Plutôt entreprenante dans le jeu, à tout le moins dans les intentions, la Suisse a vécu un naufrage en défense où elle n'a cessé d'être prise de vitesse. Il y a eu quatre buts mais il y aurait pu en avoir beaucoup plus si Ronaldo, malgré son doublé, n'avait pas un peu manqué de réussite.
Le Portugal a ouvert le score après quinze minutes sur un coup-franc de son capitaine repoussé par Kobel, mais repris par William Carvalho aux cinq mètres. Puis ce fut une grosse vague portugaise pour un petit naufrage suisse: Ronaldo s'est retrouvé à la conclusion d'un contre fulgurant de Jota à la 35e, avant d'inscrire le 3-0 quatre minutes plus tard sous les yeux embués de sa mère en transe. Et Pepe a encore frappé sur le poteau...
Certes, Seferovic pourra se plaindre d'un but refusé à la 5e minute pour une main très peu évidente. Mais la Suisse est tombée dans tous les pièges: celui de la naïveté d'abord, puis celui de l'inattention et, finalement, celui de la passivité. A 3-0, elle s'est accrochée à une possession stérile, sans changement de rythmes, tout en restant exposée aux contres portugais (4-0 par Cancelo à la 68e).
Si le naufrage est avant tout collectif, plusieurs joueurs suisses sont apparus totalement hors de forme.
Déjà battue en République tchèque dans une rencontre qu'elle avait entamée en 4-4-2, la Suisse avait choisi de revenir à son système préférentiel en 4-2-3-1 avec la titularisation de Shaqiri, ménagé à Prague. Yakin avait apporté cinq autres changements avec les présences de Kobel dans les buts, Mbabu et Frei en défense, Steffen en ligne médiane et Seferovic en attaque.