
Raoul Savoy s'est engagé une nouvelle fois avec la République centrafricaine ce vendredi. Image: DR
Le coach vaudois de 47 ans a signé vendredi un contrat de deux ans avec la sélection centrafricaine, qu'il rêve de qualifier à la Coupe d'Afrique des Nations en 2023. Son avenir se dessine toujours plus ailleurs qu'en Suisse, où il souffre d'un manque de reconnaissance.
20.08.2021, 18:1822.08.2021, 11:53
Raoul Savoy va replonger. L'Afrique, le football, l'Afrique du football lui manquaient beaucoup trop. Il a rejoint Bangui ce vendredi après-midi, où il a signé un contrat de deux ans à la tête de la sélection centrafricaine de football, classée au 123e rang mondial de la Fédération internationale de football association (Fifa). Le Vaudois y a retrouvé ses habitudes: il avait déjà dirigé ce pays pendant deux ans, entre 2017 et 2019.
Carte de «situ»

La République centrafricaine est située pile au centre du continent. Le pays est quinze fois plus grand que la Suisse.
La mission du nouveau sélectionneur est double:
- Réussir un beau parcours de qualifications au Mondial 2022 (se qualifier relèverait du miracle: la Centrafrique devrait terminer premier de son groupe devant le Nigeria et sortir ensuite un autre cador en match aller-retour).
- Accéder à la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2023 (un objectif bien plus abordable puisque 24 nations y participeront).
Disputer la CAN est un des rêves de Raoul Savoy. «Je deviendrais le premier Suisse à y participer», relève-t-il, et l'on devine son attachement à ce continent qui était celui de sa mère au départ (elle est née dans le Maroc actuel) et qui est aussi devenu le sien ces 20 dernières années. Le technicien y a dirigé plusieurs sélections (Gambie, Ethiopie, Swaziland et dont Centrafrique) en essayant de répondre aux attentes, anormalement élevées. «La pression est énorme. Tu es étranger. Tu dois réussir.»
A son âge, avec son expérience et ses diplômes (il est titulaire de l'indispensable licence UEFA Pro), Raoul Savoy aurait pu se contenter d'un poste moins exposé, moins exigeant, et moins éloigné de son domicile. Mais deux éléments l'ont décidé à repartir.
Son amour du football africain ♥️
«Il y a une ferveur pas possible autour du jeu en Afrique. C'est encore du vrai football, qui n'est pas que business. Il y a une passion folle, sincère, pour ce sport. L'argent n'est pas le moteur numéro un et, malgré cela, le foot s'est beaucoup professionnalisé ces dix dernières années: la formation et les infrastructures sont toujours meilleures»
Sa faible cote en Suisse 😡
«Pas mal de dirigeants en Suisse estiment que tout ce qui est en dessous de la Méditerranée, ce n'est pas très sérieux. Du coup, mon parcours en Afrique, aussi brillant soit-il, me dessert. On m'a déjà appelé pour entraîner ici, mais j'ai toujours senti que j'étais le troisième ou quatrième choix. Si tu n'es pas du sérail, si tu ne fais pas partie du milieu, si tu n'as pas les bons contacts avec certains anciens joueurs, tu n'entres pas dans les plans. La preuve: j'habite à dix kilomètres d'Yverdon, qui a changé d'entraîneur récemment, mais qui a préféré appeler Uli Forte plutôt que de relancer un gars du coin»
Son chemin à lui est en Afrique, terre de football et de passion; un continent qui lui ressemble.
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