars-sur-Ollon en ouverture ce vendredi.
Mais la non-participation de la Bernoise, victorieuse du Tour de Suisse cette année, n’est pas la seule raison pour laquelle la coureuse suscite l'attention.
Marlen Reusser est revenue sur le sacre de la Française Pauline Ferrand-Prévot sur le Tour de France femmes, avec une déclaration choc ce mercredi dans les colonnes du Tages-Anzeiger.
Y-a-t-il un contentieux entre «PFP» et plusieurs de ses rivales? Certainement pas. Reusser n'a fait qu'emboiter le pas de Cédrine Kerbaol ou encore Demi Vollering, qui ont dénoncé l’extrême maigreur de certaines coureuses.
Pauline Ferrand-Prévot est loin d’être la plus maigre du peloton. Or la leader de l’équipe Visma–Lease a Bike s’est astreinte à une importante perte de poids rien que pour performer sur la Grande Boucle féminine: «près de quatre kilos», selon ses dires.
Cette pratique inquiète Marlen Reusser, qui craint que d'autres coureuses ne suivent son exemple: «Elle a établi une nouvelle norme et lorsque des coureuses connaissent le succès, ça nous met la pression». La Suissesse ajoute:
Reusser, qui dispose d'un diplôme de médecin, pointe également les risques liés à la santé. Au cœur du problème: le syndrome du déficit énergétique relatif ou REDs, pouvant survenir lorsque l’apport calorique d’un sportif ou d'une sportive de haut niveau ne couvre pas son importante dépense énergétique.
Ce déséquilibre peut alors entraîner, en plus d’une baisse de performance, des troubles hormonaux, des épisodes dépressifs, des blessures, une dégradation de la densité osseuse, voire une perte des menstruations chez les femmes.
Face à ces risques, Eurosport rapporte que le syndicat des coureuses a demandé à l’Union cycliste internationale (UCI) de mettre en place un suivi de la densité osseuse, à l’image de ce qui se fait en escalade, un sport où la maigreur extrême constitue un véritable fléau.
Dans cette discipline, les fédérations nationales doivent faire passer des tests de laboratoire aux grimpeurs, selon les résultats de questionnaires portant sur leur morphologie, leur pratique sportive et leur état de santé. Les athlètes peuvent être privés de compétitions si leurs données ne respectent pas les exigences du calculateur REDs du Comité international olympique (CIO).