Luis Rubiales a été interrogé lundi sur le bisou forcé qu'il a infligé à Jenni Hermoso après la finale et qui a suscité un tollé en Espagne. On aurait pu croire qu'il s'excuserait, mais c'est mal connaître le bonhomme. Le patron de la Fédération espagnole de football a plutôt dénoncé tous ceux qui ont trouvé son attitude dégoûtante. «Il y a des idiots partout», a-t-il dit.
Rubiales (45 ans) a aussi évoqué deux personnes qui ont eu une «démonstration d'affection sans importance». Un rapprochement qui n'avait pas été du goût de la principale concernée. Lorsqu'elle était retournée au vestiaire dimanche, Jenni Hermoso avait aussitôt dit à ses coéquipières qu'elle n'avait pas aimé le baiser de son patron. Ce lundi, elle a changé sa lecture des évènements en soutenant qu'il s'agissait «d'un geste mutuel totalement spontané dû à l'immense joie de gagner une Coupe du monde».
«Le président de la Fédération n'a pas été à la hauteur de la victoire à Sydney de l'équipe nationale», tacle Mujer Hoy ce lundi matin.
Le media espagnol a relayé une vidéo dans laquelle on aperçoit ceux que certains appellent déjà Luis «Roubignoles» fêter la victoire en serrant ses testicules, le tout à quelques mètres seulement de la reine Letizia et de l'infante Sofia.
Mujer Hoy a également trouvé que le patron du foot ibérique avait «traité la monarque comme si elle n'était qu'une fan parmi d'autres», la faisant quitter le podium lors des célébrations avant de l'inviter à revenir pour la photo.
Le natif de Las Palmas (Canaries) n'a jamais été un grand joueur de football, mais il a tout de même tâté de la Liga espagnole avec Levante à l'âge de 27 ans. Freiné par une fracture à la jambe gauche au sortir de l'adolescence, le défenseur a surtout écumé les 2e et 3e divisions de son pays et a terminé sa carrière après avoir disputé quatre rencontres en Ecosse (Hamilton Academical). En tout, il aura connu sept équipes et joué 298 matchs (1 but) dans les catégories professionnelles.
Mais c'est surtout par son caractère que l'ancien capitaine de Levante s'est révélé, notamment lors de la saison 2007-2008, lorsque son club a connu une grave crise financière. Rubiales est monté au créneau et après plusieurs protestations, sur comme en-dehors du terrain, il est parvenu à un accord permettant aux joueurs de percevoir leur salaire.
Luis Rubiales a succédé à Ángel Villar à la présidence de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) le 17 mai 2018. Mois d'un mois plus tard, soit deux jours avant le début du Mondial 2018 en Russie, il a plongé l'équipe masculine dans la crise en virant le sélectionneur Julen Lopetegui. Luis Rubiales n'a pas supporté que le Real Madrid annonce la future signature de Lopetegui alors qu'il avait demandé au club merengue d'attendre.
Malgré tout, celui qui occupe aussi le poste de vice-président de l'UEFA a été réélu président de la Fédération espagnole pour le mandat 2020-2024 lors de l'assemblée générale de 2020 (95 voix pour et 10 abstentions).
Luis Rubiales a été épinglé dans les «dossiers Supercopa», du nom des documents que le média espagnol El Confidencial a publié en avril 2022. Dans certains de ses fichiers, le public apprenait que Rubiales aurait négocié le paiement à Piqué de commissions liées à la Supercoupe d'Espagne disputée en Arabie saoudite, et que Rubiales lui-même aurait bénéficié de ces commissions. Le président de la Fédé s'était dit «indigné» par les fuites et avait dénoncé le «vol» d'informations sur son téléphone tout en défendant la légalité des contrats conclus avec l'Arabie saoudite.
Un peu plus tard dans l'année, El Mundo avait révélé que le dirigeant aurait puisé dans les fonds fédéraux pour organiser des parties fines. Et en 2022 toujours, c'est El Confidencial qui en avait remis une couche en publiant des captures d'écran de messages WhatsApp. Dans ces échanges entre Rubiales et des membres de sa famille, le président de la Fédération espagnole critiquait plusieurs équipes comme Séville, Valence ou Villareal.